Rassemblement contre le projet de loi sur « l’influence étrangère », à Tbilissi, le 8 mai 2024. Le pays est en proie à des manifestations antigouvernementales massives depuis le 9 avril, après que le parti au pouvoir, Le Rêve géorgien, a réintroduit un projet de loi que ses détracteurs considèrent comme répressif.
Giorgi Arjevanidze/AFP
Après des années de subtil jeu d’équilibre entre la Russie et l’Occident, le pouvoir de Tbilissi semble avoir tranché en faveur de Moscou. Une trajectoire que la population conteste avec force.
Un enquêteur examine la salle de concert incendiée après l'attentat contre le bâtiment du Crocus City Hall à la périphérie ouest de Moscou, en Russie, le 23 mars 2024. Au moins 137 personnes y ont perdu la vie.
(Investigative Committee of Russia via AP)
Les auteurs de l’attentat de Moscou seraient originaires du Tadjikistan. Le pays, le plus pauvre de l’ex-URSS, connaît un régime répressif et corrompu, où l’islamisme radical fait son nid.
Bakou, le 3 février 2024, quelques jours avant la présidentielle. L’inamovible Ilham Aliev était opposé à plusieurs candidats fantoches, dont le mieux placé a obtenu 2 % des suffrages, contre 93 % au sortant.
Tofik Babayev/AFP
Élodie Gavrilof, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Ilham Aliev, aux affaires depuis 2003, vient d'être reconduit à la présidence pour un cinquième mandat, à l'issue d'un simulacre d'élection.
La quasi-totalité de la population arménienne du Haut-Karabakh a précipitamment pris la route de l’exil vers l’Arménie après la conquête par l’Azerbaïdjan les 19-20 septembre 2023, créant des embouteillages monstres sur l’étroite route montagneuse de Latchine, ici le 28 septembre 2023.
Siranush Adamyan/AFP
La présence arménienne semble avoir pris définitivement fin au Haut-Karabakh, récupéré par l’Azerbaïdjan en septembre dernier.
« The Last Stand », de William Barnes Wollen (1898), dépeint Le 44e régiment d’infanterie britannique attaqué par les Afghans lors de la bataille de Gandamak, en Afghanistan, en 1842.
Getty - DeAgostini
Taline Ter Minassian, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Du Caucase aux confins de la Chine, en passant par l’Asie centrale, les grandes puissances internationales se livrent depuis près de deux siècles un « Grand Jeu » sans cesse renouvelé.
Manifestation demandant la réouverture d’une route bloquée reliant la région du Haut-Karabakh à l’Arménie, à Stepanakert, principale ville du Haut-Karabakh, le 25 juillet 2023.
Ani Balayan/AFP
Élodie Gavrilof, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
L’enclave arménienne située en Azerbaïdjan est actuellement coupée de tout approvisionnement en nourriture. Une crise humanitaire majeure pourrait rapidement s’y faire jour.
Tbilissi, capitale de la Géorgie, pays traversé de routes hautement stratégiques pour l’Union européenne.
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La Géorgie demeure une zone stratégique pour l’Union européenne. Les 27 doivent-ils se montrer intransigeants sur les conditions d’une adhésion, au risque de rapprocher Tbilissi de Moscou ?
Un manifestant arménien se tient face aux forces de maintien de la paix russes qui bloquent une route à l’extérieur de Stepanakert. Ce ne sont pas les Russes mais les Azerbaïdjanais qui imposent le blocus du Haut-Karabakh, mais les troupes de Moscou ne font pas grand-chose pour y mettre fin.
Davit Ghahramanyan/AFP
Enclavés à l’intérieur de l’Azerbaïdjan, les Arméniens du Haut-Karabakh sont coupés de l’aide extérieure par un blocus exercé depuis décembre sur le corridor de Latchine, leur seul lien avec Erevan.
Manifestation le 8 mars devant le Parlement à Tbilissi. Les manifestants expriment leur attachement à l’adhésion de leur pays à l’UE ainsi que leur soutien à l’Ukraine agressée par la Russie.
Vano Shlamov/AFP
Des manifestations de grande ampleur ont abouti au retrait d’un projet de loi autoritaire qui aurait porté un coup très rude à la candidature du pays à l’UE.
Des militaires participent à une revue des troupes à Grozny, la capitale de la République tchétchène, le 25 février 2022. Féroces guerriers, leur présence en Ukraine est une arme psychologique, mais elle pourrait se retourner contre Vladimir Poutine si la guerre s'éternise.
(AP Photo/Musa Sadulayev)
Devant les difficultés militaires des Russes en Ukraine, la guerre psychologique devient un élément stratégique. La présence de soldats tchétchènes participe à l’effort de déstabiliser l’ennemi.
Manifestation en soutien à l’Ukraine à Tbilissi, la capitale géorgienne, le 1er mars 2022.
Vano Shlamov/AFP
Sophie Marineau, Université catholique de Louvain (UCLouvain)
L’invasion de l’Ukraine par la Russie sous prétexte de venir en aide aux républiques séparatistes du Donbass rappelle inévitablement la guerre de Géorgie de 2008.
Le 23 avril 2021, une procession aux flambeaux se déroule à Erevan en souvenir du génocide de 1915, qui a été suivi, trois ans plus tard, de la création de l'éphémère république d'Arménie (1918-1920). L'impact de ses deux années d'existence aura été majeur.
Karen Minasyan/AFP
Taline Ter Minassian, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Un récent ouvrage révèle des éléments historiques majeurs expliquant le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui continue de constituer une menace sérieuse aux portes de l’Europe.
Des habitants de Soukhoumi, la capitale de l’Abkhazie, brandissent des drapeaux de l’Abkhazie (à bandes vertes), de l’Ossétie du Sud (blanc, rouge et jaune) et de la Russie pour célébrer la reconnaissance par Moscou de l’indépendance de ces deux républiques sécessionnistes de Géorgie, le 16 août 2008.
AFP
Taline Ter Minassian, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Les entités sécessionnistes s’imposent comme un enjeu politique central pour les États issus de l’ancien Empire soviétique, mais aussi pour le continent européen.
Dans un cimetière d’Erevan, la capitale arménienne, le 26 septembre 2021.
Karen Minasyan/AFP
Un an après la fin des combats, les familles des milliers de jeunes soldats arméniens morts au front cherchent à donner un sens à cette guerre perdue.
L'Arménie et l'Azerbaïdjan, qui viennent de se livrer une guerre meurtrière au Haut-Karabakh en 2020, sont respectivement soutenus par l'Inde et par le Pakistan.
Aris Messinis/AFP
Taline Ter Minassian, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Le bras de fer indo-pakistanais se fait ressentir dans le Caucase, où l’Inde est proche de longue date de l’Arménie, tandis que le Pakistan ne cesse de se rapprocher de l’Azerbaïdjan.
La ville de Stepanakert, capitale du Haut-Karabakh, photographiée le 27 novembre 2020, après plusieurs semaines de combats meurtriers.
Karen Minasyan/AFP
La défaite militaire face à l’Azerbaïdjan annonce une période de grande incertitude pour les Arméniens du Haut-Karabakh, dont le quotidien est marqué par la destruction, le deuil, mais aussi l’espoir.
Des mugs représentant notamment Staline, Poutine et Ramzan Kadyrov, en vente à Moscou le 11 mars 2020.
Dimitar Dilkoff/AFP
Ramzan Kadyrov dirige la Tchétchénie depuis quinze ans. L’évolution de la république nord-caucasienne reflète et accélère l’évolution de la Russie entière.
Plates-formes pétrolières au large de la plage de Bakou, Azerbaïdjan. La richesse pétrolière de la mer Caspienne est l'un des aspects qui expliquent l'intérêt que la Chine porte aux pays du Caucase du Sud.
Tofik Babayev/AFP
Emmanuel Véron, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) and Emmanuel Lincot, Institut catholique de Paris (ICP)
La Chine renforce progressivement son influence dans les pays du Caucase. Cette zone en proie à de nombreuses turbulences est en effet un élément essentiel du projet des Nouvelles routes de la soie.
Le 10 novembre 2020, devant le bâtiment du gouvernement à Erevan. la police interpelle un manifestant qui protestait contre le cessez-le-feu signé la veille par le premier ministre arménien.
Karen Minasyan/AFP
Taline Ter Minassian, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Le cessez-le-feu qui vient d’être signé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan consacre la défaite arménienne dans le conflit du Haut-Karabagh, face à un ennemi largement soutenu par la Turquie.
Stepanakert, le 4 octobre 2020.
Karo Sahakyan/Armenian Government/AFP
Taline Ter Minassian, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Quelles sont les causes du conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan autour du Haut-Karabagh, qui dure depuis plus d’un siècle, et pourquoi les hostilités viennent-elles de reprendre ?
Historienne, professeure des universités. Directrice de l'Observatoire des États post-soviétiques (équipe CREE), Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Chargée de cours en science politique à l'Université libre de Bruxelles, spécialiste de la Russie et du Caucase, membre du Cevipol, Université Libre de Bruxelles (ULB)
Maitresse de conférences en études russes et post-soviétiques, Institut des Sciences sociales du Politique (ISP), Chercheure associée au CERCEC (EHESS/CNRS), Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières