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Des personnes âgées sont assises dans une salle commune
Réduire la sédentarité dans les CHSLD et résidences pour aînés pourrait améliorer la qualité de vie des personnes âgées. Shutterstock

Comment améliorer la santé et la qualité de vie des résidents de CHSLD : les faire bouger

Rester assis durant de trop longues périodes est un facteur de risque connu de maladies et de handicaps. Pourtant, lorsque les personnes âgées commencent à perdre leur indépendance — en devenant moins fonctionnelles physiquement ou en montrant des signes de déficience cognitive — elles emménagent dans des résidences qui leur permettent de rester assises pendant 85 % de leur temps d’éveil.

Avec le vieillissement de la population des baby-boomers, les personnes âgées de plus de 65 ans commencent à être plus nombreuses que les jeunes de moins de 14 ans. Il n’est pas surprenant que les admissions dans les établissements de soins de longue durée augmentent chaque année. Les gens vivent également plus longtemps, et il est donc important de veiller à ce que ces années supplémentaires soient passées le plus en santé possible.

De nouvelles recherches indiquent que la réduction du temps passé assis pourrait préserver, voire améliorer, la qualité de vie, les habilités physiques et les fonctions cognitives des gens vivant dans ces établissements.

Cette étude a été réalisée avant la crise majeure provoquée par la pandémie de Covid-19 dans les CHSLD. Maintenant que l’attention se porte sur les moyens d’améliorer les soins et la qualité de vie dans les résidences de soins pour personnes âgées, un changement positif serait de réduire les comportements sédentaires.


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Bougez plus, asseyez-vous moins !

Notre laboratoire de psychologie de l’exercice et de la santé étudie comment la réduction des comportements sédentaires (position assise) et leur remplacement par de courtes périodes d’activité physique d’intensité légère (marche) peuvent améliorer plusieurs aspects de la santé. D’après l’une de nos études les plus récentes, la proportion du temps d’éveil des résidents passée en position assise devrait être le nouvel élément décisif dans le choix d’une résidence.

Quatre personnes âgées assises
Dans certains établissements de soins de longue durée, les résidents passent jusqu’à 85 % de leur temps d’éveil assis. (Shutterstock)

Il est bien établi que l’activité physique peut contribuer à réduire le risque de déclin cognitif tout en préservant la mobilité physique. Ce que l’on sait moins, c’est que rester assis trop longtemps est un problème distinct du manque d’activité physique. De précédents travaux dans ce domaine ont indiqué que le fait d’être trop assis pourrait accélérer le déclin cognitif.

Pourquoi l’exercice seulement n’est pas suffisant

L’inactivité physique est définie comme le fait de ne pas pratiquer les 150 minutes d’activité physique modérée à intense recommandées chaque semaine. La position assise, également appelée comportement sédentaire, consomme très peu d’énergie. Le fait de rester assis trop longtemps, indépendamment de l’inactivité physique, a été associé à un risque accru de diabète, de maladies cardiovasculaires, de cancer et de mortalité toutes causes confondues — en d’autres termes, de décès précoce.


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Le comportement sédentaire est de plus en plus reconnu comme un facteur de risque pour la santé. Elle a récemment été ajoutée aux Directives canadiennes en matière de mouvements sur 24 heures pour les adultes de 65 ans et plus de la Société canadienne de physiologie de l’exercice (qui préconise une réduction des comportements sédentaires quotidiens).

Cela crée un double problème pour les personnes âgées résidant dans des CHSLD et résidences pour personnes en perte d’autonomie. Tout d’abord, elles sont celles qui respectent le moins les directives en matière d’activité physique. De plus, elles constituent également la population la plus sédentaire.

Moins s’asseoir, plus marcher

Le personnel soignant aide les personnes âgées à marcher
Réduire le temps passé assis et le remplacer par de la marche a amélioré les capacités cognitives, physiques et la qualité de vie. (Shutterstock)

Dans notre étude, nous avons examiné ce qui arriverait à des adultes âgés souffrant de troubles cognitifs légers à modérés si nous remplacions simplement 10 minutes de position assise après chaque repas par 10 minutes de marche légère. En comparant deux groupes — l’un qui a réduit son temps assis et l’autre qui ne l’a pas fait — nous avons pu étudier les effets de ce comportement sur les fonctions cognitives, physiques ainsi que sur la qualité de vie globale des résidents.

Nous avons ainsi montré qu’il était possible de réduire le temps passé assis et de le remplacer par un niveau d’activité physique adéquat pour ce type de population. Ensuite, les résultats indiquent que non seulement le groupe d’intervention a pu réduire le temps passé assis, mais qu’il a également amélioré de manière significative ses fonctions cognitives, physiques ainsi que sa qualité de vie par rapport à l’autre groupe.

Ce résultat est important, car il démontre qu’il suffit de peu de mouvements pour améliorer les choses. Le message important à retenir est que les gens doivent se lever le plus souvent possible. De précédentes études ont montré d’autres résultats positifs pour la santé lorsqu’on se lève à toutes les 20 minutes pour seulement deux à trois minutes d’activité légère.

Des communautés plus actives

Et si les CHSLD devenaient des communautés plus actives, où les résidents seraient moins sédentaires ? Cela pourrait leur permettre de gagner en indépendance et surtout, de moins la perdre. Comme la majorité des résidents de ces établissements souffrent d’une forme de déficience cognitive, nombreux sont ceux qui font la transition vers ces résidences afin de pouvoir bénéficier d’une supervision 24 heures sur 24, de services de soins personnalisés et d’activités sociales).

Lors de notre étude, nous avons utilisé l’alarme d’une montre de sport afin de créer des vibrations douces qui rappelaient aux participants que c’était le moment de se lever et de bouger. Il y aurait d’autres moyens de le faire. Cela pourrait les protéger d’un déclin hâtif et améliorer leur qualité à leur vie de quelques années.

This article was originally published in English

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