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Les mystères de la forêt expliqués aux enfants et aux ados

La forêt est le lieu de bien des aventures et des mystères. Depuis Merlin l’Enchanteur et la forêt de Brocéliande, Robin des Bois et Sherwood, en passant par les Elfes de la Lorien, la Forêt Interdite de Poudlard et jusqu’à l’Arche du Pôle de la Passe-Miroirs, combien de contes et légendes n’ont pas situé quelques-unes de leurs scènes les plus extraordinaires au cœur des forêts, jouant sur la majesté des arbres, mais aussi souvent sur la menace des sombres frondaisons ?

De son côté, la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) définit une forêt comme une parcelle de terre occupant une surface de plus 5 000 m2 (un carré d’environ 70 mètres de côté, soit l’équivalent d’un grand terrain de foot) contenant des arbres avec une hauteur supérieure à 5 mètres et dont les cimes (l’ensemble des branches et feuilles) recouvrent plus de 10 % de cette surface (soit 500 m2). Mais la forêt c’est bien plus que ces chiffres et ces légendes !

Les forêts présentent deux caractéristiques qui expliquent leur importance capitale pour la vie sur Terre :

  • Ce sont des espaces peuplés d’arbres, c’est-à-dire de plantes très particulières, car elles poussent très haut grâce à des tissus solides (composés de bois) qui leur permettent de dresser leur tronc et toute une ramification de branches à plusieurs dizaines de mètres de haut, doucement (quelques centimètres par an), mais longtemps c’est-à-dire pendant des centaines d’années (comme pour les chênes), voire des milliers d’années (comme chez certaines espèces de pin).

  • Ce sont des formations végétales souvent très vastes (par exemple la taïga qui pousse dans le nord de l’Europe et de la Russie couvre environ 15 millions de km2 soit 25 fois la France, la forêt amazonienne environ 5 millions de km2) et qui sont en général peu perturbées par les activités de l’Homme, en tous cas beaucoup moins que les espaces agricoles ou urbains.

La forêt Amazonienne, vue de la tour d’observation du MUSA. Manaus, Brésil (2018). The French Travel Photographer/Flickr, CC BY

Ces deux caractéristiques font que les forêts offrent, pendant de très nombreuses années, une extraordinaire quantité et diversité de ressources alimentaires et de sites d’abri, de repos ou de reproduction pour les plantes (dites du sous-bois) ou les animaux, sans qu’ils soient beaucoup dérangés. Si bien que les forêts abritent la plus grande part de la biodiversité terrestre, probablement plus de 75 % des espèces de plantes et d’animaux vivants dans les milieux terrestres.

Une autre contribution majeure des forêts est la production de bois. Les arbres pour grandir prélèvent du gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère et le transforment, via la photosynthèse, en composés constitutifs du bois. Ils contribuent ainsi à réduire une quantité importante de ce gaz à effet de serre qui provoque l’augmentation des températures sur la planète. Le bois, une fois récolté dans les forêts, est utilisé pour fabriquer des meubles, des maisons, des caisses d’emballage, etc. qui durent souvent longtemps et permettent donc ce qu’on appelle le stockage de carbone.

Les forêts enfin offrent une multitude de biens et services pour les humains. Depuis la préhistoire ces derniers savent que les bois regorgent de nourriture (gibiers, fruits, champignons), de matériaux pour construire leur maison (bois et palmes), de combustible pour se chauffer et cuire leur repas (charbon de bois), de ressources pour se soigner (avec des extraits d’écorce ou de feuilles), mais aussi d’endroits pour se promener (randonnées), respirer un air sain ou tout simplement profiter de la beauté des feuilles en automne ou des chants d’oiseaux. Tant et si bien qu’il est désormais recommandé de se promener sous les arbres pour se soigner (on parle de sylvothérapie) et que de plus en plus de villes lancent des programmes de plantation d’arbres pour améliorer les conditions de vie de leurs habitants.

Hélas, malgré tous ces bienfaits apportés par les forêts, elles sont de plus en plus menacées. La déforestation (action de couper ou détruire les forêts) augmente de façon dramatique dans de nombreuses régions du monde. Elles brûlent sous l’effet de la sécheresse et des canicules (en Sibérie) ou à cause du défrichement destiné à gagner des terres pour l’agriculture ou l’élevage (Indonésie, Congo, Brésil). Elles disparaissent sous l’action des tronçonneuses pour récupérer le plus de bois possible ou faire passer des routes. Actuellement environ 30 millions d’hectares de forêts naturelles sont détruits chaque année, soit l’équivalent d’un terrain de football toutes les secondes ! Il est donc urgent et important que ces forêts soient protégées et que d’autres forêts soient plantées pour que du bois continue d’être produit, que la biodiversité soit mieux conservée, le climat mieux régulé et que les humains puissent y trouver leur bonheur.


Cet article a été écrit avec l’aide d’Alix Boher-Sanchez, étudiante en M1 Médiation des sciences – Université de Bordeaux Montaigne

Diane Rottner, CC BY-NC-ND

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