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Bachoter n’est pas la meilleure façon d’apprendre – ou comment bien réviser pour un examen

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Pour réviser, il est important d'avoir une posture active et de faire des exercices plutôt que de simplement relire son cours. Arieliona/Shutterstock

La recherche montre qu’on assimile mieux les connaissances qu’on étudie à plusieurs reprises. Quelques pistes pour intégrer ce conseil aux dernières révisions pour le bac et les examens.


Voici venue l’heure des derniers examens pour les lycéens. Si vous êtes concerné par la situation, il se peut que vous essayiez de vous remettre en tête des informations étudiées il y a longtemps mais que vous avez complètement oubliées, ou que vous n’avez jamais vraiment apprises.

Si le bachotage est loin d’être reconnu pour son efficacité, il faut parfois en passer par là quand on est candidat à un examen. Et il peut être intéressant de se pencher sur ce que la recherche nous dit du fonctionnement des apprentissages pour améliorer nos révisions.

De nombreuses recherches sur les mécanismes de la mémoire montrent que nous oublions très rapidement les informations les premières fois que nous les découvrons, puis que le processus d’oubli se ralentit.

Dans la pratique, cela signifie que des plannings d’études resserrés se traduisent par une quantité importante d’oublis.

Il est préférable d’étaler l’apprentissage d’un sujet particulier de manière plus progressive et sur une période plus longue. C’est ce qu’on appelle l’effet d’espacement, qui permet de mieux assimiler les compétences et les connaissances, et à plus long terme.

Des recherches ont montré que nous nous souvenons mieux des informations lorsque nous laissons s’écouler un certain temps entre le moment où nous étudions une chose et celui où nous la revoyons. Cela fonctionne même sur de courtes périodes : un délai de quelques secondes lorsqu’on essaie d’apprendre un petit élément d’information, tel qu’une paire de mots, par exemple. Et cela fonctionne également lorsque le délai entre les sessions d’étude est beaucoup plus long.

En classe, espacer les séances d’apprentissage équivaut à réviser les leçons et faire des exercices pratiques le jour suivant, ou à retarder les devoirs de quelques semaines plutôt que de les revoir dès que possible. En règle générale, les psychologues suggèrent que le meilleur moment pour réétudier une matière est lorsqu’elle est sur le point d’être oubliée – pas avant, mais pas non plus après.

Mais ce n’est pas ainsi en général que les choses se passent tout au long de l’année scolaire. Et quand arrive le moment des examens, les élèves ont souvent oublié une grande partie de ce qui a été étudié précédemment.

Revenir sur les informations et espacer les séances de révisions

Lorsqu’il s’agit d’apprendre réellement – et donc d’être capable de se souvenir à long terme d’une information pour l’appliquer à de nouvelles situations – le bachotage ne fonctionne pas. En revanche, si vous passez un examen, le bachotage peut vous permettre d’améliorer temporairement vos performances. Pour le rendre plus efficace, vous pouvez y intégrer l’effet d’espacement.

Pour les assimiler, il est préférable de mobiliser ses connaissances à plusieurs reprises et d’étaler cette mise en pratique sur plusieurs semaines. Par conséquent, si vous disposez de beaucoup de temps avant un examen, planifiez votre programme de révisions de manière à couvrir les sujets plus d’une fois. Plutôt que d’allouer un bloc de deux heures à un sujet particulier, étudiez-le pendant une heure cette semaine, puis une autre heure la semaine suivante.

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Le bachotage la veille d’un examen n’est en général pas très efficace. Lois GoBe/Shutterstock

Si vous ne disposez pas de si grands délais, sachez que, même sur une courte période, il est toujours utile d’espacer les séances de révisions. Si votre examen a lieu demain par exemple, entraînez-vous sur des sujets clés ce matin puis revenez-y ce soir.

Votre apprentissage sera également plus efficace si vous faites l’effort d’aller rechercher des informations dans votre mémoire plutôt que de simplement relire ou de souligner vos notes. Une bonne façon d’y parvenir, en intégrant l’effet d’espacement, est de se tester. Révisez un sujet à partir de vos notes ou de votre manuel, faites une pause d’une demi-heure, puis confrontez-vous à un exercice ou sujet d’examen, sans l’aide de vos livres.

Une technique encore plus simple est le « brain dump » ou « décharge cérébrale ». Après avoir étudié et fait une pause, écrivez sur une feuille blanche tout ce dont vous vous souvenez sur le sujet, sans consulter vos notes.

Mettre en pratique ses connaissances et se tester

Un changement dans les pratiques d’enseignement pourrait s’avérer nécessaire pour éviter que les étudiants n’aient à bachoter des matières dont ils ne se souviennent qu’à moitié avant les examens.

Mes recherches suggèrent que les enseignants sont plutôt d’accord avec l’idée de consolider le plus tôt possible la connaissance d’un sujet qu’avec l’idée d’espacer les entraînements.

Les enseignants sont très investis et font avec le temps dont ils disposent. Cependant, intégrer l’effet d’espacement serait faisable sans changer radicalement leur façon de travailler. Souvent, il s’agit juste de décaler les horaires.


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La recherche a montré que la façon la plus efficace de combiner la mise en pratique des connaissances avec l’effet d’espacement est de procéder à des tests durant le premier cours, suivis d’au moins trois séances pour réactiver le sujet, avec de longs intervalles. Cela est tout à fait possible dans le cadre de l’année scolaire.

Par exemple, après un premier cours sur une notion, la mise en pratique des connaissances pourrait se faire par le biais d’un devoir à la maison au bout de quelques jours, puis d’un test ou d’un examen blanc après un autre laps de temps. La période de révision avant les examens constituerait alors la troisième occasion de consolidation des savoirs.

L’intégration dans l’enseignement d’un système d’autotest et de mise en pratique différée des connaissances permettrait de réduire le stress et le bachotage inutile. La période d’examen serait consacrée à consolider des connaissances, plutôt qu’à réapprendre ce qui a été oublié. Il en résulterait une meilleure mémorisation à long terme et plus de compétences. En prime, les élèves sauraient mieux comment s’y prendre pour réviser efficacement.

This article was originally published in English

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