Les personnes qui ne vivent pas dans les quartiers populaires n'y ont accès qu'à travers le discours médiatique. Mais qu'ont à dire ceux qui sont issus de ces quartiers ?
À Cotonou, la capitale économique du Bénin, un quartier entier vient d’être rasé par les autorités, sans compensation pour les habitants. Illustration d’un phénomène fréquent dans la région.
Les résultats d’une enquête récente montrent que les minorités sont loin de se référer à des identités figées ou exclusives et celles-ci ne constituent jamais à leurs yeux une « essence ».
Anne Le Huérou, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières and Aude Merlin, Université Libre de Bruxelles (ULB)
Les récents événements de Dijon ont braqué le projecteur sur les quelques dizaines de milliers de Tchétchènes résidant en France. Une diaspora traversée par diverses lignes de fracture.
Au-delà de l’abstention importante, le rôle des politiques en général et des politiques publiques plus précisément semble décourager l’engagement des habitants des quartiers populaires.
La présence de « listes communautaires » au prochain scrutin municipal continue de défrayer la chronique. Il convient dès lors de mieux cerner pourquoi celles-ci sont si clivantes.
La notion d’« explosion » urbaine africaine alimente les visions catastrophistes. Or, si le nombre de mégapoles augmente, l’urbanisation se déroule en bonne partie dans les campagnes.
Thomas Kirszbaum, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Contrairement à ce que pourrait laisser croire le discours sur « les milliards déversés dans les banlieues », les quartiers visés par la politique de la ville n’ont de prioritaires que le nom.
Les controverses ciblant les musulman·e·s laissent de profondes traces sur les individus. Il est urgent d’en prendre la mesure et d’écouter les premiers concernés, comme le révèle notre enquête.
Le mouvement des gilets jaunes a eu du mal à s’imposer dans ce que les médias nomment « les banlieues ». Pourquoi ? Est-ce à dire que ces espaces ne seraient pas politisés ?
Lionel Francou, Université catholique de Louvain (UCLouvain)
Partager son repas avec le voisin ? L'année dernière 30 millions de personnes ont participé à la Fête des voisins. Succès de convivialité ou événement artificiel ?
Si certains habitants des quartiers participent à titre individuel à ce mouvement, d’autres le rejoignent de façon sporadique. Beaucoup attendent et observent, sans pour autant se montrer hostiles.
Yazid Chir, choqué par la résignation et la honte des diplômés des quartiers difficiles devant qui les portes se ferment, lance avec succès un parrainage des diplômés par des cadres.
Les quartiers difficiles se coupent de la société. Retisser le lien par la mobilisation des habitants, assurer l’interface et même la traduction avec les institutions, le pari fou des Voisins Malins.
Laurent Lardeux, Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire
Tous des casseurs nos lycéens ? Pas forcément. Mais beaucoup expriment ainsi la frustration et la colère qu’ils ressentent face aux discriminations et aux injustices qu’ils vivent au quotidien.
Sociologue, responsable du Secteur des études locales (SEL) de la mairie de Saint-Denis, chercheure associée au LAVUE/mosaïques, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Politologue spécialisée dans l'urbanisme, laboratoire Architecture Ville Urbanisme Environnement (UMR CNRS 7218), Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières