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Baromètre de l’énergie : le Brexit affectera d’abord le Royaume-Uni

Ligne à haute tension en Grande-Bretagne. Richard Croft/wikimedia, CC BY-SA

Il y a environ un an, le 23 juin 2016, une petite majorité d’électeurs britanniques ont choisi de quitter l’UE. Alors que sa dimension énergétique a été peu présente dans les débats, le Brexit pourrait avoir des répercussions sur les marchés de l’énergie au Royaume-Uni et dans les autres États membres de l’UE. Le baromètre de l’énergie de Grenoble École de Management (GEM) de juin 2017 a sondé les experts sur ces questions.

Le poids du Brexit sur l’énergie outre-Manche

Réponses d’un panel d’experts en énergie à la question : « Pensez-vous que la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen de l’énergie affecterait plus négativement le Royaume-Uni ou l’Union européenne ? » Source : Baromètre de l’énergie GEM, été 2017.

Jusqu’à ce qu’il y ait plus de certitude sur les termes du Brexit, les six projets d’interconnexion planifiés reliant le Royaume-Uni et le réseau continental risquent d’être retardés. À court terme, cela pourrait avoir une incidence sur la sécurité de l’approvisionnement au Royaume-Uni, ainsi que limiter les arbitrages et en conséquence maintenir des prix de l’électricité élevés au Royaume-Uni. À moyen terme, la sortie du Royaume-Uni devrait augmenter les coûts de coordination pour la construction et l’exploitation de ces interconnexions.

Vers un recul des investissements au Royaume-Uni

Réponses d’un panel d’experts en énergie à la question suivante : « Si le Royaume-Uni sort du marché unique européen de l’énergie, dans quelle mesure pensez-vous que cela conduira les entreprises françaises à modifier leurs activités au Royaume-Uni ? » Source : GEM.

Plus des trois quarts de notre panel s’attend à un désinvestissement partiel des entreprises françaises. La négociation des conditions du Brexit a déjà envoyé des signaux négatifs aux investisseurs étrangers. Les incertitudes réglementaires et de marché qui accompagnent le Brexit, ainsi que la perte de l’UE en tant que source de financement nuisent à la confiance des investisseurs. Les projets nucléaires et éoliens, qui sont particulièrement intensifs en capital, risquent d’être particulièrement exposés.

Peu d’effets prévus sur les prix de l’énergie en France

Réponse d’un panel d’experts en énergie à la question : « Quel serait l’impact de la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen de l’énergie par rapport au scénario inverse (c’est-à-dire, le RU reste dans le marché unique européen de l’énergie) sur… » Source : GEM.

Environ les trois quarts des répondants pensent que la sortie du Royaume-Uni du marché unique de l’énergie n’aurait pas d’effet sur la sécurité de l’approvisionnement de gaz naturel ou d’électricité en France comparé à un scénario où le Royaume-Uni serait resté. De la même manière, environ les deux tiers des experts pensent que la sortie du Royaume-Uni n’aurait pas d’effet sur le prix du gaz naturel ou de l’électricité en France.

Les pays européens devront réduire davantage leurs émissions de CO2

Réponse d’un panel d’experts en énergie à la question : « Comment pensez-vous que le Brexit affectera les objectifs des pays membres d’une part et de l’Europe d’autre part ? » [L’UE prévoit une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre pour l’année 2030 par rapport aux niveaux de 1990. NDLR] Source : GEM.

Une grande majorité de nos experts en énergie (près de 80 %) anticipent que l’objectif de l’UE pour 2030 demeurera inchangé. En conséquence, les autres États membres devront compenser le départ du Royaume-Uni en augmentant leur propre objectif.


Ces résultats sont basés sur une enquête qui a été menée en mai 2017 et comprenait 83 participants opérant dans l’industrie, la science, et l’administration publique en France.

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