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Anxiété face aux maths : comment aider un enfant à la surmonter

Une élève qui pose sa tête sur une pile de livres et de cahiers
Le stress lié aux évaluations et aux examens peut être exacerbé si l'on insiste trop sur leur importance. Shutterstock

L’anxiété face aux maths est un sentiment de tension et d’inquiétude qui interfère avec la capacité d’une personne à résoudre des problèmes dans cette discipline. Les chercheurs la distinguent de l’anxiété en général ou de l’anxiété ressentie face aux examens, même si cela peut se recouper.

Cette anxiété liée aux maths se développe en général suite à une série de mauvaises expériences qui enclenchent des schémas de pensée négatifs par rapport à son potentiel en maths. Ces pensées peuvent se manifester par un évitement de cette matière ou une sensation d’impuissance dès qu’on est confronté à un devoir sur table.

C’est un problème commun à de nombreux jeunes et adultes que l’on peut observer aussi chez les enfants dès l’âge de 5 ans.


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Selon Jo Boaler, professeur de mathématiques à l’université de Stanford, en 2012, près de 50 % des adultes étaient angoissés par les mathématiques. Le ministère de l’Éducation de l’État de Victoria, en Australie, avance des proportions plus basses, entre 6 et 17 %. Toutefois, le taux moyen qu’on retrouve dans l’ensemble des études universitaires tourne autour de 20 %.

Que peut-on faire alors en tant que parent pour aider son enfant à surmonter ces appréhensions et ne pas paniquer lors d’un devoir ou d’un examen ?

Valoriser les réussites pour renforcer la confiance

La plupart des jeunes aimeraient réussir en maths. Quand ils sont très jeunes, ils perçoivent certainement combien c’est important pour leurs parents. S’ils sont plus âgés, ils savent que ce sera un facteur clé dans leur recherche d’emploi et pour faire carrière.

L’une des principales sources de cette anxiété face aux maths tient aux retours négatifs que les élèves reçoivent concernant leurs compétences, malgré toute la bonne volonté investie pour réussir en maths. Cela peut venir de simples comparaisons avec leurs camarades ou, de manière plus formelle, de mauvaises notes.


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Pour réduire ces tensions, l’important est de se concentrer sur les aspects positifs de chaque situation, en aidant votre enfant à bien identifier ce qu’il a réussi. Ces expériences sont essentielles pour ouvrir la voie à d’autres succès.

Un des moyens faciles à mettre en œuvre pour que votre enfant prenne conscience de ses progrès consiste à lui demander de refaire une série d’exercices issus de la dernière voire de l’avant-dernière année scolaire. Au moment de la correction, mettez l’accent sur les points forts de son travail, pour l’aider à prendre confiance en lui. Ces expériences positives lui serviront d’appui pour aborder des tâches plus complexes.

Des connaissances scolaires utiles au quotidien

Le stress lié aux évaluations et aux examens peut être exacerbé si l’on insiste trop sur leur importance. Avant ces échéances, il est plus constructif d’expliquer à l’enfant qu’il ne sera pas jugé sur ces résultats. Si les tests à venir sont au centre de toutes les conversations, cela ne fera qu’augmenter la pression. Mieux vaut circonscrire les discussions aux moments de révisions.

Il est important que les enfants mesurent que leurs parents valorisent leurs apprentissages. Shutterstock

Les parents peuvent être tentés de laisser les enfants gérer seuls leurs révisions, d’autant que les périodes de confinement où ils ont dû s’impliquer plus activement dans les questions d’enseignement ont pu créer des tensions. Toutefois, cette attitude n’est pas la plus propice à soulager l’angoisse des maths. Mieux vaut accompagner les plus jeunes dans leurs devoirs. Quant aux plus âgés, l’essentiel est de leur montrer qu’on s’intéresse au travail qu’ils sont en train de faire. Les adolescents ne seront pas forcément très enthousiastes la première fois que vous leur proposerez votre aide mais c’est important de leur faire comprendre que vous êtes là s’ils ont besoin de vous et que vous ne cherchez pas à les juger.

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De cette manière, les jeunes réalisent la valeur que leurs parents accordent à leurs activités et croient dans leurs capacités d’apprentissage.

Il ne faut pas sous-estimer non plus la manière dont l’attitude des parents face aux maths influence celle de leurs enfants. Essayez d’avoir des conversations positives sur cette matière et la façon dont nous l’utilisons au quotidien. Vous pouvez par exemple mobiliser les maths avec eux pour déterminer quel serait l’achat le plus avantageux dans les rayons du supermarché, ou faire appel aux notions de longueur et de surface pour choisir la disposition des meubles dans une pièce de la maison. Cela peut aider à dissiper les appréhensions du type « c’est trop difficile », « ce sont des connaissances qui ne servent qu’à l’école ».

This article was originally published in English

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