Les personnes qui ne vivent pas dans les quartiers populaires n'y ont accès qu'à travers le discours médiatique. Mais qu'ont à dire ceux qui sont issus de ces quartiers ?
Le quartier de Bab El Oued d'Alger est un des terrains d'étude du projet de recherche «Marges et Villes».
Ryad Kramdi/AFP
Conclusions d’une récente étude conduite dans les quartiers défavorisés de plusieurs villes du pourtour méditerranéen.
Des gravats sur la plage de Xwlacodji, dans le 5e arrondissement de Cotonou, le 3 septembre 2019, après le passage de bulldozers. Fin août 2019, le préfet du département du Littoral a ordonné la démolition d'une grande partie de ce quartier de pêcheurs, dans le cadre du processus appelé « déguerpissement » au Bénin. Tout récemment, un autre quartier, Fiyegnon 1, vient de connaître le même sort.
Yanick Folly/AFP
À Cotonou, la capitale économique du Bénin, un quartier entier vient d’être rasé par les autorités, sans compensation pour les habitants. Illustration d’un phénomène fréquent dans la région.
Une manifestante porte le bonnet phrygien lors d'une mobilisation contre la loi séparatisme’: une étude montre que de nombreux habitants de quartiers populaires souffrent d'un ‘déni de francité ’.
Alain JOCARD / AFP
Les résultats d’une enquête récente montrent que les minorités sont loin de se référer à des identités figées ou exclusives et celles-ci ne constituent jamais à leurs yeux une « essence ».
Des jeunes de la cité de la Grande Borne à Grigny discutent au pied d'un immeuble, en juillet 2002. Située à 25 kilomètres de Paris, Grigny abrite deux cités dites “sensibles”, la Grande Borne et Grigny 2.
Karim Trabelsi/AFP
Dans les halls des quartiers populaires, l’insulte exprime une conception négative du politique et de son personnel, considéré avec défiance et rejet.
Des collégiennes se recueillent devant le lycée du Bois d'Aulne de Conflans-Sainte-Honorine où travaillait Samuel Paty, l'enseignant assassiné le 18 octobre 2020.
Bertrand GUAY / AFP
La question de la radicalisation constitue une toile de fond réflexive omniprésente pour beaucoup d’intervenants sociaux.
Un stade à Bobigny, 2018. Pour beaucoup de jeunes issus des quartiers populaires, le sport offre une voie de sortie sociale et économique.
Philippe LOPEZ / AFP
Dès les années 2000, le « sport communautaire » devient une question politique. Décryptage d’un phénomène sensible.
Baskhan Magamadov (au centre), président de l’Union des Tchétchènes et Ingouches des Alpes-Maritimes, et Noura Makaieva (à gauche), présidente de l'association Caucase - France, parlent à la presse à Nice, le 16 juin 2020.
Valéry Hache/AFP
Anne Le Huérou, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières and Aude Merlin, Université Libre de Bruxelles (ULB)
Les récents événements de Dijon ont braqué le projecteur sur les quelques dizaines de milliers de Tchétchènes résidant en France. Une diaspora traversée par diverses lignes de fracture.
Le maire de Montreuil, Patrice Bessac (candidat à un second mandat aux municipales 2020) répond aux questions des habitants réunis devant l'usine chimique SNEM pour protester contre sa pollution dans le quartier le 4 octobre 2017.
Martin Bureau/AFP
Au-delà de l’abstention importante, le rôle des politiques en général et des politiques publiques plus précisément semble décourager l’engagement des habitants des quartiers populaires.
Le président et fondateur de l'UDMF Nagib Azergui (à droite) s'entretient avec le président Eric Berlinger lors de la première réunion de campagne pour les élections municipales de 2020 le 1er décembre 2019.
JACQUES DEMARTHON/AFP
La présence de « listes communautaires » au prochain scrutin municipal continue de défrayer la chronique. Il convient dès lors de mieux cerner pourquoi celles-ci sont si clivantes.
Lagos, Nigeria, le 16 décembre 2019.
Pius Utomi Ekpei/AFP
La notion d’« explosion » urbaine africaine alimente les visions catastrophistes. Or, si le nombre de mégapoles augmente, l’urbanisation se déroule en bonne partie dans les campagnes.
Jammeh Diangana et Chloé Jouannet, acteurs du film ‘Banlieusards’ de Kéry James, qui traite du système d'inégalités structurelles propres à la ‘banlieue’.
Allociné/John Waxxx/Netflix
Thomas Kirszbaum, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Contrairement à ce que pourrait laisser croire le discours sur « les milliards déversés dans les banlieues », les quartiers visés par la politique de la ville n’ont de prioritaires que le nom.
Marche contre l'islamophobie, Paris, Gare du Nord, le 10 novembre 2019.
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Les controverses ciblant les musulman·e·s laissent de profondes traces sur les individus. Il est urgent d’en prendre la mesure et d’écouter les premiers concernés, comme le révèle notre enquête.
Manifestation à Bobigny, suite aux blessures très graves d'un jeune interpellé par la police, le 11 février 2017.
Patrick Kovarik/AFP
Le mouvement des gilets jaunes a eu du mal à s’imposer dans ce que les médias nomment « les banlieues ». Pourquoi ? Est-ce à dire que ces espaces ne seraient pas politisés ?
La fête des voisins : un réseau de plus de 30 millions de participants dans le monde.
Swaasphotograĥie / Pixabay
Lionel Francou, Université catholique de Louvain (UCLouvain)
Partager son repas avec le voisin ? L'année dernière 30 millions de personnes ont participé à la Fête des voisins. Succès de convivialité ou événement artificiel ?
En opérant au coeur des quartiers populaires, le mécanicien de rue, figure de plus en plus courante en France, fait le lien entre économie formelle et informelle, précarité et débrouille.
Pxhere
Si certains habitants des quartiers participent à titre individuel à ce mouvement, d’autres le rejoignent de façon sporadique. Beaucoup attendent et observent, sans pour autant se montrer hostiles.
Yazid Chir, choqué par la résignation et la honte des diplômés des quartiers difficiles devant qui les portes se ferment, lance avec succès un parrainage des diplômés par des cadres.
Les quartiers difficiles se coupent de la société. Retisser le lien par la mobilisation des habitants, assurer l’interface et même la traduction avec les institutions, le pari fou des Voisins Malins.
Quand les lycéens descendent dans la rue, ici à Lille, février 2018.
Philippe Huguen/AFP
Laurent Lardeux, Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire
Tous des casseurs nos lycéens ? Pas forcément. Mais beaucoup expriment ainsi la frustration et la colère qu’ils ressentent face aux discriminations et aux injustices qu’ils vivent au quotidien.
Sociologue, responsable du Secteur des études locales (SEL) de la mairie de Saint-Denis, chercheure associée au LAVUE/mosaïques, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Politologue spécialisée dans l'urbanisme, laboratoire Architecture Ville Urbanisme Environnement (UMR CNRS 7218), Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières