Malgré son caractère controversé, le concept d’« illibéralisme » peut servir à comprendre la convergence entre une partie de la droite et l'extrême droite.
Devant le Parlement européen à Bruxelles, le 10 avril 2024.
Alexandros Michailidis/Shutterstock
Les élections européennes sont un moment important dans l’exercice par les citoyens de l’UE d’une citoyenneté collective dont ils n’ont pas vraiment conscience.
Cette image a fait le tour du monde : Robert Fico, au centre, vient de se faire tirer dessus. Ses gardes du corps le précipitent dans un véhicule pendant que, hors champ, leurs collègues maîtrisent le tireur.
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Depuis son retour au pouvoir en octobre, Robert Fico avait entamé ce que ses adversaires qualifient de tournant illibéral. Qu’il reprenne son poste ou non, ce tournant va sans doute se confirmer.
Éric Zemmour lors d'un meeting de son parti d'extrême-droite Reconquête le 20 février 2024, à Paris.
Miguel Medina / AFP
Producteur d’idées illibérales, Éric Zemmour participe à une « droitisation » du débat public en usant de plusieurs stratégies rhétoriques.
Geert Wilders, Matteo Salvini et Marine Le Pen en compagnie de leurs alliés bulgare Veselin Mareshki, estonien Jaak Madison et tchèque Tomio Okamura le 18 mai 2019, à Milan.
Miguel Medina/AFP
La droite radicale populiste a le vent en poupe en Europe, mais des divergences sensibles existent entre les partis de cette famille politique hétérogène.
Jaroslaw Kaczynski, vice-premier ministre et chef du parti Droit et Justice (PiS), au centre, et le premier ministre Mateusz Morawiecki (à sa droite), ici au siège du parti à Varsovie, le 15 octobre 2023, jour des élections législatives, n’entendent pas laisser le pouvoir à la coalition du centre et de gauche.
Wojtek Radwanski/AFP
Frédéric Zalewski, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Le parti de droite PiS, au pouvoir depuis 2015, a été vaincu dans les urnes lors des législatives du 15 octobre dernier. Pourtant, il s’accroche au pouvoir.
Beaucoup d'Européens ne sont pas satisfaits de la manière dont fonctionne le système politique de leur pays. Accepteraient-ils pour autant de vivre sous un autre régime que la démocratie ? Photo prise lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, 2019.
Jeanne Manjoulet / Flickr
Pierre Bréchon, Auteurs historiques The Conversation France
Une vaste enquête montre que de nombreux Européens pourraient accepter de vivre sous un régime non démocratique.
Le rapport de la commission parlementaire épingle la poutinophilie du RN et de Marine Le Pen, ici à Moscou en mars 2017 peu avant une rencontre avec Vladimir Poutine. Mais le parti d’extrême droite a aussi, voire surtout, de nombreux alliés au sein de l’UE…
Kirill Kudryavtsev/AFP
Se focaliser sur les liens entre le RN et la Russie peut conduire à négliger le projet, caressé par plusieurs partis d’extrême droite de l’UE, consistant à édifier un espace illibéral européen.
Des partisans de Recep Tayyip Erdogan célèbrent sa réélection devant le palais présidentiel d’Ankara, dans la nuit du 28 au 29 mai 2023.
Adem Altan/AFP
Avec la reconduction du président sortant pour cinq années supplémentaires, l’asphyxie sociale, politique et économique risque de s’aggraver en Turquie.
Le leader des Démocrates de Suède Jimmie Akesson célèbre le bon résultat de son parti aux législatives, le 11 septembre 2022. Sa formation participe désormais au gouvernement en Suède, tandis qu’en Italie son alliée la dirigeante d’extrême droite Giorgia Meloni exerce les fonctions de premier ministre.
Jonathan Nackstrand/AFP
Les partis d’extrême droite « Démocrates de Suède », qui participe au gouvernement à Stockholm, et « Frères d’Italie », qui dirige celui de Rome, ont bien des points en commun.
Singapour, archétype de la « démocratie illiibérale».
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Le concept de démocratie illibérale est couramment utilisé pour décrire des régimes qui seraient à la frontière entre démocratie et autoritarisme. Ce concept souffre pourtant d’incohérences majeures…
Pendant les élections régionales et locales à Moscou le 9 septembre 2022.
Natalia Kolesnikova/AFP
Les récents développements politiques en Russie et ailleurs montrent que l’élection peut paradoxalement constituer le meilleur allié du pouvoir autoritaire.
Vladimir Maou, ici décoré par Vladimir Poutine au Kremlin en 2017, ne rencontrera plus le président russe avant longtemps : arrêté le 30 juin dernier, il risque dix ans d’emprisonnement.
Service de presse de la présidence de la Fédération de Russie
Victor Violier, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
L’arrestation du président de la gigantesque Académie russe de l’économie nationale et de l’administration publique montre que la répression s’exerce désormais jusque dans les rangs du pouvoir.
Marine Le Pen et Viktor Orban assistent à une conférence de presse conjointe au monastère Carmelita, à Budapest, le 26 octobre 2021. Attila Kisbenedek/AFP.
Attila Kisbenedek/AFP
Inventé il y a une vingtaine d’années, le concept de démocratie illibérale a depuis fait florès dans plusieurs États européens… y compris bientôt en France ?
Andrej Babis, Viktor Orban, Eduard Heger et Mateusz Morawiecki, respectivement chefs de gouvernement tchèque, slovaque, hongrois et polonais, se serrent la main après une conférence de presse commune dans le cadre de leur organisation de coopération, le Groupe de Visegrad. Budapest, le 23 novembre 2021.
Attila Kisbenedek/AFP
André Liebich, Graduate Institute – Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID)
Derniers venus au sein de l’Union européenne, les ex-États satellites de l’URSS ont une relation tumultueuse avec l’Europe, sur fond de désaccord profond quant aux valeurs de l’Union.
Militants du francisme en 1934. ‘Marcel Bucard entraîne [ses partisans] au salut à la Romaine’. Marthe Hanau, Écoutez-moi…, n° 41, 22 décembre 1934.
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Marthe Hanau/Vikidia
Si l’on veut comprendre la richesse des années 1930, il nous faut confronter la mémoire que nous en avons tout en dépassant le stade obsessionnel.
Pendant une manifestation contre le projet de loi interdisant la promotion de l'homosexualité à Budapest, une manifestante brandit un montage représentant Viktor Orbán avec une écharpe arc-en-ciel. Malgré la mobilisation, la loi sera adoptée quelques jours plus tard par le Parlement hongrois.
Gergely Besenyei/AFP
Thomas Szende, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Le Fidesz — la formation du premier ministre Viktor Orban — a mis en place un processus permettant le transfert de nombreuses organisations publiques à des fondations « amies ».
Parmi les nombreux dossiers que Joe Biden a à traiter, quelle place réserve-t-il au projet d'alliance des démocraties qu'il a évoqué lors de sa campagne présidentielle ?
Chip Somodevilla/AFP
La nouvelle administration américaine a évoqué la mise en place d’une alliance des démocraties. Le projet semble pour l’heure bien vague. Une telle alliance est pourtant nécessaire.
Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki (à gauche), le premier ministre hongrois Viktor Orban et le premier ministre tchèque Andrej Babis (à droite) rencontrent la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen (2e à droite) à Bruxelles le 24 septembre 2020.
François Lenoir/AFP
Research fellow at the Illiberalism Studies Program, the George Washington University ; PhD student in political philosophy, Université de Rouen Normandie
Professeur honoraire d'histoire et politique internationales, Graduate Institute – Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID)