Les montants des investissements européens dans des technologies comme les batteries électriques ou les semi-conducteurs restent limités par rapport à la Chine ou aux États-Unis.
La politique industrielle et environnementale française cible les plus grands sites de production. Il ne faudrait pas pour autant négliger les ETI qui appellent des politiques différentes.
Depuis les années 1990, les sociétés transnationales en tant que propriétaires et gestionnaires de grands projets miniers sont redevenues la force dominante.
Les entreprises qui s’internationalisent rapidement ont beau être les plus performantes, elles rencontrent plus de difficultés que les autres à accéder aux dispositifs de financement efficaces.
Les enjeux de réglementation ou encore de rentabilité freinent le développement de procédés industriels qui permettraient de relancer une filière française autrefois active.
La succession de crises a conduit au retour des politiques industrielles pour gagner en autonomie, inverser les conséquences sociales de la désindustrialisation et réussir la transition écologique.
Attirer des industriels requiert des prix de l’électricité stables et peu élevés, ce que la libéralisation et la tarification au coût marginal, piliers de la politique de l’UE, ne garantissent pas.
Les mutations du système de production brouillent les frontières entre services et industrie, dont les entreprises continuent d’occuper une place essentielle dans l’économie française.
La marque Babolat a partagé une innovation à des concurrents autour d’un projet d’usine en Ardèche qui devrait permettre de relocaliser près de 50 emplois en France.
Les crises de ces deux dernières années ont accéléré au recentrage des échanges par grandes zones d’influence. Une tendance désormais actée par les grandes puissances.
Le succès d'une réindustrialisation dépend d'une réflexion préalable sur les secteurs pour lesquels nous acceptons d’être dépendants, et pour lesquels nous souhaitons que les autres dépendent de nous.
L’État dispose de leviers d’action financiers et fiscaux pour inciter les plus grandes entreprises à participer au retour d’une partie de la production sur le territoire national.
Un certain nombre de freins pourraient limiter le retour des activités stratégiques sur le territoire. Explications avec Vincent Vicard, économiste au CEPII.
Si la crise sanitaire a révélé notre dépendance à la Chine, le retour des usines en France se heurte notamment à des questions de compétitivité ou de manque de main d’œuvre qualifiée.
André Torre, AgroParisTech – Université Paris-Saclay
La politique industrielle et d’aménagement du territoire pour relancer l’économie doit favoriser les secteurs vitaux (santé, alimentaire), « entraînants » (automobile, chimie) et régionalisés.
Gilles Crague, École des Ponts ParisTech (ENPC); Denis Carré, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières, and Nadine Levratto, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Si la réindustrialisation apparaît désormais indispensable, elle exigera des transformations très profondes du modèle économique actuelle et une prise en compte des spécificités territoriales.
Maitre de conférences en Sciences de l’Information et de la Communication habilitée à diriger des recherches à l'Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine (IJBA), Université Bordeaux Montaigne