Menu Close
femme rit avec sa fille sur le sofa
En initiant des discussions avec leurs adolescents et en s'intéressant à leur vécu avec empathie, les parents peuvent jouer un rôle important dans le parcours scolaire. (Shutterstock)

Discutez avec votre ado, il sera plus motivé à l'école !

En ce début d’année scolaire, de nombreux parents se questionnent sur les meilleures stratégies pour favoriser la motivation des adolescents. De l’école primaire au secondaire, la motivation scolaire tend à diminuer chez les jeunes. Or, les parents peuvent jouer un rôle protecteur en s’impliquant dans leur vie.

Nous avons mené une étude qui démontre que la supervision parentale est liée à la motivation scolaire durant les études secondaires.

L’importance des discussions entre parents et adolescents

Durant l’adolescence, la supervision parentale se transforme puisque les jeunes deviennent plus indépendants. Ainsi, les parents utilisent différents comportements afin d’obtenir des informations sur leurs amitiés, leur parcours scolaire et leurs activités. Parmi ces stratégies, la sollicitation parentale semble être la clé pour favoriser la motivation scolaire.

La sollicitation parentale consiste à prendre le temps de discuter avec son adolescent sur une base régulière. Plusieurs parents initient une conversation en proposant à leur jeune de s’asseoir et de leur raconter comment s’est déroulée leur journée à l’école.

En donnant aux adolescents l’occasion de s’exprimer, les parents initient des échanges qui permettent d’augmenter leur motivation scolaire autonome. Ce type de motivation se développe lorsque les adolescents vont à l’école par intérêt personnel ou parce qu’ils endossent de manière autonome son importance. Autrement dit, la sollicitation parentale favorise la volonté des adolescents de s’engager personnellement et sans pression dans leurs études. Nos résultats révèlent qu’au-delà de ce qui est dit lors des diverses conversations, c’est le fait de prendre le temps de discuter avec les adolescents qui augmente leur motivation autonome.

De plus, notre étude démontre que la sollicitation parentale n’est pas associée significativement à la motivation scolaire contrôlée. La motivation contrôlée fait référence à diverses pressions d’aller à l’école, tels l’obtention d’une récompense ou l’évitement d’une punition. La sollicitation parentale ne génère donc pas de pressions supplémentaires pour les adolescents de s’engager dans leurs études.

Notre étude a également montré que la sollicitation parentale permet de diminuer l’amotivation, qui est définie par une absence de motivation. Dans ce cas, les élèves sentent qu’ils perdent leur temps à l’école et n’y voient pas d’intérêt. L’amotivation constitue un précurseur du décrochage scolaire.

Stratégies pour favoriser des discussions harmonieuses

En plus d’initier des conversations sur une base régulière, il existe différentes stratégies pour répondre au besoin d’autonomie des adolescents et ainsi, favoriser des discussions harmonieuses.

Voici quelques stratégies :

  • Prendre la perspective de l’adolescent et démontrer de l’empathie ;

  • Permettre à l’adolescent de faire ses propres choix, dans les limites établies

  • Être sensible à ses besoins ;

  • Être ouvert aux pensées et aux sentiments de l’adolescent, même s’ils sont différents des nôtres ;

  • Expliquer à l’adolescent pourquoi on lui fait certaines demandes ou pourquoi les limites sont établies.

Les adolescents peuvent influencer leurs parents

Les scientifiques étudient fréquemment les différents effets que peuvent avoir les comportements parentaux sur le développement de leurs adolescents. Pourtant, les parents adaptent leurs comportements en fonction des caractéristiques de leurs jeunes. Il est donc important de tenir compte de la nature dynamique de la relation parent-enfant.

En ce sens, dans notre étude, nous souhaitions aussi examiner les influences potentielles de la motivation scolaire des jeunes sur la sollicitation parentale. Ainsi, nous avons constaté que plus les adolescents ont une motivation autonome en troisième ou quatrième année du secondaire, plus les parents augmentent leur sollicitation parentale l’année suivante. Ceci met en évidence le fait que les relations entre parent et enfant sont réciproques, c’est-à-dire que les deux personnes s’influencent mutuellement. En discutant avec leurs adolescents très motivés par l’école, les parents peuvent se sentir compétents dans leur rôle parental et ressentir une connexion avec leur adolescent.

Adolescent faisant ses devoirs à la maison avec un ordinateur portable et écrivant des notes
En donnant aux adolescents l’occasion de s’exprimer, les parents initient des échanges qui permettent d’augmenter leur motivation scolaire. (Shutterstock)

Au contraire, nos résultats n’indiquent pas de réaction des parents lorsque leurs adolescents vivent un faible niveau de motivation. Il est probable que les discussions avec les adolescents peu motivés par l’école soient plus difficiles et conflictuelles, ce qui n’encourage pas les parents à initier plus de conversations.

Les besoins psychologiques, une piste à explorer

Chaque être humain a trois besoins psychologiques de base : le besoin d’autonomie, le besoin de compétence et le besoin d’appartenance. Discuter ensemble pourrait permettre aux adolescents et aux parents de répondre à ces besoins.

Alors que les adolescents passent de plus en plus de temps hors de la maison, débuter une conversation avec eux peut leur montrer que leurs parents se préoccupent d’eux et qu’ils ont envie d’en connaître plus sur leur vécu. De plus, les discussions fréquentes peuvent refléter que la relation entretenue entre le parent et l’adolescent est chaleureuse et généralement positive. Dans ce cas, ces conversations peuvent permettre à la fois aux parents et aux adolescents de se sentir en connexion, autonomes et compétents dans leur relation.

Enfin, il est important de souligner qu’en initiant des discussions avec leurs adolescents et en s’intéressant à leur vécu avec empathie, les parents peuvent jouer un rôle important dans le parcours scolaire, mais aussi favoriser le bien-être des adolescents.

Want to write?

Write an article and join a growing community of more than 182,600 academics and researchers from 4,945 institutions.

Register now