Late registration. Un sublime album. Avec, entre autres, le fameux « Diamonds from Sierra Leone ».
C’est ce titre qui, dans sa version remixée, a inspiré à Jay-Z l’une de ses plus célèbres punch lines : « I’m not a businessman, I’m a business, man ». Allez, je craque, et je reproduis les « lyrics » :
The chain remains, the game is intact
The name is mine, I’ll take blame for that
The pressure’s on, but guess who ain’t gon’ crack ?
Pardon me I had to laugh at that
How could you falter when you’re the rock of Gibraltar
I had to get of the boat so I could walk on water
This ain’t no tall order, this is nothin’ to me
Difficult takes a day, impossible takes a week
I do this in my sleep
I sold kilos of coke, I’m guessin’ I can sell CDs
I’m not a businessman, I’m a business, man
Let me handle my business, damn !
Et remerciements, donc, à mes collègues du RITM, laboratoire de recherche en économie et gestion de l’Université Paris Sud, pour cette séance du séminaire mensuel du laboratoire le 06 octobre 2016 sur le thème : « Faire de la recherche au XXIe siècle : quels enseignements du « cas » Société Générale contre Jérôme Kerviel ? ».
Désolé pour la piètre qualité de l’enregistrement : réalisation artisanale oblige. Quant à l’article publié dans The Conversation France évoqué dans la vidéo et signé de Blanche Segrestin et Armand Hatchuel, il est à retrouver ici.
Je vous laisse maintenant imaginer ma surprise quand j’ai découvert le soir même – après ce petit exercice dans mon labo – que Jérôme Kerviel était l’invité mystère de l’émission politique de France 2 et qu’il était donc choisi pour interroger Alain Juppé. J’ai alors espéré la « question qui tue », comme dans une émission d’Ardisson : « Monsieur le candidat, vous donneriez, vous, les 100 millions (sur 2200 millions, ça ne fait pas si lourd…) qui sont actuellement réclamés au nom de l’indépendance de la recherche en management ? ». Comme une sorte de « temps mort 2.0 » de la vieille ploutocratie aristocratique à la française…
Bon, cette question, posée sur la télévision publique, à heure de grande audience, j’en rêve encore… Seule certitude donc à ce stade : ce ne sont pas les journalistes rageux et baby-épistémologues qui se sont déchaînés sur Twitter jeudi soir contre la présence de Jérôme Kerviel à l’écran face à Alain Juppé qui risquent, un jour, de l’imaginer. Jugez plutôt.
Quant à la réaction d’Alain Juppé aux questions qui lui ont été posées (puisqu’il ne fallait pas compter sur lui pour répondre aux questions qu’on ne lui posait pas, malin le bougre !), la voici.
France 2 se fait aujourd’hui étrillée en raison de cette présence de Jérôme Kerviel sur le plateau de L’émission politique. Moi, biberonné à Bachelard et élevé par Foucault, Deleuze et quelques autres, j’ai trouvé ça plutôt malin, très malin même.
Puisque, pour qui en aurait douté, Alain Juppé a d’abord démontré qu’il avait un bon siècle… de retard… pour être à la hauteur de la fonction suprême. Alors à un agrégé de lettres classiques on ne se permettra qu’un conseil, inspiré de Michel Foucault et précisément d’un siècle d’avance de recherche en management : en politique comme ailleurs, il ne suffit pas de vouloir ; pour pouvoir il vaut mieux savoir.
Conclusion à l’attention de nos candidats aux primaires : pour une vraie formation au numérique, ne cherchez pas des labels sponsorisés par des débutants. Ouvrez plutôt la dernière livraison du French academic game : « La foule, objet de gestion, projet de société ou idéologie ? » (Revue Française de Gestion, Iss. 258, 2016/5).
Et puis relisez les numéros précédents. Remontez jusqu’en 2002, au moins. Vous allez voir que vous allez apprendre des trucs. Beaucoup de trucs.