Erdoğan doit faire face à plusieurs problèmes qui ont récemment affaibli son parti, tant sur le plan national qu’international. Une coalition de l’opposition en Turquie pourrait-elle le défier?
Le pays connaît une dépendance énergétique record et continue. Cela tient à la croissance soutenue de son économie et à la pauvreté de ses ressources énergétiques.
Le sort des minorités musulmanes ou issues de l’islam ajoute une source de conflits à celui généré par des États à la légitimité souvent fragile, notamment en ce qui concerne les États arabes.
Il faut imaginer des pistes pour l’après-Bachar, renouer le dialogue avec Moscou comme Téhéran, incontournables en Syrie, ou assumer le risque d’un engrenage possible engagé par Donald Trump.
La faculté qui est désormais donnée d’accomplir le crime en le donnant à voir de manière immédiate, comme en Syrie depuis 2011, corrompt notre faculté de penser.
Que reste-t-il des forces démocratiques syriennes ? Alors que les forces turques sont entrées à Afrin, enclave kurde au nord de la Syrie, un dialogue entre les forces kurdes opposées à Assad et Daech, et la coalition internationale est-il encore possible?
Des milliers d’étudiants, de chercheurs et d’enseignants du supérieur, dont le seul tort fut de signer une pétition en ligne, sont aujourd’hui pris au piège d’une vaste prison au cœur de l’Europe.
Les libertés religieuses en Turquie contemporaine sont comprises quasi exclusivement comme des libertés des Turcs sunnites traditionnels, au détriment des minorités.
La Turquie, qui voulait renverser le président syrien, a de bonnes relations commerciales avec Damas. Elle est le premier exportateur vers la Syrie et parmi les premiers importateurs de biens syriens.
L’enjeu n’est pas de se séparer de tous les États qui décident de jouer au yo-yo avec les valeurs européennes, mais de créer un cadre juridique permettant de contenir ces velléités nationales.
Notre sensibilité ne nous sauvera sans doute pas, mais nous savons que prendre soin de soi et se tenir solidaires sont aussi nécessaires que politiques.
Les fuites qui se multiplient sur la teneur des relations que Trump et son entourage ont entretenues avec la Russie révèlent les fortes tensions entre le Président et ceux qui sont censés le servir.
Si le « oui » l’emporte en avril, Recep Tayyip Erdoğan verra aboutir un projet controversé qui conforte les pouvoirs qu’il a acquis après 15 ans de transformation de la société et de l’État turcs.
La stratégie du Président turc, qui divise pour mieux régner, pourrait lui jouer des tours dans le contexte d’insécurité grandissante qui mine le pays.
Enseignante certifée (lettres modernes, sciences de l'information et de la communication, FLE), autrice (France Culture, Radio Nova, Joca Seria), Université Sorbonne Paris Nord
Historienne, professeure des universités. Directrice de l'Observatoire des États post-soviétiques (équipe CREE), Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Doctorant en géographie, membre de l'équipe Monde arabe et Méditerranée, UMR Citeres et membre de l'axe Migration et Mobilité de l'Institut français d'études anatoliennes à Istanbul, Université de Tours