Alors que la prévalence des maladies chronique connait une croissance exponentielle depuis la seconde moitié du XXème siècle, parallèlement à celle des inégalités sociales de santé, je m'intéresse particulièrement à l'alimentation.
L'alimentation constitue une interaction quotidienne avec l'environnement qui est, contrairement à la qualité de l'air ou de l'eau, en partie maitrisable par les individus. Elle représente une dimension majeure face aux maladies chroniques, dans la mesure où elle peut soit participer à leur prévention, soit favoriser leur développement. Le fait de s'alimenter dépend largement de notre culture : comme l'explique Claude Fischler, nous mangeons autant ce qui est culturellement comestible que ce qui l'est biologiquement (ou peut-être même davantage ?).
La sociologie de l’alimentation, en permettant une compréhension poussée et rationnelle des diversités et variations culturelles de l’alimentation, peut aider à mieux comprendre les inégalités sociales de santé qui sont parallèlement croissantes à la prévalence des maladies chroniques. Cette compréhension peut contribuer de manière efficace à une prévention à l’alimentation (et ainsi aux liens entre l'alimentation, la santé et l'environnement), adaptée à la réalité sociale et empirique, notamment auprès des populations les plus défavorisées, afin de lutter contre les maladies chroniques et les inégalités sociales de santé qui leur sont associées.