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Podcast : Tous parasités ?

Photo du cadavre d'une fourmi « zombie » accrochée à une feuille, dans le sous-bois d’une forêt tropicale. Le champignon parasite qui l'a tuée (Ophiocordyceps unilateralis) et émerge de sa tête est lui même victime d’un champignon hyperparasite (en blanc).
Le cadavre d'une fourmi « zombie » accrochée à une feuille. Le champignon parasite qui l'a tuée (Ophiocordyceps unilateralis) et émerge de sa tête est lui même victime d’un champignon hyperparasite (en blanc). David Hughes / Penn State, CC BY-NC-SA

Découvrez le nouveau podcast de The Conversation France : « L’échappée Sciences ». Deux fois par mois, un sujet original traité par une interview de scientifique et une chronique de l’un·e de nos journalistes.



Un monde ravagé par une pandémie, dans lequel les survivants se terrent dans des zones de quarantaine afin d’échapper au reste de l’humanité, transformé en morts-vivants très agressifs… Que vous soyez fasciné par les films de zombies ou qu’ils vous indiffèrent, il y a fort à parier que vous avez entendu parler de « The Last of Us », la dernière série télévisée à succès de la chaîne américaine HBO.

Pointe d’originalité dans un scénario somme toute très classique : la catastrophe qui a entraîné la chute de notre espèce n’a pas été causée par un virus mortellement contagieux, mais par un champignon parasite. Un champignon qui existe bel et bien. À une nuance (de taille) près : dans la réalité, le Cordyceps - c’est son nom - ne s’attaque pas à l’être humain.

Ses proies sont les fourmis, qu’il transforme en véritables marionnettes. Une fois infectées, le champignon se repaît de leurs corps puis, quand le moment est venu de produire ses spores, il en prend le contrôle. Le Cordyceps oblige alors « sa » fourmi à grimper au sommet d’une herbe et à s’y arrimer de toute la force de ses mandibules, jusqu’à ce que mort s’ensuive. Elle devient ainsi un parfait diffuseur, assurant qu’une pluie de spores fongiques pourra s’abattre sur ses congénères restées au sol, en contrebas… Lesquelles finiront elles aussi aux ordres du champignon.

Mais le Cordyceps n’est pas le seul à « pirater » d’autres êtres vivants pour les mettre à son service. Le ver gordien, par exemple, est capable de transformer le plus heureux des grillons en un insecte suicidaire, qui se jettera sans hésiter dans la première mare venue, lui qui fuit habituellement l’eau comme la peste.

Au fil des exemples, Pascal Boireau, directeur du laboratoire de santé animale de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), dresse le portrait des maîtres manipulateurs que sont les parasites. Il nous explique aussi pourquoi il ne faut pas les considérer uniquement comme des nuisibles à éliminer.


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Dans sa chronique, Benoît Tonson nous raconte quant à lui les stratégies mises au point par nos cousins primates pour tenir en respect les parasites qui leur compliquent l’existence. Clémence Poirotte (German Primate Center) et Marie Charpentier (CNRS) ont ainsi découvert que les femelles des mandrills peuvent compter sur leur odorat pour repérer leurs congénères parasitées et adapter leurs interactions sociales en conséquence. Olivier Kaisin (Université de Liège) et ses collègues ont quant à eux remarqué que les tamarins lions semblent plutôt avoir recours à la résine de cabreúva… un arbre bien connu en médecine traditionnelle humaine pour ses vertus cicatrisantes, antibiotiques, anti-inflammatoires et antiparasitaires !

Bonne écoute !


Crédits : Animation et conception, Lionel Cavicchioli et Benoît Tonson. Réalisation, Romain Pollet. Musique du générique : « Chill Trap » de Aries Beats.

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