Dans le prolongement de mes recherches sur les modes de vie des individus vivant dans la pauvreté (les vendeurs de journaux et mendiants du métro parisien), je m’intéresse aujourd’hui à la pauvreté des enfants et à leurs relations familiales. Précisons d'emblée que la pauvreté n'a pas ici une acception strictement monétaire, mais qu'elle recouvre aussi les conditions de vie et de santé, l’accès à l’éducation, aux savoirs et aux possibilités de communication.
Mes interrogations portent en premier lieu sur le vécu de l’enfant face à la pauvreté. De quelle manière et avec quels supports affronte-t-il cette situation? Comment perçoit-il la pauvreté de ses parents ? Quel sens donne-t-il à cette pauvreté vécue ? Quelles stratégies met-il en œuvre pour faire face à cette pauvreté et pour affronter le regard d’autrui ?
En second lieu, je m’intéresse aux relations nouées par l’enfant avec sa famille. L'hypothèse sous-jacente est que la pauvreté et la prise en charge institutionnelle qui peut y être associée déterminent en partie les relations inter-individuelles et ainsi la relation entre l’enfant et ses proches.