La revitalisation syndicale observée en France ces dernières années se constate également ailleurs en Europe et en Amérique du Nord. Mais la capacité de cet élan à s’inscrire dans la durée interroge.
Quel bilan tirer des moments sociaux qui ont polarisé l’actualité sociale – voire politique – en France depuis plusieurs mois et le devenir de l’action collective ? Quatre scénarios sont à envisager.
Le rejet de la proposition centriste visant à abroger la retraite à 64 ans montre aussi comment les querelles procédurales de l’Hémicycle infusent désormais le débat public.
Il ne s’agit sans doute pas tant de savoir à quel point la France est endettée mais à quel point la dette a pour corollaire des actifs, matériels ou non, dont les générations futures bénéficieront.
C’est là où l’on travaille que se jouent les relations qui confèrent son sens à l’action syndicale : les mobilisations actuelles montrent que les débats sociétaux interpénètrent ces espaces.
L’IGPN, institution de contrôle des polices, est régulièrement soupçonnée de faire preuve de clémence envers les mis en cause, notamment parce que ses enquêtes demeurent peu accessibles.
Les récentes tentatives d’utilisation du RIP pour s’opposer à des projets gouvernementaux ont toutes été rejetées, une tendance qui interroge le rôle politique de cet outil.
Jacques de Maillard, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay et Aurélien Restelli, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay
Les opérations de maintien de l’ordre sont caractérisées depuis quelques années, par une certaine « brutalisation » qui distingue la France de ses voisins européens.
Les nouvelles mesures devraient engendrer une réduction du déficit public de 0,6 % du PIB, bien loin des 5 % de déficit structurel qu’enregistre aujourd’hui la France.
Fabrice Hamelin, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)
Acceptation sociale : la formule peut cacher une volonté toute technocratique de faire accepter un programme contesté mais peut aussi servir de balise à l’action publique et aux décisions politiques.
Partir à la retraite ressemble davantage à une période de transition qu’à une rupture. Même pour qui ne continuerait pas une activité à temps partiel, une forme de continuité est souvent envisagée.
Un veto populaire pourrait permettre de donner au peuple le dernier mot en ce qui concerne des réformes similaires à celle des retraites. Il existe dans plusieurs pays européens.
La séquence sociale et politique actuelle, dans son opposition au projet de réforme des retraites incarne aussi une contestation plus large du système politique français tout entier.
Le changement de la doctrine de maintien de l’ordre et des défaillances dans la chaîne de commandement illustrent une évolution inquiétante dans l’encadrement des manifestations.
Les mots entendus lors de la contestation contre la réforme des retraites sont empruntés au registre des émotions et traduisent un ressenti qui vient de loin.