Traditionnellement, la recherche française a perçu l’Ukraine avant tout comme une contrée voisine de la Russie plus que comme un État possédant réellement une identité propre.
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Oksana Mitrofanova, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
L’Ukraine a longtemps été insuffisamment observée et analysée en France, notamment du fait du manque de spécialistes en relations internationales maîtrisant la langue ukrainienne.
Le 9 mai 2022, jour anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Russie, Vladimir Poutine prononce un discours établissant un lien direct entre la lutte contre l’hitlérisme et l’« opération militaire spéciale » russe actuelle en Ukraine.
Kirill Kudryavtsev/AFP
Jules Sergei Fediunin, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) and Valéry Kossov, Université Grenoble Alpes (UGA)
Pour s’assurer de l’adhésion de la population à la guerre en Ukraine, le Kremlin ne se contente pas d’intimider les récalcitrants : il déploie aussi un discours sophistiqué.
Couverture d'une édition anglaise de « Nous autres », de Zamiatine.
Momentum
À quoi ressemblent donc les Big Brother postsoviétiques ? Petit tour d’horizon littéraire, du « Slynx » à « Empire V », en passant par la « Journée d’un Opritchnik ».
La région russe de Kaliningrad est frontalière de deux pays de l’OTAN : la Lituanie et la Pologne. La question de son approvisionnement depuis la métropole, à 360 km de là, est explosive.
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La Lituanie vient de bloquer le transit de nombreux biens vers l’exclave russe de Kaliningrad. Moscou promet de réagir. Analyse d’un bras de fer aux enjeux stratégiques majeurs.
Un homme lit une traduction russe du livre 1984 de George Orwell sur la place Pouchkine à Moscou, le 28 avril 2021.
Justin Sullivan/AFP
Depuis le début de la guerre contre l’Ukraine, le roman est devenu en Russie un phénomène littéraire et un enjeu politique.
En Tchétchénie (on le voit sur cette photo prise début 1995 à Grozny) comme en Finlande en 1939 et en Ukraine depuis deux mois, la Russie a recours à des bombardements massifs pour faciliter l’avancée de ses chars.
Guennady Tamarin/AFP
La « guerre d’Hiver » de 1939-1940, entre l’URSS et la Finlande, et la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) rappellent en bien des points l’actuelle « opération militaire spéciale » en Ukraine.
Devant le bâtiment du Conseil de l’Europe, à Strasbourg, les drapeaux sont disposés par ordre alphabétique. Celui de la Russie, qui se trouvait entre ceux de la Roumanie et de Saint-Marin, a été décroché le 16 mars 2022.
Patrick Hertzog/AFP
Depuis son entrée dans le Conseil de l’Europe en 1996, la Russie a entretenu des relations tumultueuses avec l’institution. Elle vient d’en être exclue à cause de l’invasion de l’Ukraine.
Le 28 février, Vladimir Poutine s’entretient au Kremlin avec les responsables du bloc économique du gouvernement russe au Kremlin.
Alexey Nikolsky/AFP
Julien Vercueil, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Les données économiques reflétant la réalité de la situation en Russie risquent de devenir moins accessibles et moins débattues, ce qui compliquera la tâche des observateurs extérieurs et du pouvoir.
Poupées russes traditionnelles en bois représentant le président russe Vladimir Poutine et l'ancien dictateur soviétique Josef Staline, en vente dans une boutique de souvenirs à Moscou.
(AP Photo/Alexander Zemlianichenko)
L’Histoire a toujours servi d’arme dans l’ancienne URSS, un moyen de contrôler le récit et de nier la vérité du passé. Vladimir Poutine tente maintenant de contrôler ce récit par la guerre.
Une femme tient une pancarte avec les mots « la langue est une arme » écrits en ukrainien lors d'une manifestation en 2020 contre un projet de loi visant à élargir l'utilisation du russe dans l'enseignement public ukrainien.
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Pour les nationalistes russes, la langue ukrainienne est classée comme un dérivé de la langue russe, et l’invasion ressemble moins à un acte d’agression qu’à une réintégration.
Le monument de Volodymyr le Grand, érigé en 1853, à Kiev. Volodymyr était un chef de guerre qui est devenu le premier souverain russe à se convertir au christianisme à la fin des années 900. Une statue similaire a été érigée à Moscou en 2016 pour contrer celle de l'Ukraine.
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Jean Lévesque, Université du Québec à Montréal (UQAM)
Malgré une origine commune, Russie et Ukraine ont connu une histoire conflictuelle qui s’est envenimée depuis 2014. L’invasion russe peut jouer un rôle tragique de catalyseur de l’identité ukrainienne.
Manifestation en soutien à l’Ukraine à Tbilissi, la capitale géorgienne, le 1er mars 2022.
Vano Shlamov/AFP
Sophie Marineau, Université catholique de Louvain (UCLouvain)
L’invasion de l’Ukraine par la Russie sous prétexte de venir en aide aux républiques séparatistes du Donbass rappelle inévitablement la guerre de Géorgie de 2008.
Vladimir Poutine aux commandes d’un bombardier stratégique Tupolev-160.
Vladimir Rodionov/Ria-Novosti Kremlin Pool/AFP
Crise de Cuba, guerre du Kippour, euromissiles : ce n’est pas la première fois que Moscou met ses forces nucléaires en état d’alerte. Mais c’est la première depuis l’arrivée de Poutine au Kremlin…
Des véhicules militaires ukrainiens passent devant la place de l’Indépendance dans le centre de Kiev le 24 février 2022.
Daniel Leal/AFP
Vladimir Poutine considère que l'« étranger proche » de la Russie doit se trouver sous son influence. Même s’il faut faire la guerre pour cela.
Vladimir Poutine, ici lors de la conférence de presse consécutive à son entrevue avec Emmanuel Macron à Moscou, le 7 février 20222, souligne régulièrement l'humiliation qu'a représentée pour la Russie l'extension vers l'Est de l'OTAN.
Thibault Camus/AFP
Lorsqu’on analyse la politique étrangère russe d’aujourd’hui, il ne faut pas sous-estimer le poids du traumatisme qu’a constitué, pour Moscou, son éviction de son étranger proche dans les années 1990.
Le 14 décembre 2021, un employé de Memorial emporte des archives du Goulag conservées dans le bâtiment de l'organisation, laquelle sera dissoute deux semaines plus tard.
Dimitar Dilkoff/AFP
Alain Blum, Ined (Institut national d'études démographiques) and Marta Craveri, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Le régime russe vient d’ordonner la liquidation de la principale ONG du pays travaillant sur la mémoire des crimes du stalinisme. De nombreux projets continuent toutefois de faire vivre cette mémoire.
Le 23 avril 2021, une procession aux flambeaux se déroule à Erevan en souvenir du génocide de 1915, qui a été suivi, trois ans plus tard, de la création de l'éphémère république d'Arménie (1918-1920). L'impact de ses deux années d'existence aura été majeur.
Karen Minasyan/AFP
Taline Ter Minassian, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Un récent ouvrage révèle des éléments historiques majeurs expliquant le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui continue de constituer une menace sérieuse aux portes de l’Europe.
Des habitants de Soukhoumi, la capitale de l’Abkhazie, brandissent des drapeaux de l’Abkhazie (à bandes vertes), de l’Ossétie du Sud (blanc, rouge et jaune) et de la Russie pour célébrer la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de ces deux républiques sécessionnistes de Géorgie, le 16 août 2008.
AFP
Taline Ter Minassian, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Les entités sécessionnistes s’imposent comme un enjeu politique central pour les États issus de l’ancien Empire soviétique, mais aussi pour le continent européen.
Un militaire ukrainien se tient devant un char détruit en 2014 par les séparatistes soutenus par la Russie, sur la ligne de front près de la petite ville de Pisky, dans la région de Donetsk, le 21 avril 2021.
Aleksey Filippov/AFP
Un récent ouvrage permet de mieux comprendre la situation de l’Ukraine, et la façon dont la perçoivent aussi bien la Russie que l’UE et les États-Unis.
Un « Musée des monuments du socialisme réaliste », situé dans un village abandonné à quelque 170 km d'Odessa, rassemble 128 bustes et statues de Lénine, qui ont été démantelés après que le Parlement ukrainien a adopté la loi dite de décommunisation en 2015.
Sergei Supinsky/AFP
Près de soixante-dix ans durant, l’Ukraine et la Russie ont été réunies dans le cadre de l’Union soviétique. La mémoire de cette époque est présentée très différemment dans les deux pays.
Professeure des universités en études russes et soviétiques, Université de Rennes 2, chercheuse au CERCLE (Université de Lorraine), Université Rennes 2
Historienne, professeure des universités. Directrice de l'Observatoire des États post-soviétiques (équipe CREE), Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Chargée de cours en science politique à l'Université libre de Bruxelles, spécialiste de la Russie et du Caucase, membre du Cevipol, Université Libre de Bruxelles (ULB)
Docteur en Études slaves contemporaines : spécialiste de la géopolitique de la Russie et du sport, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières