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Technologie, numérique, robotique : pour changer le monde du travail de demain

Les robots seront omniprésents dans le futur des nouvelles générations. Lionel Bonaventure/AFP

Un forum avec @OCDE*_*fr (OECD Forum 2016 #OECDwk) vient de se dérouler sur le thème « Économies productives, sociétés inclusives » ; un sujet opportun alors que l’économie mondiale ne parvient pas à se remettre des conséquences de la crise de 2008 et risque, aujourd’hui, de basculer dans une récession accompagnée d’une déflation et d’une hausse du chômage et du travail précaire.

Un des principaux messages des syndicats (@TUACOECD) serait d’« investir dans l’éducation publique de qualité et le développement des compétences, afin de créer des possibilités d’apprentissage et de formation en situation de travail tout au long de la vie ».

Dans ce cadre d’analyse, l’OCDE préconise, donc, d’adopter une nouvelle approche globale pour relever les défis de la productivité et des inégalités.

Nouveaux défis

Intitulé « L’articulation entre productivité et inclusivité » ce rapport OCDE (Éditions OCDE-2016 Paris) analyse les causes profondes de ces deux problématiques, en examinant les liens qui les unissent et les moyens d’y répondre dans le cadre d’une action cohérente en investissant, entre autres, dans les compétences individuelles.

Le rapport met également en lumière les nouveaux défis que pose la montée en puissance de l’économie numérique en termes d’emplois et de compétences.

Et, si le manque de qualifications adéquates reste conjugué à l’absence d’accès aux TIC (Technologies de l’Information et de la Communication), le rapport prédit que la fracture numérique va perdurer.

Même si l’Internet sera bientôt omniprésent, les individus qui ne maîtrisent pas les TIC se verront de plus en plus limités dans l’accès à de nombreux services de base, à des emplois gratifiants et aux possibilités de perfectionner leur formation.

Les mutations technologiques actuelles, notamment les progrès de l’intelligence artificielle et de l’exploitation massive des données, pourraient entraîner des bouleversements sans commune mesure avec ceux du passé.

Création d’emplois et mission de l’école

Sans négliger les problématiques liées aux disparitions de certains emplois et aux graves problèmes humains et sociaux qui s’en suivent, on ne peut ignorer que ces innovations sont riches de promesses pour la croissance de la productivité et qu’elles pourraient créer des emplois nouveaux et, peut-être, non encore connus actuellement.

On pourrait, donc, craindre qu’avec la numérisation, une grande part des tâches, voire certains emplois, qui sont à ce jour confiés à des humains, puissent, dans un avenir proche, être assignés à des machines.

Cette prévision alimente donc la crainte que les ordinateurs et les robots ne finissent par assurer certaines catégories du travail humain et que les travailleurs ne soient mis en rivalité avec les machines.

La numérisation pourrait être donc vue comme un facteur clé qui influencera l’avenir du travail au cours des prochaines décennies selon un rapport de l’OCDE publié en juin 2016.

Néanmoins, on peut penser que les travailleurs qui disposeront, par des formations adéquates, des compétences nécessaires pour s’adapter aux changements sur leur lieu de travail seront moins susceptibles de se trouver dépassés.

Les innovations stimulées par les technologies numériques pourraient, aussi, représenter un potentiel pour la croissance et la conduite des améliorations sociales dans des domaines tels que l’administration publique, la santé, l’éducation et la recherche. La création de grands volumes de données et la capacité d’extraire des connaissances et de l’information (big data) lanceraient une nouvelle vague d’innovations, la création de nouveaux services, l’apparition de nouveaux produits et marchés…

La gestion des compétences des salariés apparaîtra comme un domaine primordial pour les entreprises pour s’adapter aux changements technologiques rapides, soutenue par les investissements publics complémentaires dans l’éducation et la formation entre autres.

L’école aura, donc, pour mission de préparer les jeunes pour un monde interconnecté où ils vivront avec des personnes de différentes origines et cultures, un monde « globalisé » certainement.

Et les préoccupations croissantes au sujet de la puissance perturbatrice de l’innovation, notamment son impact sur l’emploi, devront être analysées, détaillées et traitées humainement, équitablement.

Robots et travail

Une « industrie 4.0 » pourrait dévoiler un monde du travail différent. Et dans ce nouveau monde, les usines intelligentes fonctionneront grâce à l’autonomisation des machines.

La plupart des inquiétudes au sujet des robots se sont axées sur les pertes d’emplois dans les économies développées. Cela dit, il pourrait y avoir une « relocalisation » des emplois peu qualifiés vers les pays qui possèdent des robots.

Les robots ont fait leur apparition dans l’industrie, à l’origine dans le secteur automobile, dans les années 1960. Pendant des décennies, les robots industriels étaient volumineux, onéreux, actionnés à partir de postes statiques à l’intérieur de l’atelier, et exécutaient un nombre réduit de tâches répétitives, parfois dangereuses, telles que le soudage et l’usinage.

Avec les progrès des technologies, numériques et autres, une deuxième génération de robots a pu naître. Moins volumineux et onéreux, plus autonomes, flexibles et coopératifs, ils sont programmables et peuvent être utilisés par des travailleurs sans qualifications particulières. Les robots peuvent jouer, aussi, des rôles nouveaux dans les services, santé (opérations chirurgicales), éducation, formations, informations commerciales, services aux personnes âgées…

Le marché des robots de services personnels et domestiques croît d’année en année (20 % par an), tandis que les prix devraient chuter, à brève échéance.

Des robots plus intelligents et autonomes pourront voir le jour grâce, notamment, aux améliorations qui s’opèrent actuellement dans un certain nombre de domaines, performances de calcul, outils de conception électromécanique et machines à commande numérique, stockage de l’énergie électrique et efficacité énergétique de l’électronique de puissance, disponibilité et performances des communications numériques (sans fil) locales, échelle et performances de l’Internet et capacités de stockage de données et leur puissance de calcul…

Des défis subsistent, bien évidemment, en particulier dans les domaines de la perception, la reconnaissance d’objets spécifiques dans les environnements encombrés, de la manipulation et de la cognition.

Dans le domaine commercial, industriel, outre l’amélioration de la fiabilité des processus, les robots permettent d’ores et déjà de réduire les délais de fabrication des produits finis et, donc, de gagner en réactivité face aux variations de la demande de détail.

Les enfants et les machines

Un « Talk together » au Forum @OCDE_fr 2016, _« Teaching & learning with robots » a pu mettre en présence Nao, un robot humanoïde et un groupe d’élèves d’une classe de Sèvres. Les élèves ont été particulièrement intéressés et les questions et interrogations n’ont pas manqué…

Voilà quelques réactions d’enfants par Catherine Potter-Jadas, Chef du primaire, Sections Internationales de Sèvres :

  • « Pour le moment, le robot ne peut remplacer les enseignants parce que, dans les pays comme la France, les enfants sont trop immatures et parce qu’ils ont un besoin réel d’un contrôle humain. Un robot ne peut pas avoir l’autorité ».

  • « J’ai trouvé tout à fait étonnant et fabuleux que la technologie soit capable de faire de telles choses. Les gens qui ont construit Nao doivent être très fiers de leur invention. Je trouve excellent qu’un robot aide les enfants dans les écoles. Ils le trouvent intéressant et deviennent plus ouverts ».

  • « Je pense que Nao pourrait vraiment être utile à l’éducation ».

  • « Je pense que le robot laisse place à l’amélioration (dans les cours) et il est drôle ! Lorsque le présentateur a dit : « Nao peut transporter au moins une cuillère de bois, il a fléchi ses muscles ! »…J’ai aimé la façon dont le robot a ri et montré ses muscles, il m’a fait penser à une petite créature étrange ».

Citons Gabriela Ramos, Directrice de Cabinet du Secrétaire général et Sherpa de l’OCDE au G20/G7, pour conclure cet article :

Il faut, pour envisager l’action publique de manière plus globale, changer radicalement les structures institutionnelles et de gouvernance publique, afin de renforcer la capacité des États à libérer les synergies et opérer les arbitrages nécessaires. Dans les sociétés très inégalitaires, les pouvoirs publics doivent aussi s’attaquer aux questions d’économie politique, notamment le détournement des processus réglementaires et politiques par les élites à qui profite le statu quo, et les politiques qui favorisent les acteurs déjà en place. Aussi difficiles soient-ils, ces changements sont nécessaires. Nous estimons, à l’OCDE, qu’il est temps de mieux appréhender les interactions entre deux des principaux enjeux actuels – la productivité et les inégalités – afin de construire un avenir plus résilient, plus inclusif et plus durable.

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