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La méditation de pleine conscience pourrait aider à passer à l’action pour le climat

personne qui médite
Il existe un écart entre nos intentions à agir en faveur de l’environnement et notre action véritable. KieferPix/Shutterstock

Nous savons aujourd’hui que les changements nécessaires pour affronter le réchauffement climatique doivent se produire à plusieurs niveaux. Les États, les entreprises, organisations non gouvernementales (ONG), mais aussi les citoyens, ont tous un rôle à jouer. En cette fin d’année, avec la COP 28 officielle à Dubaï, ainsi que des mini-COP28 alternatives qui s’organisent dans plusieurs villes de France, il nous semble pertinent de participer à la réflexion sur les possibles leviers d’action pour faire face aux enjeux climatiques.

Cependant, il semblerait que les êtres humains que nous sommes aient des capacités d’attention limitées, ce qui expliquerait notre difficulté à avancer suffisamment vite en faveur du climat. La théorie du comportement qui émane de la littérature en psychologie montre que nos attitudes et intentions impactent nos comportements mais qu’il existerait un écart entre nos intentions à agir en faveur de l’environnement et notre action véritable.

En effet, malgré une attitude pro-environnementale et un désir d’agir pour la planète, il y aurait peu d’individus qui passeraient véritablement à l’action. Ce « green gap » exprimerait l’écart entre nos intentions louables et nos actions véritables en faveur de l’environnement.

Dissonances cognitives

Des études récentes ont pu démontrer que la méditation de pleine conscience pourrait réduire ce « green gap ». En effet, la méditation de pleine conscience permettrait aux personnes de mieux appréhender leurs comportements inconscients et de réduire le phénomène de dissonance cognitive, c’est-à-dire à être mieux en phase entre leurs propres valeurs, leur subjectivité et leur action dans le monde.

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Certaines études ont mis en évidence la corrélation entre le niveau de pleine conscience et les comportements durables, en mesurant l’intensité de la conviction par rapport au changement climatique, l’attitude environnementale ou encore le soutien aux politiques publiques en faveur du climat.


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Cependant, des limites ont été identifiées dans ces études. Premièrement, elles sont souvent basées sur des corrélations, c’est-à-dire des liens entre les phénomènes et pas des relations de cause à effet, ainsi que sur les intentions des participants. Deuxièmement, ces études adoptent une approche expérimentale de la méditation sur plusieurs semaines, ce qui engendre parfois des résultats incertains en raison d’une moindre implication progressive des participants.

Pour faire face à ces problèmes, nous avons mené une étude expérimentale courte afin de mieux comprendre les effets potentiels de la méditation de pleine conscience non seulement sur l’intention à agir pour le climat mais surtout sur le comportement véritable des participants.

10 minutes par jour suffisent

Notre étude se base une méthodologie provenant de l’économie comportementale. Elle démontre qu’une méditation de 10 minutes par jour pourrait être suffisante pour inciter des participants à agir en faveur de l’environnement. En effet, pour mesurer véritablement le passage à l’action de nos participants, nous leur avons permis d’allouer une partie de la rémunération reçue pour leur participation à notre étude envers l’ONG World Wildlife Fund (WWF).

Les résultats de notre étude, menée sur 1000 participants et qui compare l’impact de trois types de méditations de pleine conscience différentes à un groupe de contrôle, révèlent que plusieurs types de méditation de pleine conscience peuvent avoir un impact sur l’attitude environnementale des participants ainsi que leur soutien aux politiques publiques en faveur de l’environnement. La méditation en pleine conscience en marchant se distingue par sa capacité à influencer les participants à faire un don en faveur de l’ONG WWF.

Ces résultats encourageants pourront, nous l’espérons, influencer les décideurs politiques qui se réuniront en ce moment à Dubaï mais aussi dans différentes villes de France et qui cherchent le soutien des citoyens en faveur de politiques publiques soutenant l’environnement.

Pour conclure, il est fascinant de réaliser que seulement dix minutes de méditation de pleine conscience peuvent déjà avoir un impact sur un comportement durable. Imaginons quel pourrait être l’impact d’une pratique régulière de méditation de pleine conscience pour lutter contre le changement climatique. Les possibilités sont infinies. À vos coussins !


Rayan Elatmani, Étudiant en marketing et statistiques à la Columbia Business School, a participé à la rédaction de cet article.

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