À la crise des « gilets jaunes » répond celle qui secoue les maires des petites communes alors même que la solution de sortie de crise du gouvernement est de renvoyer les débats aux arènes locales.
Face aux défis sociaux provoqués par le changement climatique, soutenir un recyclage du revenu de la fiscalité carbone en direction de la réduction des inégalités s’impose.
Plus qu’un retour de boomerang de la démocratie directe, le mouvement des gilets jaunes révèle la transformation en cours de la représentativité des parties prenantes de la société civile.
L’essaim se forme lorsque les personnes ou de petits groupes dispersés, qui appartiennent à un même mouvement convergent de plusieurs directions à la fois vers un lieu unique.
L’incommunicabilité croissante entre ceux qui croient tout savoir et ceux qui pensent que le savoir des élites n’est qu’une forme d’oppression déguisée mine toutes les sociétés occidentales.
Avec le changement climatique, la gestion des ressources naturelles affecte directement les pays riches. La crise des « gilets jaunes » en fournit un exemple frappant.
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Le mouvement des gilets jaunes est neuf, alors même qu’il exprime la fin d’un monde sans entretenir un quelconque lien avec le syndicalisme ou ce qui reste de la classe ouvrière comme telle.
Une baisse de la fiscalité pour répondre aux revendications des gilets jaunes aurait forcément des conséquences budgétaires et sociales que le gouvernement devra traiter à long terme.
Quelques enseignements tirés d’une expérience de sociologue ayant travaillé sur des formes de violences sociales et politiques et sur les stratégies sécuritaires déployées par les pouvoirs publics.
Les travaux portant sur l’organisation des mouvements sociaux en sociologie permettent de comprendre les caractéristiques inédites de cette dynamique et les moyens d’y répondre.
Daniel Behar, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)
Le frisson collectif que produit la représentation d’une France coupée en deux est paradoxalement rassurant : il subsiste un ordre territorial lisible dans un univers dont la compréhension nous échappe.
Les rhétoriques divergent tellement entre les gilets jaunes et l’exécutif que la situation présente possède toutes les caractéristiques d’une impasse politique liée à une profonde incommunication.
Convertis au projet de l’autonomie personnelle, les citoyens ne se considèrent plus comme des administrés remettant leur confiance à des élus agissant pour le bien commun.
Jean-Marie Charon, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Les médias sont dans une position paradoxale : espace nécessaire de représentation, de démonstration de la force, ils suscitent l’exaspération des acteurs de la contestation.
Maitre de conférences en sciences de la communication, Chercheur au PREFICS (Plurilinguismes, Représentations, Expressions Francophones, Information, Communication, Sociolinguistique), Université Rennes 2