30 ans après sa création, quel bilan peut-on tirer de l’organisation mondiale du commerce ? Faute de réelle volonté des États, les résultats sont maigres et la survie de l’organisation semble menacée.
Avant 2022, la mondialisation n’était pas remise en cause par des prises de position radicales des États. Une période aujourd'hui révolue.
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Les crises de ces dernières années ont incité les grandes puissances à reléguer au second plan les principes d’ouverture et de libre-échange.
La moyenne par an des différends portés à l’organe de règlement des différends est passée de 23,8 entre 1995 et 2018 à 6,5 entre 2020 et 2023.
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Règlement des différends, agriculture, propriété intellectuelle… les antagonismes entre les 164 pays membres restent profonds à l’ouverture de la XIIIᵉ Conférence ministérielle, prévue le 26 février.
Depuis le début des annes 1990, la globalisation a connu plusieurs phases. Une nouvelle s'amorce aujourd'hui.
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La volatilité accrue des variables économiques et les incertitudes liées aux conflits géopolitiques amorcent un nouveau cycle marqué par une multiplication des mesures protectionnistes.
Le système de prix défavorise très largement les pays du Sud.
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La notion de prix unique sur les marchés agricoles, traditionnellement associée à l’idée d’un équilibre optimal et au cœur des règles de l’OMC, entre en conflit avec les valeurs d’équité.
En 2021, 13 % du commerce mondial de biens manufacturés (hors énergie) concernait des produits de santé.
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Le secteur s’est fortement internationalisé depuis le début des années 2000, à la fois en termes de production et de vente. Ces interdépendances ont cependant fragilisé la filière.
Les déterminants des investissements directs à l'étranger dépassent largement le champ des subventions et des avantages fiscaux.
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Les Vingt-Sept disposent de marges de manœuvre pour renforcer leur attractivité aux yeux des investisseurs et riposter ainsi aux mesures d’incitations fiscales adoptées mi-2022 aux États-Unis.
En 2020, une invasion de criquets pèlerins a frappé l’est de l’Afrique.
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Une étude souligne les effets positifs des accords internationaux à la fois en termes de protection du consommateur et d’ouverture commerciale.
Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’OMC, a mené les négociations aboutissant en décembre 2021 à un traité plurilatéral sur le commerce des services.
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Des accords construits par un nombre limité de pays avec la vocation de s’élargir à tous ? Telle semble être la voie actuellement empruntée à l’OMC. Avec les risques d’exclusion qui lui sont liés.
Joe Biden et Xi Jinping, ici lors d’un sommet virtuel en novembre 2021, acteront-ils le divorce économique entre les pays qu’ils dirigent ?
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La logique économique des avantages comparatifs semblait indiscutable au moment où la Chine entrait à l’OMC. Un livre blanc récemment publié tente d’expliquer sa remise en cause.
La zone de fret de Port-Soudan (Soudan) en octobre 2021.
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Un an après la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine, quels bénéfices a-t-elle déjà apportés et à quels défis est-elle confrontée ?
Selon sa directrice générale, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, le sommet de fin 2021 constituerait un rendez-vous de la dernière chance pour l’institution.
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OMC, OCDE… Au-delà des textes européens, la France est engagée dans un certain nombre de cadres juridiques internationaux dont elle a co-produit les standards.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, pendant un sommet virtuel Chine-UE le 22 juin 2020.
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Face à la montée en puissance de la Chine, l’Union européenne cherche à la fois à ménager ce partenaire majeur et à ne pas le laisser agir totalement à sa guise. Un équilibre difficile.
Ce projet s’intègre dans le cadre, à la fois, de sa nouvelle stratégie commerciale et du « Green Deal » (« pacte vert »), visant à faire de l’Europe, d’ici à 2050, le « premier continent neutre en carbone ».
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Effectivité, compatibilité avec les textes de l’OMC, calcul de l’empreinte carbone… Le dispositif voté par les eurodéputés en mars dernier laisse plusieurs questions essentielles en suspens.
Joe Biden, alors vice-président, lors d'une visite au Conseil européen à Bruxelles, le 6 février 2015.
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La victoire de Biden ouvre pour les Européens une fenêtre d’opportunité : ils pourraient lancer une Conférence eurasiatique sur la sécurité commerciale, qui rassemblerait l’UE, Washington et Pékin.
L'ambassadeur chinois Chen Xu donne une conférence de presse sur les prochaines élections à la tête de l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, dans les bureaux des Nations unies à Genève, le 26 février 2020.
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Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) e Emmanuel Lincot, Institut catholique de Paris (ICP)
La Chine avance ses pions sur l’échiquier international en occupant de plus en plus de postes de direction dans les agences onusiennes. Une ascension pourtant résistible.
L'instabilité des relations commerciales sino-américaines pèse de plus en plus sur les chaînes d'approvisionnement en matériel médical.
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Malgré la trêve négociée avec la Chine, les États-Unis souffrent de difficultés d’approvisionnement en matériel médical. Cette situation risque d’accentuer les tensions.
Une centrale au charbon du géant allemand de l'énergie RWE à Neurath, dans l'ouest de l'Allemagne, le 29 janvier 2020.
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Les textes comme celui de l’accord de Paris ou de l’ONU restreignent les capacités à mener des politiques ambitieuses. Des pistes peuvent inciter les pays à se mettre d’accord pour aller plus loin.
Le 9 mars 2020, le personnel médical fête la sortie de tous les patients d'un hôpital temporaire mis en place pour traiter les personnes atteintes du coronavirus COVID-19 à Wuhan.
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Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
L’épidémie de coronavirus affecte profondément la Chine, du point de vue social, politique et économique. Le reste de la planète va-t-il réduire son degré de dépendance envers la RPC ?