Une pancarte en soutien aux femmes et aux personnes trans et autochtones est brandie dans le campement pro-palestinien de l'Université McGill, le 6 juin 2024.
La Presse canadienne/Graham Hughes
Comment expliquer l’alliance inattendue entre les défenseurs des droits des femmes et des trans et ceux d’une Palestine dirigée par le Hamas ? C’est tout le paradoxe des campements pro-palestiniens.
Des manifestants durant un sit-in devant Sciences Po Paris, en soutien aux Palestinien le 26 avril 2024.
Dimitar Dilkoff/AFP
Les mobilisations des étudiants à Sciences Po portaient des objectifs et revendications propres, largement invisibilisées par le politique.
Des manifestants pro-palestiniens dansent dans la rue près des bureaux administratifs de l'Université George Washington le 9 mai 2024.
KENT NISHIMURA/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP
Alessia Lefébure, École des hautes études en santé publique (EHESP)
Entre les États-Unis et la France, les modes de gouvernance des universités sont très différents. Ces écarts de modèles ont un impact sur les mobilisations actuelles contre la guerre à Gaza.
Un étudiant est arrêté lors d'une manifestation pro-palestinienne à l'université du Texas à Austin, le 24 avril 2024.
Brandon Bell/Getty Images
Alors que les manifestations étudiantes contre la guerre à Gaza prennent de l’ampleur aux États-Unis, retour sur l’histoire des mobilisations des campus américains dans les années 1960 et 1970.
Des hélicoptères israéliens au dessus du désert du Néguev.
Ahmad Gharabli/AFP
Après l’attaque iranienne contre Israël et la possible réplique de l’État hébreu, la menace d’un embrasement régional fait encore évoluer les positions américaines.
Des Palestiniens déplacés attendent une distribution de nourriture par une organisation caritative avant le repas de l’iftar, la rupture du jeûne, au premier jour du Ramadan à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 11 mars 2024.
AFP
À la pénurie alimentaire s’ajoute une promiscuité propice à la diffusion de maladies. Or le système de santé de Gaza est très dégradé.
Riad Al-Malki, ministre des Affaires étrangères de la Palestine (à gauche), salue le Procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan, le 21 février 2024 à La Haye.
Compte Twitter de la Cour pénale internationale
Alors même qu’ils sont toujours en cours, les deux grands conflits armés actuels ont donné lieu à plusieurs saisines de la Cour internationale de justice et de la Cour pénale internationale.
Capture d’écran d’une vidéo de l’armée israélienne diffusée le 2 novembre 2023 montrant des frappes sur la bande de Gaza.
Israeli Defence Forces
Le recours systématique à l’IA pour désigner les cibles palestiniennes et décider de l’intensité des frappes est, pour l’instant en tout cas, loin d’avoir porté ses fruits.
Bagdad, le 25 janvier 2024. Des membres des Forces de mobilisation populaire irakiennes portent le cercueil d’un camarade tué lors d’une frappe aérienne américaine.
Ahmad Al-Rubaye/AFP
Ces deux groupes liés à l’Iran s’en sont pris à Israël depuis le début des bombardements sur Gaza, suscitant des représailles américaines. Mais ces frappes ne suffiront pas à les faire renoncer.
L'avocat Tembeka Ngcukaitobi (en casquette) reçoit un accueil de héros à l'aéroport international Oliver Tambo à son arrivée de La Haye.
Alaister Russell / AFP via Getty Images.
Le système actuel ne peut pas garantir un avenir de paix pour les Israéliens et les Palestiniens. Alors, quelles options ? Faut-il envisager un État unique ou deux États ? Et selon quelles modalités ?
Naim Kayed, de l’association American Muslims for Palestine-Philadelphia, lors d’une manifestation de soutien aux Palestiniens au Montgomery County College, où Joe Biden prend la parole, le 5 janvier 2024 à Blue Bell, en Pennsylvanie.
Joe Lamberti/AFP
Les Américains musulmans ont voté à une écrasante majorité pour Joe Biden en 2020. Ce ne sera très probablement pas le cas en novembre prochain.
Des personnes déchargent des boîtes de médicaments d'un camion à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 octobre 2023.
(AP Photo/Mohammed Dahman)
Les travailleurs humanitaires doivent souvent faire des choix difficiles. Les organisations doivent être conscientes de l’impact mental sur leur personnel et lui apporter leur soutien.
Le 3 décembre, sur les lieux du festival de musique Nova, Karim Khan (deuxième à partir de la droite) échange avec des survivants de l’attaque commise par le Hamas le 7 octobre Le lendemain, il se rendra à Ramallah, où il rencontrera Mahmoud Abbas et des victimes palestiniennes de la colonisation de la Cisjordanie. Mais il ne pourra pas aller à Gaza.
International Criminal Court
Si la CPI a ouvert une enquête sur le conflit israélo-palestinien en 2021, ce n’est qu’en décembre 2023 que le Procureur s’est rendu sur le terrain. Les efforts de la Cour sont-ils suffisants ?
Des soldats israéliens se trouvent près de la frontière de la bande de Gaza, dans le sud d’Israël, le 11 décembre 2023.
(AP Photo/Ohad Zwigenberg)
La meilleure solution - ou la moins mauvaise - pour résoudre le conflit israélo-palestinien passe par la mise en place d'une administration transitoire à Gaza. Voici comment cela pourrait fonctionner.
Un mémorial composé de photos de personnes assassinées le 7 octobre par le Hamas a été installé
sur le site du festival Nova, dans le Néguev. La volonté de venger les quelque 1 200 civils tués ce jour-là est très présente dans les discours officiels israéliens.
Menahem Kahana/AFP
Les buts de guerre d’Israël ne sont pas clairement établis, et les discours officiels laissent transparaître une envie de vengeance dont on peine à discerner les limites.
Le 7 novembre 2023, dans le camp de réfugiés palestiniens de Shatila, près de Beyrouth, au Liban.
Ahmad Al-Rubaye/AFP
Selon diverses estimations, les Palestiniens seraient au total un peu moins de 15 millions, dont quelque 6 millions de réfugiés installés, parfois depuis des décennies, dans les pays voisins.
Photo prise le 7 juin 2011 à Gaza City. Depuis 2007, l'économie de la bande de Gaza est sinistrée.
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Sous blocus depuis 2007, la bande de Gaza a vécu ces 16 dernières dans un contexte économique extrêmement compliqué – et cela, avant même la guerre actuelle.
Les Palestiniens comme les Israéliens sont prisonniers de mémoires traumatiques, ce qui joue un rôle majeur dans l'intensité de leur confrontation actuelle.
Andy.LIU/Shutterstock
Mémoire des pogroms et de la Shoah d’une part, mémoire de la Nakba et des défaites militaires de l’autre : les deux camps sont obnubilés par le passé au moins autant que par le présent.
Des sympathisants du Hamas assistent à un rassemblement commémorant le 35e anniversaire de la fondation du mouvement, à Gaza City, le 14 décembre 2022.
Anas-Mohammed/Shutterstock
Laetitia Bucaille, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Né en 1987, le Hamas s’est emparé du pouvoir à Gaza en 2007 et n’a cessé de s’y renforcer. Le blocus en place depuis seize ans l’a aidé à asseoir son emprise au sein de la population gazaouie.
Professeur de sociologie politique. Chercheur au Centre d’études en sciences sociales sur les mondes africains, américains et asiatiques (CESSMA), chercheur associée au Centre d'Etudes et de Recherche Moyen-Orient, Méditerranée (CERMOM) , Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Doctorante associée à l'Institut de Recherche Stratégique de l'École Militaire en science politique et relations internationales (CMH EA 4232-UCA), Sciences Po
Maître de conférences en civilisation britannique et industries culturelles et créatives, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay