La chercheuse Sophie Watt a travaillé dans des camps de réfugiés au nord de la France où elle a rencontré bénévoles et exilés afin de mieux comprendre ces zones frontalières très controversées.
Au fil des ans et du nombre de candidats à la migration tentant de traverser la Manche, les passeurs modifient leurs techniques pour s’adapter à l’intensification des contrôles policiers.
Les candidats à l’exil espérant traverser la Manche sont aux mains des passeurs qui tiennent les camps et les voyageurs, dans un climat de peur et de violence.
Malgré les violences et les dangers qui les attendent jusqu’aux conditions déplorables dans les « camps » de réfugiés du nord de la France, les migrants veulent aller au bout de leur exil.
L’argumentaire est toujours le même : les Africains sont ignorants des risques et il faut donc les informer afin qu’ils prennent la bonne décision, à savoir rester chez eux.
Delphine Diaz, Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA)
Constamment en Europe, des personnes ont dû fuir, pour échapper à la guerre ou chercher une vie meilleure. Mais la manière de les désigner n’a cessé de varier, au gré des représentations véhiculées.
Le préjugement sur la valeur des personnes (le vrai réfugié, le faux réfugié, le migrant économique) oriente vers des attitudes accueillantes ou méfiantes.
« S’ils fuient afin de vivre, leur refuser l’asile, même sous la forme d’une simple dénomination, équivaut à adopter une complicité passive avec ceux qui les ont poussés à la fuite. » Extraits.