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Une mouche à fruit dans un verre de vin
Que faire si une mouche à fruit se noie dans votre verre de vin? Connaissant les endroits peu ragoûtants où ces insectes se tiennent, peut-on encore le boire? Anne Webber/Shutterstock

Une mouche à fruit atterrit dans votre vin. Pouvez-vous tout de même le boire ?

Vous vous servez un verre de votre sauvignon blanc préféré et vous vous apprêtez à en déguster une gorgée lorsqu’une mouche à fruits s’y pose. L’insecte est manifestement mort. Mais compte tenu de ce que vous savez sur les endroits où ces bibittes se tiennent, vous vous demandez si vous pouvez boire ce verre en toute sécurité.

Malgré leur nom à consonance agréable, les mouches à fruits (espèces Drosophila) se nourrissent d’aliments en décomposition. Elles vivent dans les poubelles, les tas de compost ou tout autre lieu où il y a de la nourriture, y compris les canalisations. Les aliments en décomposition regorgent de germes qu’une mouche peut ramasser au passage et déposer partout où elle atterrit.

Ces bactéries comprennent l’E. coli, la Listeria, la Shigella et la Salmonella, chacune d’entre elles pouvant provoquer une infection grave, même chez des personnes en bonne santé. Vous vous rendez compte que la mouche à fruits vient peut-être de déposer des microbes potentiellement mortels dans votre vin, vous le jetez donc dans l’évier et vous vous servez un autre verre.

Cependant, les preuves scientifiques suggèrent que vous venez de gaspiller du bon vin. Le vin contient généralement entre 8 et 14 % d’éthanol et a un pH d’environ 4 ou 5 ; un pH inférieur à 7 est considéré comme acide.

L’alcool est bien connu pour son effet inhibiteur sur les germes et c’est l’une des raisons pour lesquelles le vin peut être conservé si longtemps. Plusieurs études de laboratoire ont également montré que les effets combinés de l’alcool du vin et des acides organiques, tels que l’acide malique, peuvent empêcher la croissance d’E. coli et de Salmonella.

E coli bacteria
Le vin est connu pour inhiber la croissance des germes, tels que l’E. coli. Kateryna Kon/Shutterstock

Le fait que les germes transmis par la mouche à fruits dans le vin puissent provoquer une infection dépend du nombre de bactéries déposées (la « dose infectieuse ») et de la capacité métabolique des germes. Le vin dans lequel la mouche à fruits a plongé était également réfrigéré, ce qui, pour certaines bactéries responsables des intoxications alimentaires, perturbe leur métabolisme au point de les empêcher de proliférer.

Tous les types de vin (rouge, blanc ou rosé, qu’ils soient réfrigérés ou à température ambiante) sont naturellement antibactériens. Les germes qu’ils peuvent contenir risquent de se détériorer, ce qui réduit leur capacité d’infection. Cela suggère que si les germes déposés dans le vin par les mouches peuvent être présents à une dose suffisamment élevée pour provoquer une maladie, ils ne sont pas susceptibles d’occasionner une infection, car ils sont trop dégradés. Il est donc fort probable que le vin contaminé puisse être bu sans effet néfaste, qu’il sorte du réfrigérateur ou non.

Ensuite, il faut affronter le corps

S’ils ne sont pas altérés directement par le vin, les germes encore vivants provenant du dépôt de la mouche à fruits rencontreront les fluides très acides de l’estomac humain.

Les germes responsables des intoxications alimentaires sont très sensibles à l’acide, qui endommage leur ADN, et l’acide gastrique peut même les tuer. Dans l’estomac, ils doivent également franchir d’autres barrières mortelles telles que les enzymes digestives, le mucus qui les emprisonne et les défenses toujours vigilantes du système immunitaire. Il est peu probable que les germes déposés par les mouches puissent déclencher une infection.

À moins que vous n’ayez une phobie des germes, je vous conseille d’enlever la mouche et de boire le vin. Si vous voulez un supplément de protéines, vous pouvez même avaler la mouche !

Il est peu vraisemblable que la mouche à fruits modifie le goût du vin, même si elles sont plusieurs. Votre système digestif traitera simplement la bestiole comme n’importe quelle autre protéine. Santé !

This article was originally published in English

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