Si l’aéroport de Roissy a été construit dans une relative discrétion, son inauguration, il y a cinquante ans, a fait grand bruit et soulève des questions qui alimentent encore les débats aujourd’hui.
A trois reprises, en 2013, 2015 et 2017, des chercheurs ont analysé les données de santé des riverains de trois aéroports français majeurs. Quels constats en ont-ils tirés ?
Les revenus tirés des services non aéronautiques constituent désormais près de la moitié des recettes des aéroports. Dès lors, l’actionnaire public perd sa raison d’être.
Les grands hubs mondiaux, historiquement bâtis sur un modèle étatique, sont aujourd’hui soumis à une pression concurrentielle intense pour attirer les passagers et les compagnies aériennes.
Plus que l’État ou les joueurs, ce sont les actionnaires historiques qui détiennent une part réduite du capital qui ont le plus à perdre en cas de fin du monopole.
Alors même que l’avion est un mode de transport particulièrement polluant et réservé aux plus aisés, il bénéficie en France de nombreuses aides publiques destinées à développer le trafic aérien.
La création d’un pôle infrastructures incluant des entreprises de transport structurellement bénéficiaires pourrait permettre de réconcilier les objectifs étatiques de court et long terme.
L’offre en duty free représente aussi bien un levier de croissance pour les marques de luxe qu’un atout à faire valoir auprès des touristes quand ils choisissent leur destination.
Que ce soit pour assister à des conférences ou succomber à la réunionite, la communauté mondiale des chercheurs est très friande de déplacements aériens. Une habitude qui doit changer.
Pour les habitants des métropoles, la mise en mouvement du monde a intensifié, engorgé, désordonné toute la vie. Les transports en commun témoignent de cet encombrement.
En l'état, le projet de loi PACTE apparaît en décalage avec les recommandations du rapport Notat-Senard, qui déplorait la domination de l'économie sur le social dans l'entreprise.
Alors que le gouvernement met en œuvre son programme de privatisation, retour sur le concept d’entreprise publique comme outil de politique économique. Et ce qu’il en advint.
Acteur privilégié dans le dossier Notre-Dame-des-Landes, Michel Badré revient sur le processus de médiation qui a conduit à l’abandon du projet de construction de l’aéroport dans la région nantaise.
Dans sa recherche d’argent, l’État envisage toutes les pistes. Y compris céder Aéroports de Paris au secteur privé. Mais attention, la privatisation d’actifs stratégiques ne se fait pas à la légère.
Chercheur sur la transition énergétique des transports - chaire Énergie et Prospérité - Institut Louis Bachelier, École normale supérieure, Ensae ParisTech, École polytechnique
Consultant et professeur associé, économétrie, big data et finance -- Consultant & Affiliate Professor in econometrics and finance, EDHEC Business School