Que peuvent encore les militants écolos pour s’opposer à des projets controversés ? Retour sur l’abandon d’une concession de sable coquillier en Bretagne en 2016 grâce à la mobilisation locale.
Militante d'Extinction Rebellion sur une autoroute bloquée
pmvfoto/Shutterstock
Une enquête réalisée auprès de plus de 2 600 français montre qu'une majorité considère comme acceptable de bloquer une entreprise polluante ou bien d'occuper une zone naturelle menacée.
Vouloir réglementer le transport et l'agriculture afin de réduire l'empreinte carbone de ces secteurs, est-ce nécessairement punir ?
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C'est un terme qui surgit régulièrement dans l'arène politique : celui d'écologie punitive ? Mais une telle notion existe-t-elle vraiment ? Et est-elle nécessairement à opposer à une écologie réaliste ?
Des policiers délogent un manifestant occupant un arbre à Saix en protestation contre le projet d'autoroute de l'A69.
Ed Jones / AFP
David Porchon, AgroParisTech – Université Paris-Saclay
Alors que les mobilisations contre l’A69 se poursuivent dans les arbres et au sol, il existe un risque significatif d’emballement de la violence. Un phénomène qui n’est pas sans précédent historique.
Des initiatives comme les ZAD ou d'autres mouvements s’indignent, se révoltent et luttent pour mettre en évidence l’antagonisme entre capitalisme et écologie. Ici des membres des «Soulevements de la Terre» protestent contre le projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres, à Saix, dans le sud-ouest de la France, le 22 octobre 2023.
Valentin Chapuis/AFP
Le contexte de crise écologique favorise l’émergence d’initiatives qui invitent à revoir radicalement le rapport entre les hommes et la nature.
En s’installant à 3400 mètres d’altitude sur le glacier de la Girose dans le massif des Écrins, les Soulèvements de la Terre ont tenu la plus haute Zone à défendre (ZAD) d’Europe.
Les Soulèvements de la Terre
Les militants des Soulèvements de la Terre ont quitté le glacier de la Girose dans les Hautes-Alpes. Mais la question de l’aménagement de la haute montagne – et de l’avenir de son modèle touristique – demeure.
Thomas Brail dans un arbre face au ministère de la Transition écologique en 2019 déjà.
MARTIN BUREAUAFP
Albert Ogien, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Le combat de l’activiste climatique Thomas Brail révèle les paradoxes de la désobéissance civile, dont la légitimité est trop souvent remise en question.
Des manifestants se protègent derrière des boucliers de fortune lors d'affrontements avec des gendarmes à Sainte-Soline, pendant une manifestation contre les méga-bassines, le 25 mars 2023.
Pascal Lachenaud / AFP
Il y a quatre ans, Greta Thunberg était reçue à bras ouverts en Europe. Aujourd’hui, les militants écologistes sont qualifiés d’« éco-terroristes ». Comment en est-on arrivé là ?
Course de caisses à savon sur la nationale lors d'un rassemblement à l'appel des Soulèvements de la Terre contre le projet d'autoroute A69 entre Castres et Toulouse, près de Soual (Tarn).
Lionel Bonaventure/ AFP
Sophie Del Fa, Université catholique de Louvain (UCLouvain)
La décision de dissolution des Soulèvements de la Terre fait suite à plusieurs actions qui ont donné lieu à des confrontations avec les forces de l'ordre.
Des manifestants se heurtent aux gendarmes mobiles, le 25 mars 2023 à Sainte-Soline.
Yohan Bonnet/AFP
Si la mobilisation contre les mégabassines semble marquer une rupture dans le militantisme écologiste en France, elle s’ancre en réalité dans des tendances déjà à l’œuvre.
La station de ski de La Clusaz dans les Alpes.
Olivier CHASSIGNOLE / AFP
En occupant fin novembre 2021 le bois de la Colombière à la Clusaz, des militants écologistes ont mis en lumière les tensions autour de l’aménagement local à l’heure du changement climatique.
Les engagements revendiqués comme radicaux s’inscrivent dans une « posture de rupture et acceptent au moins en théorie le recours à des formes non conventionnelles d’action politique éventuellement illégales, voire violentes ».
Thomas Samson/AFP
Dans le contexte actuel, satisfaire par soi-même quelques besoins vitaux permet de recouvrer un peu de sentiments de capacité et de liberté. Les espaces loin des villes le permettent.
ZAD Notre Dames des Landes. La recherche d'espaces éloignés de la métropolisation touche de nombreux habitants.
by Rue89 Strasbourg/Flickr
En France un nombre croissant de personnes quittent les espaces métropolitains pour emménager dans les grandes périphéries, et ce en choisissant d’autres styles de vie, notamment l’autonomie.
Manifestation du 5 décembre 2019 pour la défense des retraites.
Jeanne Menjoulet
Romain Huët, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Pourquoi l’émeute suscite-t-elle un certain enthousiasme ?
Le mouvement des gilets jaunes a, dès son apparition, recréé de la solidarité grâce à de nombreux mécanismes d'entraides aussi inventifs que ludiques. Hiver 2018.
Luc Gwiazdzinski
Léa Sébastien, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
Sur différents lieux en lutte se côtoient ceux qui défendent une vision du monde et ceux qui veulent défendre un territoire, ceux qui s’opposent et ceux qui proposent des alternatives politiques.
Diogène, Jean-Léon Gérôme, XIXᵉ siècle,
Walters Art Museum
De la même manière que certains zadistes, les survivalistes brandissent par cette manière de vivre une certaine idée de la vérité. Ils s’apparentent ainsi à l’école Cynique de Diogène de Sinope.