Tandis que les 27 remettent en question la place de la Hongrie au sein de l’UE, le FPÖ autrichien, parti d’extrême droite, ne cesse d’afficher son soutien au gouvernement hongrois de Viktor Orban.
Le Parti de la liberté de l’Autriche (FPÖ), classé à l’extrême droite, ne participe plus au gouvernement depuis quatre ans, mais pourrait bien remporter les prochaines législatives…
Le chancelier autrichien Sebastian Kurz, critiqué lors de son premier mandat pour s’être associé à l’extrême droite, affiche aujourd’hui sa fermeté face à la hausse de l’antisémitisme dans son pays.
En dépit des apparences, la montée en puissance de nombreuses thématiques chères aux partis d’extrême droite ou gauche ne semble pas leur bénéficier particulièrement en temps de crise.
L’Autriche a longtemps hésité entre un discours victimaire sur son sort durant la Seconde Guerre mondiale et la reconnaissance de l’adhésion au nazisme d’une large partie de sa population.
Les élections législatives autrichiennes ont vu une victoire du conservateur Kurz, offrant un modèle politique en résonance avec le souhait de coalition de certains partis de droite en France.
La nouvelle tête de liste du FPÖ, parti autrichien fondé par d’anciens néonazis, espère convaincre les électeurs ce 29 septembre en prenant un virage écologiste.
François Rastier, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
Inspiré par la métapolitique nazie, le thème du grand remplacement est à présent brandi par l’extrême droite internationale pour attiser les peurs et justifier les violences.
Aujourd’hui, la devise des nationalistes européens n’est plus « L’Europe, tu l’aimes ou la quittes » mais « L’Europe, tu ne l’aimes pas mais tu ne la quittes pas ».
L’évolution du FPÖ montre qu’il existe des constantes idéologiques au sein de ce mouvement et les dérapages de certains de ses membres ne sont pas des simples « fait divers ».
Si l’Autriche n’est évidemment pas à la veille d’un retour à l’ère nationale-socialiste, ce scrutin a une portée considérable pour la politique de ce pays-clé en Europe centrale.
Si une potentielle victoire du FPÖ à l’automne n’annonce pas un Brexit au centre de la Mittel Europa, elle préfigure en revanche un renforcement des populismes en Europe centrale et orientale.
Le candidat de l’extrême droit a été battu sur le fil par son rival écologiste. Pourtant, il n’y a pas de quoi pavoiser : ce scrutin marque la fin d’un cycle à Vienne, et au-delà en Europe.
Research associate at the Albert Hirschman Centre On Democracy, Graduate Institute – Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID)