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De Darwin à Einstein, la loi de l’évolution de la nature

Statue de Darwin, Shrewsbury Library. Elliott Brown, CC BY

Non, Darwin n’a pas démontre que Dieu n’existe pas ! Non, Darwin n’a pas démontré que l’homme descend du singe !

En effet, et contrairement à ce que croient nombre de nos contemporains, Darwin a scientifiquement démontré que les textes historiques dits « sacrés », dont la Genèse, fondant les religions du Livre, ne racontent pas l’histoire rationnellement établie de la création de l’homme. Ses travaux montrent que l’espèce humaine actuelle (Homo sapiens sapiens) est l’aboutissement d’une extrêmement longue chaîne évolutive de la vie. Elle a pour origine un ancêtre commun à l’ensemble du vivant qui, par évolutions par buissons et mécanismes de filtrage, a conduit aux multiples espèces peuplant, ou ayant peuplé la planète.

Parmi celles-ci, est apparue la famille des hominidés qui regroupe différents genres. La phylogénétique montre que l’un d’eux, le genre Homo ayant abouti à l’homme, est distinct du genre des grands singes (hominoïdes). Homo sapiens et ces derniers sont donc distincts, leurs relations étant celles de cousinage comme le montre l’analyse génétique.

Les travaux d’Einstein vont exactement dans le même sens concernant l’origine du Monde matériel. Ils démontrent que le récit de la Genèse relatif à sa création est en contradiction totale avec les observations scientifiques actuelles. Celles-ci permettent l’élaboration rationnelle d’une histoire physique de l’Univers et expliquent sa possible origine avec l’hypothèse du Big Bang laquelle est de mieux en mieux confirmée par les observations spatiales les plus récentes. Parmi d’autres, l’une des conséquences de ces travaux, l’exobiologie, confirme les possibilités d’existence de formes de vies extraterrestres d’origine biochimique.

Se libérer de la pensée magique

C’est Darwin et Einstein qui ont véritablement sécularisé la connaissance rationnelle, la libérant de la pensée magique. Le premier, en situant le Sapiens dans la lignée animale, réfutant ainsi toutes les croyances ancestrale sur sa création. Le second, en faisant de l’Univers un objet physique à part entière, obéissant à des lois connaissables, possédant une histoire, ce qui rend caduque toute spéculation cosmogonique mythologique.

Darwin et Einstein. Mario Roberto Duran Ortiz Mariordo

Mais il y a plus. Tant les résultats des travaux de Darwin que ceux d’Einstein démontrent l’existence d’une loi universelle : celle de l’évolution de la Nature, qu’il s’agisse aussi bien de la Vie que de l’Univers. Loi fondamentale et générale totalement ignorée aussi bien des fixistes créationnistes que des mécanicistes newtoniens. Propriété fondée sur le rôle du hasard et de la contingence tant dans les mécanismes mutationnels darwiniens que dans les transformations quanto-relativistes des constituants cosmiques. Avec pour conséquence capitale que cette évolution n’est pas, et ne peut pas être dirigée. C’est la négation de tout téléologisme, la fin de toute idée finaliste.

Darwin et Einstein ont réalisé un remarquable travail de synthèse des connaissances acquises au cours du temps par quelques-uns de leurs éminents prédécesseurs tels des naturalistes comme Buffon, von Linné, Lamarck, etc. ou des physiciens comme Maxwell, Lorentz, Poincaré, etc. dont les travaux avaient marqué des étapes. Pourtant, différence capitale, tous ces prédécesseurs, aussi géniaux eurent-ils été, sont restés prisonniers de leur référentiel intellectuel ancestral.

La matière, un concept universel

Dans leurs considérables développements, le monde vivant de Darwin et le cosmos d’Einstein présentent de remarquables points de convergence dont l’existence d’une loi d’ordre (la sélection naturelle ; la gravité). Ils ont des caractéristiques conceptuelles, méthodologiques, fonctionnelles et de structure qui les rapprochent et les complètent. Par exemple ils ont donné un sens universel au concept de matière dont les propriétés sont unifiées, que celle-ci soit vivante ou minérale.

Par exemple l’exobiologie, la planétologie et le génie génétique sont associés aux progrès des technologies de l’exploration spatiale. Par exemple les recherches sur la vie extraterrestre, ou l’existence d’autres formes de vie, posent des questions essentielles sur celle-ci. Questions qui concernent aussi bien le devenir de l’humanité que celui de la planète.

C’est à partir de leurs travaux que la biologie et la cosmologie ont acquis le statut de sciences rationnelles ouvrant ainsi des horizons insoupçonnés à la connaissance. D’autant que l’association de ces deux sciences pose deux questions parmi les plus complexes de la Nature : celle des origines de la vie et celle du devenir du Sapiens dans un Univers ou, peut-être, il n’est pas seul ?

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