La meilleure solution - ou la moins mauvaise - pour résoudre le conflit israélo-palestinien passe par la mise en place d'une administration transitoire à Gaza. Voici comment cela pourrait fonctionner.
Un mémorial composé de photos de personnes assassinées le 7 octobre par le Hamas a été installé
sur le site du festival Nova, dans le Néguev. La volonté de venger les quelque 1 200 civils tués ce jour-là est très présente dans les discours officiels israéliens.
Menahem Kahana/AFP
Les buts de guerre d’Israël ne sont pas clairement établis, et les discours officiels laissent transparaître une envie de vengeance dont on peine à discerner les limites.
Des personnes participent à une manifestation de soutien à la Palestine à Montréal, le 13 octobre 2023.
La Presse canadienne/Graham Hughes
Les crimes haineux existent depuis plusieurs années au Canada, mais le récent conflit entre Israël et le Hamas les a exacerbés, remettant en cause le multiculturalisme canadien.
Croissance démographique, intégration régionale, spécialisation commerciale, dépendance au reste du monde… Retrouvez un portrait de l'économie israélienne.
Le 7 novembre 2023, dans le camp de réfugiés palestiniens de Shatila, près de Beyrouth, au Liban.
Ahmad Al-Rubaye/AFP
Selon diverses estimations, les Palestiniens seraient au total un peu moins de 15 millions, dont quelque 6 millions de réfugiés installés, parfois depuis des décennies, dans les pays voisins.
Les Palestiniens comme les Israéliens sont prisonniers de mémoires traumatiques, ce qui joue un rôle majeur dans l'intensité de leur confrontation actuelle.
Andy.LIU/Shutterstock
Mémoire des pogroms et de la Shoah d’une part, mémoire de la Nakba et des défaites militaires de l’autre : les deux camps sont obnubilés par le passé au moins autant que par le présent.
Des sympathisants du Hamas assistent à un rassemblement commémorant le 35e anniversaire de la fondation du mouvement, à Gaza City, le 14 décembre 2022.
Anas-Mohammed/Shutterstock
Laetitia Bucaille, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Né en 1987, le Hamas s’est emparé du pouvoir à Gaza en 2007 et n’a cessé de s’y renforcer. Le blocus en place depuis seize ans l’a aidé à asseoir son emprise au sein de la population gazaouie.
Tel-Aviv, le 21 octobre 2023.
Yehuda Bergstein/Shutterstock
Malgré la colère croissante de l’opinion publique, le dirigeant chevronné a prouvé à maintes reprises qu’il n’était pas judicieux de parier contre lui.
Drapeaux israéliens et américains brûlés lors d'un rassemblement devant l'ancienne ambassade des États-Unis à Téhéran, le 4 novembre 2023.
Atta Kenare/AFP
La guerre de Gaza semble rassembler la plupart des États musulmans dans un front hostile à Israël et à son allié américain.
Un soldat israélien patrouille près du kibboutz Beeri dans le sud d'Israël le 12 octobre 2023, près de l'endroit où 270 personnes participant au festival de musique Supernova ont été assassinées par le Hamas le 7 octobre.
Aris Messinis/AFP
Le destin tragique et révoltant de Shani Louk, tuée par le Hamas, fait réfléchir à la visibilité de la violence et à la façon d’être traversé par les images.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan prononce un discours à Istanbul lors d’une manifestation en soutien aux habitants de Gaza, le 28 octobre 2023.
Yasin Akgul/AFP via Getty Images
Lors de son intervention actuelle dans la bande de Gaza, Tsahal a l’obligation de respecter le droit international. Mais ce corpus de textes comporte de nombreuses zones grises.
Pour l’armée israélienne, chaque immeuble de Gaza City, comme ici dans le quartier Tal al-Hawa, risque de devenir une souricière, à l’instar de ce qu’avaient vécu les militaires américains à Falloujah (Irak) en 2004.
Khoder al-Zaanoun/AFP
À Falloujah, en 2004, les soldats américains s’étaient heurtés à une résistance acharnée des insurgés. Cette guerre urbaine est porteuse de nombreuses leçons pour l’engagement de Tsahal à Gaza.
Funérailles, le 22 octobre, à Revivim, d’un habitant du kibboutz Beeri, assassiné le 7 octobre par le Hamas.
Aris Messinis/AFP
De nombreux militants israéliens pour la paix ont été tués le 7 octobre. Aujourd’hui, c’est leur idéal même qui est à l’article de la mort.
Des fleurs sont déposées en signe de solidarité avec la population de Gaza devant l’ambassade de Palestine à Moscou, le 19 octobre 2023.
Natalia Kolesnikova/AFP
L’attention mondiale s'est reportée de l’Ukraine à Gaza. La Russie en bénéficie largement, d'autant qu'elle cherche à apparaître comme un faiseur de paix au Proche-Orient.
Manifestation pro-palestinienne à Bandung, Indonésie, le 21 octobre 2023. L’Indonésie est le premier pays musulman du monde par sa population.
Algi Febri Sugita/Shutterstock
L’Asean, qui regroupe 10 États et quelque 620 millions d’habitants, dont plus de la moitié sont musulmans et attachés à la cause palestinienne, est apparue désunie après le 7 octobre.
Une affiche gigantesque représentant des peuples musulmans marchant avec leurs drapeaux nationaux vers le Dôme du Rocher à Jérusalem est installée sur la place Valiasr, dans le centre de Téhéran (photo prise le 25 octobre 2023).
Atta Kenare/AFP
L’Iran rechigne à entrer directement en guerre contre Israël, mais mobilise volontiers les Houthis du Yémen et les milices chiites d’Irak, ainsi que le Hezbollah libanais.
A convoy of trucks carrying aid supplies for Gaza from Egypt heads to the Rafah crossing on October 16, 2023.
KHALED DESOUKI/AFP via Getty Images
L'Égypte joue les équilibristes en gérant ses relations avec Israël et la Palestine.
Un char de combat Merkava Mk IV de l’armée israélienne près de la frontière avec la bande de Gaza dans la ville de Sderot, au sud d'Israël, le 12 octobre 2023.
Yuri Cortez/AFP
Damien Simonneau, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Dans le contexte actuel, marqué par le terrible bilan humain des attaques commises le 7 octobre par le Hamas, les responsables israéliens envisagent essentiellement des issues.
Des voitures brûlées
lors de l'invasion du Hamas dans le kibboutz Nir Oz, le 7 octobre 2023. Les images diffusées par le groupe terroriste font partie d'une nouvelle forme de propagande visant à démoraliser le camp ennemi.
(AP Photo/Francisco Seco)
En diffusant les images brutales de son opération du 7 octobre, le Hamas se rapproche du modus operandi de communication de l’État islamique. Il a bien compris leur pouvoir comme arme de guerre.
Doctorante associée à l'Institut de Recherche Stratégique de l'École Militaire en science politique et relations internationales (CMH EA 4232-UCA), Sciences Po