Véronique Loizeau

L’essentiel de mon activité de recherche porte sur l’étude des aspects chimiques, biologiques et environnementaux de la bioaccumulation des contaminants organiques afin d’établir des modèles de ce processus à différentes échelles d’organisation du vivant, individu, population, et réseaux trophiques. Ces approches sur le comportement (devenir et transfert) des contaminants dans les organismes constituent un prérequis pour appréhender leurs effets potentiels qui peuvent être conditionnés par l’espèce, l’organe cible, le stade biologique, ou encore l’état de maturité. La complexité de la bioaccumulation réside dans le fait que la contamination des organismes est la résultante de différents flux d’entrée et de sortie de contaminants liés aux processus d’absorption, de métabolisation et d’élimination. Ces flux dépendent eux-mêmes de très nombreux facteurs : (1) des propriétés physico-chimiques et de la structure des contaminants, (2) des capacités métaboliques de l’espèce considérée (alimentation, respiration et capacité de biotransformation) et (3) de l’état physiologique des individus dépendant du stade de vie et des conditions environnementales (contamination du milieu, température, régime alimentaire). Il est difficile de hiérarchiser l’importance relative de ces différents facteurs d’une part parce qu’ils sont dépendants entre eux (le degré d’influence pouvant être variable en fonction des stades de vie du poisson) et d’autre part parce que les potentiels effets des contaminants (pas toujours connus et susceptibles d’affecter plusieurs fonctions) peuvent également les moduler. Par la diversité des processus impliqués, la bioaccumulation des contaminants est donc à la charnière de plusieurs domaines (physiologie, biochimie, chimie des contaminants, écologie, …).