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L’indicateur de climat des affaires indique un plus haut historique

Les pressions inflationnistes liées à la demande en matières premières ne pèsent pas encore sur l’indicateur.

Ces derniers mois, le niveau de confiance des entreprises augmente à nouveau en France pour atteindre 70, contre 64 au trimestre précédent et 56 en début d’année sur une échelle de zéro à cent. Ce niveau est le plus haut observé depuis 2005 et le lancement de l’enquête trimestrielle que nous menons conjointement avec Duke University. Il traduit l’accélération de la croissance et le rattrapage d’activité à la suite de la crise du Covid-19.

Cette perception est confirmée par les prévisions de croissance du chiffre d’affaires des entreprises. Celles-ci s’établissent désormais à 15,2 % environ pour l’année 2022. Dans ce contexte, les entreprises envisagent également une hausse de 12,2 % de leurs investissements et de 8,6 % du nombre de leurs salariés. En complément, nous rapportons que, selon notre enquête, en moyenne, aujourd’hui, 25 % du temps de travail est réalisé à distance (en télétravail).

L’indicateur de solidité financière traduit lui aussi cet optimisme, en ressortant à 79 sur une échelle de zéro à cent, dépassant ainsi lui aussi les plus hauts niveaux observés depuis les débuts de l’enquête en 2005. En l’absence du plan de soutien gouvernemental, les responsables financiers estiment désormais que le degré d’optimisme ne serait que de deux points inférieur à l’actuel pour atteindre 77.

Alors qu’en début d’année, plus de 50 % des entreprises se déclaraient dépendantes du plan de soutien, elles ne sont plus que 20 % aujourd’hui, dont la moitié seulement pourraient connaître des difficultés en cas de retrait des autorités. Cette observation semble justifier une sortie à court terme des aides gouvernementales. Cependant, un suivi ciblé des entreprises les plus fragiles apparaît comme nécessaire.

L’Amérique plus pessimiste

En Europe, le climat des affaires ressort aussi en hausse et atteint 76, contre 70 au trimestre précédent et 62 en début d’année, toujours sur une échelle de zéro à cent. Ce niveau constitue également un record historique, bien au-dessus du niveau observé avant la crise du Covid-19.

L’Europe reste notamment portée par l’Allemagne, où le climat des affaires atteint 76 au troisième trimestre 2021. À l’inverse, au Royaume-Uni, qui a été frappé par plusieurs pénuries importantes, le moral des directeurs financiers reste au plus bas, à 49.

De l’autre côté de l’Atlantique, aux États-Unis, nous observons un net recul du climat des affaires, qui tombe à 59 sur une échelle de zéro à cent, contre 69 au trimestre précédent et 68 en début d’année. Il s’agit du plus grand écart en faveur de l’Europe depuis 2005. Cette baisse pourrait anticiper un ralentissement de l’activité américaine après le fort rebond de sortie de crise.

Dans ce contexte, les responsables financiers américains s’attendent à une augmentation des ventes d’environ 10,9 % et du nombre d’employés d’environ 5,6 %.

Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement (« bullwhip effect », l’effet coup de fouet) semblent aujourd’hui se renforcer. En France, plus de trois entreprises sur quatre qui nous ont répondu ce trimestre nous ont dit qu’elles rencontraient ce type de difficultés. En Allemagne, ce chiffre se maintient à neuf sur dix, comme au trimestre précédent.

De même, comme nous le rapportions au trimestre précédent, la demande croissante en matières premières et matériaux crée des pressions inflationnistes visibles désormais par la majorité des entreprises. En France, 75 % des entreprises déclarent être confrontées à une hausse des prix des intrants, et ce chiffre ressort à près de 90 % en Allemagne. Nous continuons de penser que ces pressions inflationnistes pourraient se diffuser dans l’économie via un réajustement des prix de vente dès la fin d’année 2021.


L’enquête mesure chaque trimestre depuis plus de 20 ans le climat des affaires tel que perçu par les responsables financiers des entreprises à travers le monde. L’enquête est courte (environ 5 questions). Elle recueille près de 1 000 réponses anonymes d’entreprises de tous secteurs et de toutes tailles. Des données de l’enquête Duke University – Réserve fédérale de Richmond et Atlanta sont utilisées pour comparaison.

Voir ici les résultats complets de cette enquête. Prochaine enquête courant janvier 2022.

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