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Un groupe de personnes pose devant l'appareil photo alors qu'elles jubilent
Des joueuses de football marocaines célèbrent avec leurs fans. Aitor Alcalde - FIFA/FIFA via Getty Images

Coupe du monde de football : les femmes africaines s'imposent, contre vents et marées

Le Nigeria, l'Afrique du Sud et le Maroc ont décroché leur place pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde de football féminin, au moment où l'Allemagne, le Brésil et le Canada ont fait leurs valises pour rentrer chez eux à l'issue de la phase de groupes, le 3 août 2023. Trois des 10 premières équipes du classement mondial de la Fifa sont donc présentes en phase de groupes, et les États-Unis ne sont que seconds de leur groupe. C'est la première fois que trois équipes africaines atteignent le deuxième tour et c'est un excellent indicateur de l'amélioration de la qualité du jeu.

En tant qu'universitaire en sciences du sport avec un fort axe de recherche sur le football africain, il est encourageant de constater comment l'élargissement du tournoi de 24 à 32 nations semble avoir ouvert des opportunités pour de nouvelles équipes désireuses de marquer leur présence sur la scène mondiale. Les équipes africaines, ainsi que d'autres puissances non traditionnelles comme la Colombie et la Jamaïque, se sont en effet montrées capables de déjouer les pronostics d'avant le tournoi.

Étant donné que le football féminin est un phénomène relativement nouveau dans de nombreux pays africains, les résultats obtenus par les équipes féminines envoient un signal fort à leurs fédérations nationales respectives, à la Confédération africaine de football et aux gouvernements, indiquant qu'elles méritent davantage d'attention et d'investissements.

En effet, le football féminin pourrait être un excellent moyen pour les pays africains d'obtenir une reconnaissance mondiale dans le domaine du football, comme cela a été le cas pour les compétitions de catégories d'âge.

Les débutantes font sensation

Les Lionnes de l'Atlas du Maroc, qui ont participé au tournoi pour la première fois, ont porté le poids d'être la première équipe féminine du monde arabe à jouer sur la scène de la Coupe du monde. Classées 72e avant la coupe du monde, elles ont fait des vagues en battant la Colombie et la Corée du Sud 1-0 pour devancer l'Allemagne, deuxième du groupe H.

Ces deux victoires ont renforcé leur confiance et leur ont permis d'accéder aux huitièmes de finale. Cela leur a ouvert les portes d'une confrontation alléchante avec la France, qui est dans une forme dévastatrice. Elles sont inclinées en huitèmes de finales faces aux Bleues (4-0).

Sur les huit débutantes en Australie et en Nouvelle-Zélande, les Lionnes de l'Atlas sont les dernières à se maintenir en lice. Leur succès est à mettre au crédit de la FIFA qui, après une Coupe du monde 2019 très réussie, a élargi les opportunités pour les régions non traditionnellement dominantes de football en augmentant le nombre de places de 24 à 32. Le gouvernement marocain mérite également d'être félicité pour son investissement dans une académie de football qui cherche à produire des footballeurs de qualité internationale, tant chez les garçons que chez les filles. Les récents succès des équipes marocaines masculine et féminine sont soigneusement planifiés et exécutés, et ne sont pas le fruit d'un accident ou d'une coïncidence.

L'Afrique du Sud surmonte le chaos d'avant-tournoi

L'équipe sud-africaine des Banyana Banyana (54e rang mondial), qui avait perdu ses trois matches lors des phases de groupe de 2019, a assuré sa place en huitièmes de finale grâce à sa première victoire de l'histoire de la Coupe du monde féminine - une victoire palpitante de 3-2 sur l'Italie - et au match nul 2-2 contre l'Argentine. La joueuse Thembi Kgatlana s'est distinguée par ses deux buts et ses deux passes décisives.

Ces progrès de l'Afrique du Sud lui ont permis d'affronter les Pays-Bas, mais elle a malheureusement perdu 2-0. Néanmoins, le tournoi a permis à l'équipe de réaliser une performance historique, qui, au fur et à mesure, a mis de côté sa préparation timultueuse d'avant-tournoi, notamment les différends salariaux et les boycotts des matches de préparation.

Les Super Falcons volent haut

L'autre équipe féminine africaine à se qualifier est le Nigeria, classé 40e par la Fifa avant le tournoi. L'équipe a dépassé les attentes dans un groupe B extrêmement difficile pour se qualifier pour les huitièmes de finale pour une deuxième Coupe du monde consécutive.

Les Super Falcons ont fait match nul avec le Canada (0-0), ont battu l'Australie (3-2) et ont fait match nul avec la République d'Irlande (0-0) pour terminer deuxièmes du Groupe B. Ce faisant, elles ont éliminé les championnes olympiques en titre, le Canada, lors de la phase de groupes du tournoi. Elles ont été invaincues en phase de groupes.

Les Nigérianes ont bien performé, étant donné qu'elles étaient apparementsur le point de boycotter les matches pour des raisons de salaire et de conditions de travail. Elles ont été éliminé en huitième de finale pat l'Angleterre , championne d'Europe, dans le combat des invaincus (4 tirs au but à 0).

Prêtes pour la compétition

Trois équipes africaines, le Nigeria, l'Afrique du Sud et le Maroc, ont fait honneur au continent en se qualifiant pour la phase à élimination directe de la Coupe du monde féminine. Leur message est le suivant : “Nous sommes ici pour rivaliser”. La Zambie a quitté la scène la tête haute en terminant troisième de son groupe après avoir battu le Costa Rica 3-1.

La confiance en soi et l'assurance, ainsi que l'habileté technique et tactique dont ont fait preuve les équipes africaines, montrent que leurs adversaires ne peuvent plus les prendre à la légère.

Cet article a été modifié pour refléter les résultats des matches.

This article was originally published in English

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