Après avoir commencé mon activité professionnelle comme clinicienne, j’ai choisi de devenir chercheuse à plein-temps en épidémiologie périnatale. Mes travaux de recherche sont centrés sur l’étude des déterminants de la santé maternelle dans ses formes pathologiques : mortalité et morbidité maternelle sévère. En effet, si la grossesse est le plus souvent un évènement non pathologique, elle peut s’accompagner de complications sévères pour la mère dans environ 1% des cas. Au sein des déterminants, j’ai un intérêt particulier pour les pratiques de soins ou les aspects d’organisation des soins, susceptibles d’influencer le risque de complications maternelles, ou leur gravité ; ainsi que pour l’interaction entre les caractéristiques individuelles des femmes, notamment leur situation sociale, et celles du système de soins. Dans cette optique, mes projets de recherche des 10 dernières années ont principalement porté sur 1) sur les morts maternelles à partir des données de l’enquête nationale permanente que je coordonne, 2) l’hémorragie du postpartum, complication maternelle la plus fréquente de l’accouchement, et d’une létalité particulière en France et mondialement, et 3) la morbidité maternelle sévère considérée globalement. Actuellement, je développe deux nouveaux axes au sein de mon équipe, l’un autour de la santé mentale maternelle et l’autre autour du lien entre santé maternelle et santé ultérieure de la femme.
Mes travaux combinent des approches observationnelles et interventionnelles en France et en Europe. Mon objectif final est d’identifier les leviers pour réduire la survenue de ces événements graves.