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Au lieu de prendre des vitamines et autres suppléments nutritionnels afin de vieillir en bonne santé, mangez des légumes, dormez bien et faites de l'exercice. Shutterstock

Au lieu de prendre des vitamines, dormez et mangez mieux!

Près de la moitié des Canadiens prennent régulièrement au moins un supplément nutritionnel comme des vitamines, minéraux, fibres alimentaires, antiacides et huiles de poisson. Plusieurs de ces personnes sont en bonne santé et espèrent améliorer leur bien-être général et prévenir des maladies chroniques.

Des preuves scientifiques indiquent cependant que certains de ses suppléments nutritionnels à forte dose — le bêta carotène, la vitamine E et la vitamine A — n’ont guère de rôle à jouer dans la prévention des maladies chroniques chez les personnes en santé, à moins qu’on ait diagnostiqué une carence spécifique en micronutriments. La recherche indique que ces suppléments peuvent en fait faire plus de mal que de bien.

Comme médecin et expert en santé publique, j’ai participé à plusieurs études et essais cliniques examinant les bienfaits et les risques des micronutriments, comme le sélénium, auprès de diverses population en Amérique du Nord et en Europe.

Dans une étude récente, mes collègues et moi-même n’avons rien trouvé qui prouve que les suppléments de sélénium aident à prévenir les maladies chroniques— dans ce cas-ci le diabète — même dans les régions où il y a relativement peu de sélénium dans les habitudes alimentaires.

Notre étude a utilisé les données provenant d’en essai clinique contôlé randomisé mené au Danemark et a récemment été publié dans Diabetes, Obesity and Metabolism.

Il y a d’autre part de nombreuses preuves scientifiques démontrant l’efficacité d’autres modifications de mode de vie afin de vieillir en bonne santé et prévenir les graves maladies chroniques. Ceci comprend : améliorer la qualité général de l’alimentation, accroître l’activité physique, ne pas fumer, maintenir de saines habitudes de sommeil et minimiser le stress.

Les suppléments accroissent le risque de diabète

Dans un précédant essai clinique contrôlé randomisé mené aux États-Unis, nous avons observé qu’un supplément de sélénium à doses relativement élevés dans les régions où on en trouve en abondance dans les régimes alimentaires (comme aux É.-U.) augmentait en fait le risque de diabète de type 2.

Les divers fruits et légumes fournissent plusieurs des nutriments dont nos corps ont besoin pour une santé optimale. (Shutterstock)

La question a des implications potentielles de santé publique pour plusieurs raisons. D’abord, aux États-Unis et dans plusieurs autres pays occidentaux, l’utilisation d’aliments enrichis de sélénium et de suppléments nutritionnels a nettement augmenté au cours des dernières années. Ceci est dû à la perception selon laquelle le sélénium et autres suppléments antioxydants peuvent potentiellement réduire le risque des maladies chroniques.

Il est essentiel de s’assurer que la supplémentation de sélénium n’aggrave pas la présente incidence élevée de diabète et de maladie cardiovasculaire récemment diagnostiqués.

Deuxièmement, la plupart des recherches précédentes dans ce domaine ont été menées auprès des populations d’Amérique du Nord où l’état de référence du sélénium est substantiellement plus élevé qu’en Europe. L’apport alimentaire de sélénium varie considérablement entre les pays et les régions principalement en raison de la variabilité de la teneur en sélénium des aliments de source végétale (et de ce fait des cultures fourragères) d’une partie du monde à l’autre.

Enfin, des résultats décevants provenant de plusieurs essais cliniques onéreux sur les suppléments antioxydants ont démontré qu’il y avait non aucun bienfait pour la santé mais même des risques potentiels.

Mangez des végétaux, dormez bien, faites de l’exercice

Tel que rapporté dans un éditorial publié dans Annals of Internal Medicine, les derniers résultats d’essais clinique sont insuffisants pour conseiller la supplémentation alimentaire dans l’ensemble de la population de personnes en santé.

Le message est simple : la plupart des suppléments ne préviennent pas les maladies chroniques ou la mortalité. Leur usage généralisé n’est pas justifié et on doit s’en abstenir.

Ce message est particulièrement vrai pour la population générale ne manifestant pas nettement de carences en micronutriments, ce qui représente la majorité des consommateurs de suppléments aux É.-U., au Canada et dans d’autres pays.

D’un point de vue de santé publique, on doit financer les politiques, campagnes et interventions qui améliorent les habitudes alimentaires de la population en général et des sous-groupes défavorisés — des interventions qui rehaussent la consommation d’aliments de nature végétale contenant les vitamines et minéraux nécessaires pour une santé optimale.

This article was originally published in English

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