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eau gazeuse
Les eaux gazeuses ne sont rien de plus que de l'eau qui contient de l'acide carbonique dissous. Ce composé confère à l'eau pétillante son goût légèrement amer et son effervescence. (Shutterstock)

L’eau gazeuse est-elle bonne ou mauvaise pour la santé ? Voici ce qu’en dit la science

Au cours de la dernière décennie, le rejet des boissons gazeuses et des boissons sucrées en raison de leurs effets négatifs sur la santé, qui s’ajoutent au fait qu’elles favorisent l’obésité, a entraîné un changement dans la demande des consommateurs. Nous sommes désormais à la recherche d’eau aux saveurs nouvelles et de produits ayant une valeur nutritionnelle et des effets bénéfiques sur la santé. Et ce, sans renoncer à l’aspect appétissant de ces boissons.

Parmi les différentes options sur le marché, il y a l’eau pétillante. Mais est-ce vraiment un bon choix ? Cette alternative aux boissons gazeuses et sucrées a certainement des avantages : elle est effervescente, est rafraîchissante – ce qui contribue à étancher la soif – et ne contient ni sucres ni calories.

Au Québec, les volumes vendus d’eau gazeuse ont connu une croissance impressionnante de 97 %, entre 2012 et 2019. En 2018-2019, la consommation d’eau gazeuse représentait 6 % du marché des boissons non alcoolisées.

Riche en minéraux

Les eaux gazeuses ne sont rien de plus que de l’eau qui contient de l’acide carbonique dissous. Ce composé confère à l’eau pétillante son goût légèrement amer et son effervescence.

Parmi ses caractéristiques distinctives, sa concentration en minéraux (calcium, magnésium) semble plus élevée que l’eau plate. Elle présente également une osmolarité (concentration totale des substances dissoutes dans un liquide) plus élevée et un pH basique (le pH de l’eau pure est neutre). La teneur en minéraux varie principalement en fonction de la marque.

Mais qu’en est-il de sa capacité à hydrater ? Bien que cet aspect n’ait pas été suffisamment étudié, il semble qu’elle soit aussi efficace que l’eau plate en bouteille ou l’eau du robinet. Voire même meilleure, grâce à son abondance de minéraux.

En 2009, l’Organisation mondiale de la santé a souligné l’importance de la composition de l’eau que nous buvons. Plus spécifiquement, elle a insisté sur la nécessité consommer de l’eau à forte teneur en calcium et en magnésium. Puisque l’eau pétillante présente une haute concentration en ces minéraux, elle répond largement à la recommandation de l’OMS.

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Au Québec, les volumes vendus d’eau gazeuse ont connu une croissance impressionnante de 97 %, entre 2012 et 2019. (Shutterstock)

Quels effets sur la santé ?

Ce n’est qu’au XXe siècle que sont apparues les premières données épidémiologiques établissant un lien entre la consommation d’eau pétillante et la (bonne) santé.

Ces effets positifs semblent liés à la quantité de minéraux qu’elles contiennent. Bien que des études supplémentaires soient nécessaires, il semble que les options à bulles présenteraient des avantages – avec quelques nuances :

1. Fonction digestive ou gastro-intestinale. Plusieurs études suggèrent que l’eau pétillante améliore la déglutition – y compris chez les patients souffrant de dysphagie – et soulage la dyspepsie (inconfort gastrique). En outre, elle contribuerait à réduire la constipation et produirait une sensation de satiété, vertus qui pourraient favoriser la réduction du poids corporel.

Mais il existe aussi des preuves du contraire. Des études in vitro et sur des jeunes en bonne santé ont montré que boire de l’eau gazeuse augmente le taux de ghréline (l’hormone responsable de l’augmentation de l’appétit). Elle peut également favoriser les ballonnements et l’inconfort gastrique, possiblement en raison de l’action de l’acide carbonique.

2. Fonction urinaire et prévention des calculs rénaux Une étude australienne suggère que la consommation quotidienne d’eau gazeuse peut prévenir la formation de calculs rénaux. La teneur en bicarbonate et l’augmentation de la charge alcaline et du pH urinaire préviendraient les agrégations d’oxalate de calcium. À long terme, l’eau riche en calcium, en magnésium et en bicarbonate présenterait des avantages à cet égard. Il est donc conseillé de lire attentivement les étiquettes des bouteilles pour en évaluer la composition en minéraux.

En revanche, un autre article indique que la consommation de boissons gazeuses (dont celle présentée dans cet article) augmente le risque d’incontinence urinaire à l’effort ou d’hyperactivité de la vessie chez les femmes de plus de 40 ans.

3. Diminution du risque cardiovasculaire. La science confirme l’importance d’une bonne hydratation pour maintenir la santé métabolique, réduire le risque cardiovasculaire et le syndrome métabolique, et prévenir l’hypertension. Plus précisément, des études indiquent que les eaux riches en minéraux – y compris celles qui contiennent de l’acide carbonique – sont bénéfiques pour la régulation de la tension artérielle. Cela est dû à l’effet alcalin et à l’apport de magnésium ou de calcium, qui améliorent les mécanismes de vasoconstriction et le rythme cardiaque.

Parallèlement, certaines recherches ont constaté que la consommation d’un litre d’eau gazeuse par jour semble réduire les marqueurs de risque cardiométabolique (cholestérol et glucose). Cependant, l’eau pétillante n’aurait pas d’incidence sur les taux de triglycérides, le poids et l’indice de masse corporelle.

4. Santé osseuse et dentaire Des données probantes indiquent que la consommation quotidienne d’un litre d’eau gazeuse n’affecte pas le remodelage osseux chez les femmes ménopausées.

En revanche, l’eau gazeuse semble nuire au développement des dents dès le plus jeune âge, car elle n’est pas fluorée. Toutefois, le potentiel d’érosion dentaire de l’eau gazeuse et non gazeuse est 100 fois inférieur à celui des boissons gazeuses.

Il apparaît clair que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les effets de l’eau gazeuse sur la santé, en fonction de la composition en minéraux. Néanmoins, elle peut être considérée comme une alternative plus saine à l’eau faiblement minéralisée. Et, bien sûr, aux boissons sucrées ou aux sodas.

This article was originally published in Spanish

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