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Archéologue et historienne-démographe, je suis chercheure à l’INED et chercheure-associée au CEPAM (Cultures-Environnements : Préhistoire-Antiquité-Moyen-Age), UMR 7264, Université Côte d’Azur/CNRS.
Je m’intéresse aux questions de population, prises dans la longue durée et sous l’angle de la transdisciplinarité, car « quand le passé n'éclaire plus l'avenir, l'esprit marche dans les ténèbres » (Alexis de Tocqueville).
Pour étudier les comportements démographiques des populations du passé, je m’appuie à la fois sur des sources écrites (démographie historique) et sur des sources matérielles (paléodémographie).

Je m’intéresse aux facteurs qui déterminent la dynamique des populations historiques, régie par une forte fécondité, une forte mortalité et des migrations, difficiles à quantifier. Je travaille plus particulièrement sur les crises démographiques qui sont des accidents brefs, mais dont les conséquences s’inscrivent dans le long terme. L’impact des épidémies et des famines est lié à la fois à la soudaineté des changements survenus dans l’environnement (au sens large) des populations, à leur état de santé, aux savoirs de l’époque et à l’organisation sociale, considérée local au national.
Pour utiliser des archives biologiques (les squelettes humains exhumés par l’archéologie funéraire) en démographie, il faut d’abord résoudre la question de l’estimation de l’âge en l’absence d’état civil. Les travaux menés avec mes collègues ont permis de proposer un ensemble d’outils et de méthodes, statistiquement fiables, pour estimer certains paramètres démographiques à partir d'indicateurs biologiques. Il est dès lors possible d’étudier la mortalité et l’impact des épidémies à des époques antérieures à la tenue régulière d’un état civil, telles que l’Antiquité et le Moyen Âge. Le couplage de données historiques et archéologiques permet de retracer les conditions de vie à différentes époques en tenant compte des différents contextes socio-économiques, techniques, culturels et sanitaires, ouvrant la démographie à d’autres espace-temps et offrant des perspectives de recherche très novatrices.
Outre la paléodémographie, mes recherches portent -ou ont porté- sur une approche épistémologique de la démographie historique ; l’établissement de modèles de mortalité applicables aux populations préindustrielles ; la reconstitution du maillage administratif de la France métropolitaine du XVIIIe siècle à nos jours, associée à la création du réseau multimodal des transports reliant chaque commune entre elles (Projet ANR COMMUNE) ; l’analyse et la modélisation spatio-temporelle d’épidémies du XVIIIe siècle ; la démographie de populations spécifiques, telles que les marins et leurs familles (projet ANR GEMER).

J'ai écrit ou co-écrit de nombreux articles, chapitres d’ouvrages et ouvrages.

Experience

  • –present
    Chercheur, Institut National d'Études Démographiques (INED)

Education

  • 1986 
    Université de Paris I, Thèse de doctorat en Anthropologie, Ethnologie et Préhistoire