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Tous hacktivistes

Pouvoir, puissance et anonymat : le chat et la souris d’Elias Canetti

Trap. koudy-vw / photo on flickr, CC BY

Le chat et la souris

« La souris une fois prise est au pouvoir du chat, il s’en est emparé, il la tient, il va pouvoir la tuer. »

C’est ce que nous fait constater, à moins d’en avoir été témoin, [Elias Canetti]dans son ouvrage « Masse et Puissance », pour autant rajoute-t-il

« dès qu’il se met à jouer avec elle, quelque chose de nouveau intervient. Il la lâche et lui permet de s’échapper un peu, et dès lors elle n’est plus en son pouvoir. Mais la puissance reste au chat de la rattraper. S’il la laisse s’échapper, elle sort de sa sphère de puissance. Mais jusqu’au point où il peut l’atteindre à coup sûr sa puissance reste entière ».

De l’importance de la possibilité de choisir l’anonymat sur Internet !

D’une certaine façon, le hacker joue au chat et à la souris avec le pouvoir au même titre que certains hactivistes, à la différence près que l’anonymat dès lors qu’il y a recours, apparaît légitime. Tant qu’il est en mesure de le préserver, aussi « souris » soit-il, il sort de la sphère de la puissance étatique.

La « Souris anonyme » est-elle lâche ou seulement lucide face au cynisme ?

Si nous regardons en arrière et observons l’affaire Snowden, cette affaire fera dire à un officiel du pentagone en parlant de cet homme : « J’adorerais lui mettre une balle dans la tête ». Si nous observons celles qui concernent d’autres lanceurs d’alertes comme James Dunne qui avait dénoncé l’implication de Qosmos dans les systèmes d’espionnage des régimes libyens et syriens, eu égard à la trajectoire qu’a prise leur destin, j’invite ceux et celles qui rangent promptement l’anonymat sur l’étagère de la lâcheté, à repenser la justesse de leur position !

Je note simplement que dès lors que ces hommes et ces femmes ont agi à découvert, les états concernés, les entreprises concernées, à l’instar du Chat de Canetti ont exercé le pouvoir de bien mauvaise manière, de façon violente, excessive, quitte à s’exonérer sans complexe, pour ce qui est des états, des principes et valeurs de leurs propres Nations, quitte à les détourner au motif d’une raison d’État qui n’est que déraison.

La « souris » ne faisait que donner à voir d’abus inacceptables et de dérives appliqués tant à lui-même qu’au collectif auquel il appartenait. La souris ne faisait alors valoir que son droit de résistance, pour le groupe, en son nom, au nom du groupe.

À suivre

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