Pour répondre aux défis des forêts, la science ne doit plus seulement les considérer comme des objets technico-administratifs, mais comme des pourvoyeurs de services économiques et écosystémiques.
Des familles se détendent sous les cerisiers luxuriants du Shinjuku Gyoen à Tokyo.
shankar s./Flickr
Une nouvelle haie n'offrira pas avant longtemps la richesse en espèces d’une haie ancienne détruite ailleurs ; il faudra pour cela plusieurs siècles, si les espèces n’ont pas disparu entre-temps.
Plantation de pin maritime en forêt de Paimpont, Bretagne, une forêt qui a souvent subi des incendies depuis 40 ans. Fourni par l'auteur.
Sur le papier, planter des arbres issus de régions sèches dans nos forêts pour les rendre plus résilientes aux sécheresses semble une bonne idée. En pratique, cela risque de poser quelques problèmes.
Le nom savant du lierre est Hedera Helix.
Benjamin Huggett/Unsplash
Les capacités de séquestration de CO₂ de cet arbre venu d'Asie lui ont érigé une réputation d'arbre magique qu'il faudrait planter partout. Qu'en est-il vraiment ?
L'impact combiné de l'augmentation des températures (de 2 à 8°C d'ici 2100) et de l'aménagement forestier dans la forêt boréale mixte pourrait modifier la croissance et la distribution des espèces tempérées.
(Shutterstock)
Maxence Soubeyrand, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) and Fabio Gennaretti, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)
Des recherches montrent que la distribution des feuillus tempérés (érable à sucre, érable rouge et bouleau jaune) pourrait se décaler vers le nord, entraînant de lourdes conséquences sur la forêt boréale.
Une feuille de figuier des pagodes, espèce d’arbre du genre Ficus. La feuille a été réduite à son squelette après un traitement chimique éliminant une grande partie du tissu végétal, afin de rendre plus visible le réseau de nervures.
Ludovic Pauchard
Les nervures des feuilles sont indispensables pour assurer leur solidité et le transport des nutriments. Elles ont aussi des points communs avec les tableaux de maîtres et les sols asséchés.
Les incendies de forêt ont majoritairement été déclenchés par la foudre. Leur propagation a ensuite été exacerbée par un manque de précipitations et des températures anormalement élevées.
(Victor Danneyrolles)
Dorian M. Gaboriau, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT); Jonathan Lesven, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT); Victor Danneyrolles, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), and Yves Bergeron, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)
Les feux de forêt de l’été 2023 au Québec ont été très impressionnants – et ravageurs. Il s’agit même de la pire année depuis 50 ans. Et avec les changements climatiques, le pire semble à venir.
Une connaissance accrue des interactions entre le couvert de neige et la forêt aideront à améliorer les modèles hydrologiques et ainsi assurer la protection du public face aux inondations.
(Benjamin Bouchard)
Mieux comprendre les interactions entre la forêt boréale et la neige permet d’améliorer les modèles hydrologiques assurant ainsi une gestion optimale de la ressource.
L'orme est un arbre particulièrement vulnérable à certains parasites invasifs venus d'ailleurs.
Pexels/Tonia Kraakman
On entend souvent que l’utilisation d’espèces d’arbres exotiques en forêt y introduit des maladies. Mais les principaux exemples d’épidémies montrent que les parasites arrivent par d’autres voies.
Face aux épisodes de sécheresse ou d'inondations qui mettent à mal les récoltes, la forêt peut devenir nourricière
IITA/Jonathan Odhong
350 millions de personnes dans le monde dépendent des forêts pour leur subsistance. Face aux aléas climatique notamment, les forêts peuvent jouer un rôle nutritif important.
Le kalmia à feuilles étroites est une plante envahissante typique des écosystèmes boréaux. Sa prolifération peut nuire au reboisement de zones soumises à des perturbations.
Jacques Ibarzabal/iNaturalist
Jérôme Alsarraf, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC); Andre Pichette, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), and Jean Legault, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)
Les plantes boréales produisent des molécules qui sont valorisées par les médecines traditionnelles et qui inspirent le développement de médicaments par les chimistes contemporains.
Le thé du Labrador est l'une des plantes boréales considérées comme nuisible. Cette plante est importante pour les communautés autochtones en raison de ses propriétés curatives.
(J. Baker)
Certaines espèces de plantes boréales sont considérées – et traitées – comme des mauvaises herbes, impactant l’accès des communautés autochtones à d’importantes ressources médicinales et culturelles.
Haies dans la campagne près d'Evron, dans l'ouest de la France. Réservoir de biodiversité, protégeant les sols et les cultures, les haies sont une partie de la biomasse précieuse pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Damien Meyer / AFP
Jérôme Mousset, Ademe (Agence de la transition écologique)
La biomasse a une place à jouer dans la transition écologique, mais ne négligeons pas les autres fonctions qu’elle occupe et anticipons sa fragilisation par le changement climatique.
Caribous forestiers de la harde du Pipmuacan. La pression de prédation et la perte d'habitats ont fortement contribué au déclin du caribou dans le sud du Nitassinan.
(Stéphane Bourassa, Service canadien des forêts)
Éclairage réaliste de l’aménagement forestier sur le Nitassinan de Pessamit, s’appuyant sur les données des inventaires forestiers du gouvernement du Québec.
Des mortalités d’arbres ont été observées de manière récurrente à la suite des sècheresses ou d’autres événements extrêmes. L’expérience montre que ces dépérissements sont rarement totaux : une fraction d’arbres survit à la crise et contribue à la restauration du peuplement quelques décennies après.
Antoire Kremer
Incendies, sécheresses… Les dommages forestiers sont au centre des préoccupations actuelles. Mais les forêts sont capables de survivre, surtout si elles sont aidées par l’action humaine.
Quelles stratégies peut-on recommander pour rendre les forêts plus résilientes et mieux adaptées à ce nouveau climat?
(Claude Villeneuve)
Claude Villeneuve, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC); Charles Marty, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC); Maxime Paré, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), and Patrick Faubert, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)
Planter des arbres peut-il nous aider à résoudre la crise climatique ? Sans doute, mais jusqu’à quel point ?
Les effets des changements climatiques sur la forêt boréale canadienne sont complexes.
(Shutterstock)
La forêt boréale canadienne est affectée par le réchauffement de la planète, le changement climatique et la fréquence des feux de forêt.
Des températures plus chaudes pourraient allonger la saison de croissance des arbres et, conséquemment, augmenter leur taux de croissance.
(Shutterstock)
Roberto Silvestro, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) and Sergio Rossi, Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)
Une augmentation de la période de croissance des arbres, en raison du réchauffement planétaire, ne correspond pas nécessairement à une plus grande production de biomasse de bois.
Maître de conférences, chercheur à l’Institut de systématique, évolution, biodiversité (ISYEB), botaniste systématicien, Muséum national d’histoire naturelle (MNHN)