David Porchon, AgroParisTech – Université Paris-Saclay
Alors que les mobilisations contre l’A69 se poursuivent dans les arbres et au sol, il existe un risque significatif d’emballement de la violence. Un phénomène qui n’est pas sans précédent historique.
En juin 2023, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin qualifiait les Soulèvements de la Terre de groupe « écoterroriste ».
Emmanuel Dunand/AFP
David Porchon, AgroParisTech – Université Paris-Saclay
Les vicissitudes des Soulèvements de la Terre interrogent sur la violence des mouvements écologistes. Violence qui a une fonction clé : celle d'un grand spectacle qui entend imaginer un nouveau monde.
Des manifestants brandissent des posters en faveur des Soulèvements de la Terre.
EMMANUEL DUNAND / AFP
David Porchon, AgroParisTech – Université Paris-Saclay
La décision de dissoudre les Soulèvements de la Terre, même annulée par le Conseil d’État, interroge la définition de l’incitation à la violence. Et rappelle pourquoi l’atteinte aux biens provoque des réactions épidermiques.
« La désobéissance civile marche » assure sur cette pancarte cette militante australienne d'Extinction Rebellion.
Ramji Creations/Shutterstock
Sylvie Ollitrault, École des hautes études en santé publique (EHESP)
Des plateaux du Larzac jusqu’à Ste-Soline, la désobéissance civile climatique a dû se réinventer face à un contexte paradoxal mêlant la reconnaissance de l’urgence et l’accroissement de la répression.
Thomas Brail dans un arbre face au ministère de la Transition écologique en 2019 déjà.
MARTIN BUREAUAFP
Albert Ogien, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Le combat de l’activiste climatique Thomas Brail révèle les paradoxes de la désobéissance civile, dont la légitimité est trop souvent remise en question.
Des militants du mouvement écologiste Extinction Rebellion (2019).
Fabrice COFFRINI/AFP
En incitant à une évolution rapide des normes, la désobéissance civile est particulièrement précieuse dans la lutte contre le dérèglement climatique.
Mohandas K. Gandhi à son arrivée à Marseille depuis l'Inde le 11 septembre 1931. A sa droite se tient Madeleine Rolland, soeur de Romain Rolland. A sa gauche se trouve Madeleine Slade ou Mirabehn. Gandhi avait emmené avec lui deux brebis afin de satisfaire sa ration quotidienne de lait.
Wikimedia
La désobéissance civile est un bon moyen d’attirer l’attention, mais pour construire sur cette dynamique, les objectifs ne doivent pas être éclipsés par les modes d’action.
Le vendredi 15 mars 2019 à Paris.
Thomas Samson/AFP
Si l’on oppose souvent une « jeunesse » idéaliste aux « adultes » inconséquents sur la question climatique, il faut rappeler que LA jeunesse, en tant que groupe social homogène, est une illusion.
La population algérienne est massivement descendue dans la rue, de façon pacifique et non violente pour protester contre le 5ème mandat du président Bouteflika.
Ryad Kramdi/AFP
Les manifestations non violentes contre le régime de Bouteflika ont ouvert l’espace public en Algérie, rappelant le besoin crucial d’une société civile libre et impliquée.
Pour les gilets jaunes, il va s’agir de ne pas être acculés au seul rôle de lanceurs d’alerte mais de gérer leur rôle dans le débat contradictoire et dans le suivi et la reddition des comptes.
Le 31 octobre, plusieurs centaines de personnes se sont regroupées à Londres devant le Parlement, brandissant un sablier enfermé dans un rond. Le rond symbolise notre planète et le sablier, le compte à rebours de l’extinction.
Kay Michael/Flickr
Sociologue, chercheuse au Centre interdisciplinaire d'études de l'islam dans le monde contemporain (IACCHOS/UCL), Université catholique de Louvain (UCLouvain)