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Climat des affaires : une deuxième vague presque indolore

Dans de nombreuses zones économiques du monde, les entreprises anticipent un fort rebond de l’actualité dans les prochains mois. Shutter_M / Shutterstock

Le niveau de confiance reste très largement inchangé depuis la sortie du premier confinement au mois de mai dernier. Notre indicateur ressort à 50,5 sur une échelle de zéro à cent en France, et ce malgré le deuxième confinement du mois de novembre. Ce niveau de confiance indique une croissance à venir faible de l’économie française mais pas de risque de récession à court terme.

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Cette statistique est à prendre cependant avec précaution tant la dispersion des réponses reste importante : si deux tiers des réponses se situent entre 32 et 68, un tiers se situent au-dessus ou au-dessus de ces valeurs. Cela traduit l’incertitude que ressentent les responsables financiers actuellement. Côté entreprise, l’indicateur de solidité financière ressort à nouveau en hausse à 70 dépassant désormais les niveaux observés début 2020 avant la crise de la Covid-19.

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En Europe, le climat des affaires ressort à 59 contre 56 au trimestre précédent sur une échelle de zéro à cent. Ce niveau est désormais en ligne avec les valeurs observées avant la crise de la Covid-19, il est notamment tiré par les pays du Nord. L’Allemagne, par exemple affiche un climat des affaires de 71 contre 68 au trimestre précédent.

L’irruption d’une nouvelle vague de l’épidémie de la Covid-19 et le déroulé de l’élection présidentielle n’ont pas eu d’effet sur le climat des affaires aux États-Unis. Celui-ci ressort à 61,6 contre 61 au trimestre précédent pour l’économie dans son ensemble et à 71 contre 70,4 pour la solidité de l’entreprise. Les réponses sont très dispersées indiquant là aussi un niveau élevé d’incertitude.

Climat des affaires mondial. Auteur.

Pour finir, au niveau mondial, l’indicateur d’optimisme retrouve aussi des niveaux pré-crise mais les disparités sont toujours aussi importantes entre, par exemple, les pays du nord de l’Europe où la confiance est forte et l’Amérique latine où elle est au plus bas. Aucune zone économique ne semble réellement pouvoir prendre le relais de la croissance avant plusieurs trimestres.

Une croissance forte en 2021 et en 2022 ?

En France, les perspectives de croissance du chiffre d’affaires pour l’année 2021 ressortent à environ 9 % selon le scénario central contre un recul d’environ 5 % en 2020. Cette anticipation du rebond du chiffre d’affaires et assez stable puisqu’elle ressortait à +10 % lors de notre dernière enquête en septembre. Au-delà, les entreprises s’attendent à une accélération du rythme de l’activité en 2022 avec une croissance du chiffre d’affaires qui pourrait atteindre 11 % pour le scénario central.

Nous retrouvons la même dynamique sur l’ensemble des variables que nous mesurons que ce soit en France ou en Allemagne. De même, aux États-Unis, les entreprises anticipent une hausse du chiffre d’affaires de 8,7 % en moyenne en 2021 avec une marge d’incertitude forte qui fait varier les prévisions de – 1,6 % dans un scénario pessimiste à 13,7 % pour le scénario optimiste.

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Alors que de nombreux responsables financiers restent optimistes quant à la solidité financière de leur entreprise, les réponses sont plus mitigées lorsqu’on les interroge sur la solidité financière de leurs partenaires clients et fournisseurs. En particulier, 90 % des entreprises s’inquiètent un peu ou beaucoup de la solvabilité de leurs clients, ce chiffre restant stable depuis plusieurs mois désormais, et ce malgré le plan de relance et de soutien à l’économie du gouvernement. Ce type de craintes pourrait rendre les entreprises attentistes et fragiliser la reprise.

En complément, nous observons que la crise de la Covid-19 a eu un effet catalyseur sur l’adoption de nouvelles technologies et d’automatisation des tâches dans les entreprises. Ainsi, 35 % des entreprises en France déclarent avoir changé leurs procédures et avoir eu recours à plus de technologie pour traverser la crise. Ce chiffre ressort à 20 % en Allemagne et à 52 % aux États-Unis.


Pour voir les résultats complets de cette enquête : grenoble-em.com

Prochaine enquête mars 2021 : ceocfo.org


Cet article est tiré de la dernière enquête Duke University – Grenoble École de Management soutenue par la DFCG qui mesure chaque trimestre, depuis plus de 20 ans, le climat des affaires tel qu’il est perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête recueille plus de 800 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. Vous pouvez consulter les résultats complets de cette enquête.

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