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Un jeune homme aux cheveux noirs tenant et embrassant un chat tabby
En embrassant votre chat ou votre chien, vous courez certains risques de contracter des maladies -quoique minimes! (Shutterstock)

Donnez-vous des bisous à votre animal de compagnie ? Si oui, lisez ceci

Notre relation avec les animaux de compagnie a changé radicalement au cours des dernières décennies. Les gens n’ont jamais autant eu de chiens et de chats, mais aussi des oiseaux, des tortues ou des poissons.

Si vivre avec un animal domestique présente de nombreux bienfaits pour la santé mentale et physique, ces compagnons sont parfois porteurs de maladies infectieuses qui peuvent nous être transmises. Toutefois, le risque est faible pour la plupart des gens.

Mais certaines personnes, comme celles dont le système immunitaire est affaibli ou les femmes enceintes, courent un risque accru de contracter une maladie d’origine animale. Il est donc important d’être conscient des risques et de prendre les précautions nécessaires pour éviter les infections.


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De quelles maladies parle-t-on  ?

Les maladies infectieuses qui passent de l’animal à l’humain sont appelées maladies zoonotiques ou zoonoses. On connaît plus de 70 agents pathogènes des animaux de compagnie qui sont transmissibles à l’humain.

Dans certains cas, un animal atteint d’un agent pathogène zoonotique semblera malade. Mais souvent, il ne présentera aucun symptôme visible, ce qui facilite la transmission, car on ne soupçonnera pas que son compagnon est porteur de germes.

Les zoonoses peuvent passer directement des animaux domestiques aux humains, par contact avec la salive, les fluides corporels ou les excréments, ou indirectement, par contact avec de la litière, de la terre, de la nourriture ou de l’eau contaminées.

Des études indiquent que la prévalence des zoonoses associées aux animaux de compagnie est faible. Toutefois, le nombre réel d’infections est probablement sous-estimé, car de nombreuses zoonoses ne sont pas « à déclaration obligatoire », ou peuvent posséder des voies d’exposition multiples ou des symptômes génériques.

Virus, bactéries, champignons, parasites…

Les chiens et les chats sont d’importants réservoirs d’infections zoonotiques (les agents pathogènes vivent naturellement dans leur population) causées par des virus, des bactéries, des champignons et des parasites. Dans les régions endémiques d’Afrique et d’Asie, les chiens sont la principale source de la rage, qui se transmet par la salive.

Les chiens sont également porteurs de la bactérie Capnocytophaga dans la bouche et la salive. Celle-ci peut être transmise à l’humain par contact étroit ou morsure. La grande majorité des personnes n’en seront pas infectées, mais chez les gens dont le système immunitaire est affaibli, cela peut occasionnellement provoquer une maladie grave, voire mortelle. Un décès de ce type a été signalé cet été en Australie-Occidentale. Au Canada, un homme de Sudbury, en Ontario, est mort à l’été 2022, quelques jours après avoir été accidentellement mordu par son propre chien.

Un certain nombre de maladies transmises par voie fécale-orale, telles que la giardiase, la campylobactériose, la salmonellose et la toxoplasmose, nous sont transmises par les chats. Il est donc particulièrement important de se laver les mains après avoir manipulé le bac à litière ou d’utiliser des gants pour le faire.

Les chats peuvent aussi transmettre des infections par morsure ou griffure, notamment la maladie des griffes du chat, causée par la bactérie Bartonella henselae.

Les chiens et les chats sont également des réservoirs de la bactérie Staphylococcus aureus, résistante à la méthicilline (SARM), pour laquelle un contact étroit avec des animaux de compagnie est considéré comme un facteur de risque important de transmission zoonotique.

Une femme aux cheveux bouclés se fait lécher le visage par un Staffordshire terrier
Une bactérie qui peut provoquer des maladies graves, voire mortelles, chez certaines personnes se retrouve dans la salive des chiens. Shutterstock

Les chiens et les chats ne sont pas les seuls animaux de compagnie à pouvoir contaminer des humains. Les oiseaux transmettent occasionnellement la psittacose, une infection bactérienne qui cause la pneumonie. On a établi que les tortues de compagnie pouvaient transmettre la Salmonella à l’humain, en particulier aux jeunes enfants. On a même observé un lien entre les poissons d’aquarium e t diverses infections bactériennes chez l’humain, notamment la vibriose, la mycobactériose et la salmonellose.

Certains comportements sont plus à risque

Des contacts étroits avec les animaux — et certains comportements — accroissent le risque de transmission zoonotique. Une étude menée aux Pays-Bas a constaté que la moitié des propriétaires d’animaux de compagnie laissent ceux-ci leur lécher le visage et que 18 % d’entre eux autorisent leurs chiens à partager leur lit (ce qui augmente la durée d’exposition aux agents pathogènes dont les animaux sont porteurs). La même étude a révélé que 45 % des gens qui possèdent des chats leur permettent de sauter sur l’évier de la cuisine.

On a également établi un lien entre le fait d’embrasser des animaux de compagnie et certaines infections zoonotiques. Au Japon, une femme a développé une méningite causée par une infection à Pasteurellamultocida après avoir embrassé fréquemment le visage de son chien. Cette bactérie est souvent présente dans la cavité buccale des chiens et des chats.

Les jeunes enfants ont communément des comportements qui augmentent le risque de contracter des maladies zoonotiques, par exemple lorsqu’ils se mettent les mains dans leur bouche après avoir touché leur animal de compagnie. Les enfants ont également tendance à ne pas se laver les mains de façon adéquate après avoir touché leur compagnon.

Bien que toute personne ayant eu un contact avec un agent pathogène zoonotique par l’intermédiaire de son animal de compagnie puisse tomber malade, certaines sont plus à risque de développer une maladie grave. Il s’agit notamment des jeunes, des personnes âgées, immunodéprimées ou des femmes enceintes.

Si la plupart des gens infectés par le parasite de la toxoplasmose souffriront d’une maladie bénigne, celle-ci peut être mortelle pour le fœtus ou provoquer des malformations congénitales.

Une petite fille blonde allongée sur le sol embrassant un grand chien blond
Les jeunes enfants de moins de 5 ans sont plus exposés aux maladies zoonotiques et adoptent souvent des comportements qui augmentent le risque de contracter une infection de leur animal de compagnie. Shutterstock

Que faire pour éviter d’attraper une maladie de mon animal de compagnie  ?

Un certain nombre de bonnes pratiques d’hygiène et d’élevage peuvent réduire le risque de maladie. En voici quelques-unes :

  • se laver les mains après s’est amusé avec son animal ou avoir manipulé sa litière ou ses jouets, ou après avoir nettoyé ses excréments ;

  • ne pas laisser un animal domestique lécher notre visage ou une plaie ouverte ;

  • surveiller les jeunes enfants lorsqu’ils jouent avec des animaux domestiques et qu’ils se lavent les mains après ;

  • porter des gants pour changer une litière ou nettoyer un aquarium ;

  • humecter les surfaces des cages d’oiseaux avant le nettoyage afin de minimiser les aérosols ;

  • empêcher les animaux domestiques d’entrer dans la cuisine (surtout les chats qui peuvent sauter sur les surfaces de préparation des aliments) ;

  • se tenir informé des soins vétérinaires préventifs, y compris la vaccination et les traitements contre les vers et les tiques ;

  • consulter un vétérinaire si l’on croit que son animal ne va pas bien.

Les personnes présentant un risque élevé de maladie doivent plus particulièrement prendre des précautions pour réduire leur exposition aux agents pathogènes zoonotiques. Et avant de se procurer un animal de compagnie, on devrait demander à un vétérinaire quel type d’animal convient le mieux à sa situation.

This article was originally published in English

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