Les personnes qui ne vivent pas dans les quartiers populaires n'y ont accès qu'à travers le discours médiatique. Mais qu'ont à dire ceux qui sont issus de ces quartiers ?
Marché principal de Saint-Denis, banlieue au nord de Paris, novembre 2020.
Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Une recherche récente montre que les quartiers prioritaires de la ville sont parmi les grands perdants des politiques de santé publique.
Des jeunes de la cité de la Grande Borne à Grigny discutent au pied d'un immeuble, en juillet 2002. Située à 25 kilomètres de Paris, Grigny abrite deux cités dites “sensibles”, la Grande Borne et Grigny 2.
Karim Trabelsi/AFP
Dans les halls des quartiers populaires, l’insulte exprime une conception négative du politique et de son personnel, considéré avec défiance et rejet.
Les lotissements du nord-est de Colorado Springs, dans le Colorado, sont typiques des banlieues axées sur l'automobile qui se sont développées aux États-Unis après la Seconde Guerre mondiale.
David Shankbone/Wikipedia
Donald Trump accuse Joe Biden de vouloir détruire les banlieues pavillonnaires cossues en y injectant de la mixité sociale. Ce débat est crucial, les États-Unis étant devenus une nation de banlieues.
Des tentes de sans-abri installées dans la rue de Rivoli, dans le centre de Paris, le 21 avril 2020, alors que le pays est confiné pour arrêter la propagation de la pandémie de Covid-19.
Thomas Coex/AFP
Clea Chakraverty, The Conversation e Héloïse Paqueron, The Conversation
La pandémie du Covid-19 a accentué les inégalités sociétales, territoriales et raciales en France.
Photo d'une école à laquelle des émeutiers ont mis le feu à Gennevilliers, une banlieue au nord de Paris lors d'affrontements avec la police.
Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Pour beaucoup de jeunes de quartiers populaires, le confinement est vécu comme insurmontable, injuste, suspect et a récemment donné lieu à de fortes violences.
Distribution de paniers de légumes par une AMAP, à Paris le 18 mars 2020.
Philippe Lopez/AFP
Portrait-robot d’un système alimentaire durable et résilient pour la capitale française.
Le maire de Montreuil, Patrice Bessac (candidat à un second mandat aux municipales 2020) répond aux questions des habitants réunis devant l'usine chimique SNEM pour protester contre sa pollution dans le quartier le 4 octobre 2017.
Martin Bureau/AFP
Au-delà de l’abstention importante, le rôle des politiques en général et des politiques publiques plus précisément semble décourager l’engagement des habitants des quartiers populaires.
Le film de Ladj Ly, acclamé par la critique, se penche sur la misère que vivent ses protagonistes, dénonçant les manquements de la France envers ses citoyens les plus vulnérables.
Jammeh Diangana et Chloé Jouannet, acteurs du film ‘Banlieusards’ de Kéry James, qui traite du système d'inégalités structurelles propres à la ‘banlieue’.
Allociné/John Waxxx/Netflix
Thomas Kirszbaum, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Contrairement à ce que pourrait laisser croire le discours sur « les milliards déversés dans les banlieues », les quartiers visés par la politique de la ville n’ont de prioritaires que le nom.
Marche contre l'islamophobie, Paris, Gare du Nord, le 10 novembre 2019.
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Les controverses ciblant les musulman·e·s laissent de profondes traces sur les individus. Il est urgent d’en prendre la mesure et d’écouter les premiers concernés, comme le révèle notre enquête.
Manifestation à Bobigny, suite aux blessures très graves d'un jeune interpellé par la police, le 11 février 2017.
Patrick Kovarik/AFP
Le mouvement des gilets jaunes a eu du mal à s’imposer dans ce que les médias nomment « les banlieues ». Pourquoi ? Est-ce à dire que ces espaces ne seraient pas politisés ?
L'ancien cirque de Chanteloup-les-Vignes le 5 novembre, complètement détruit par les flammes après un affrontements entre les jeunes d'une cité et les forces de l'ordre.
Bertrand GUAY / POOL / AFP
Depuis peu, nous observons de nouveaux modes opératoires chez les « jeunes de cité » : une maltraitance à l’égard des médecins, des pompiers et surtout des guets-apens. Comment interpréter ces faits ?
Les Croms devant un immeuble aux Mureaux. Image du film De cendres et de braises.
Manon Ott
Manon Ott, Université d’Evry – Université Paris-Saclay
Comment vit-on dans ces anciennes banlieues ouvrières en mutation ? Comment s’y engage, ou non, la jeunesse actuelle ? Un documentaire explore un pan méconnu de la banlieue des Mureaux. Extraits.
Pochette du dernier album de PNL, Deux frêres.
QLF Records
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Le contexte qui autorise les rumeurs et le passage à l’acte est celui, avant tout, d’une fragmentation sociale et culturelle de notre pays, sur fond de crise du système politique.
Manifestation à Mantes-la-Jolie (Yvelines), le 2 décembre 2018, après l'interpellation de lycéens.
Alain Jocard/ AFP
Si certains habitants des quartiers participent à titre individuel à ce mouvement, d’autres le rejoignent de façon sporadique. Beaucoup attendent et observent, sans pour autant se montrer hostiles.
Pour les habitants des métropoles, la mise en mouvement du monde a intensifié, engorgé, désordonné toute la vie. Les transports en commun témoignent de cet encombrement.
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Le mouvement des « gilets jaunes » a accepté et compris que la violence peut être éventuellement le prix à payer pour exister et exercer une forte pression sur le pouvoir.
Politologue spécialisée dans l'urbanisme, laboratoire Architecture Ville Urbanisme Environnement (UMR CNRS 7218), Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières