Jamais encore quatre gouvernements, dont celui d'un des leaders régionaux, le Sénégal, n'avaient été aussi désireux et préparés à se libérer de l'emprise néo-coloniale du franc CFA.
Emmanuel Macron et des membres du gouvernement rencontrent des représentants de l’association Ibuka pour la mémoire du génocide au Rwanda au palais de l’Élysée, en 2019.
Philippe Wojazer/AFP
Mathilde Beaufils, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
La question du rôle de la France dans le génocide du Rwanda a suscité, au cours des trente dernières années, d’âpres débats que la normalisation diplomatique récente n’a pas totalement apaisés.
Les manifestants de divers pays africains (ici le Mali en janvier 2022) ridiculisent volontiers la France lors de leurs manifestations.
Florent Vergnes/AFP
Le discrédit dont souffre la France en Afrique a des répercussions qui dépassent le continent. Certaines d'entre elles sont déjà perceptibles.
Discours à Bamako, en juin 2020, du très populaire imam Dicko, qui affirmait notamment, dans une interview parue peu avant : « La démocratie représentative qu’on nous impose ne fonctionne pas chez nous. »
Michele Cattani/AFP
Jean-Loup Amselle, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Dans de nombreux pays africains, le concept même de démocratie est aujourd’hui profondément déconsidéré.
La sculpture « Entreponts », par Pablo et Serge Castillo, dénonce l’objectivation et la marchandisation de l’humain par le capital.
Pointe-à-Pitre, fonds MACTe, coll. Région Guadeloupe,
Partout, le passé colonial et ses héritages sont questionnés et génèrent des dialogues. Pourtant, le projet d’un grand musée dédié à ces questions semble être passé aux oubliettes.
Kiosque avec percolateurs de la marque italienne Gaggia, Ouagadougou, Burkina Faso, janvier 2019.
P. Fornasetti
Pietro Fornasetti, Institut de recherche pour le développement (IRD)
Les objets importés de l’Europe en Afrique de l’Ouest ont un nom : France-au-revoir, comme un pied de nez à la situation française sur le continent.
Le président du Gabon Ali Bongo Ondimba s'exprime lors de la conférence 2018 sur le commerce illégal d'espèces sauvages, le 11 octobre 2018 à Londres, en Angleterre.
Photo : Chris Jackson/Getty Images
Ali Bongo Ondimba est le candidat du système en place. A ce titre, il contrôle l’essentiel des leviers du pouvoir, des moyens d’Etat et d’un mode de scrutin simplifié à tour.
Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, le 4 octobre 2022.
Issouf Sanogo/AFP
À l’instar du Mali il y a quelques mois, le Burkina Faso, qui vient également de connaître un putsch militaire, semble à son tour déterminé à se détourner de la France.
Le président de Madagascar, Andry Rajoelina, fait la promotion du remède Covid-organics (CVO). Le 20 avril 2020, à Antananarivo, Madagascar.
Rijasolo/AFP
Les Malgaches utilisent couramment les plantes médicinales pour se protéger des maladies. Face au Covid, le président s’est fait le porte-étendard de l’artemisia, devenu un enjeu diplomatique.
Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, rencontre les soldats de l’opération Serval sur la base de Gao, Mali, le 26 avril 2013.
Martin Bureau/AFP
Dans plusieurs pays du Sahel, la présence française est de plus en plus vertement remise en cause, dans un contexte marqué par la recrudescence des putschs militaires.
Emmanuel Macron s’entretient avec l’artiste nigérian Emeka Ogboh (à gauche) et la présidente d’Africa2020 N’Gone Fall, devant un bus danfo en provenance du Nigeria dans la cour de l’Élysée, le 30 septembre 2021, avant la cérémonie de clôture de la saison Africa2020, qui était axée sur l’innovation dans les arts, les sciences, la technologie, l’entrepreneuriat et l’économie.
Ludovic Marin/AFP
Jean-Loup Amselle, Institut de recherche pour le développement (IRD)
La France a beaucoup mis en scène sa relation avec l’Afrique en 2021, avec la saison artistique Afrique2020 ou le sommet de Montpellier. Une nouvelle ère est-elle vraiment en train de s'ouvrir ?
Membres de la diaspora africaine durant un débat à l’Élysée intitulé « Parlons d’Afrique », le 11 juillet 2019 à Paris.
Ludovic Marin/AFP
Vue comme un malheur pour l’Afrique, la « fuite de ses cerveaux » n’est pas si catastrophique : la diaspora africaine participe largement au développement du continent.
Emmanuel Macron et Louise Mushikiwabo, la secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie, à un sommet à Paris, le 18 mai 2021.
Ludovic Marin/AFP
Face aux mutations que connaît aujourd’hui l’Afrique, la francophonie doit cesser de n’être qu’un relais de Paris et jouer un rôle plus affirmé en matière de justice sociale.
Des soldats de la force européenne Takuba défilent lors du défilé militaire du 14 juillet 2021 à Paris.
Michel Euler/AFP
Barkhane, c’est fini ; mais l’opération européenne Takuba prend la suite. Il s’agit en quelque sorte d’une continuation de Barkhane par d’autres moyens.
Le président N’Daw, au premier plan, sous le regard du vice-président Goïta (en uniforme), lors de sa cérémonie d’investiture le 25 septembre 2020. Le second vient de renverser le premier.
Michele Cattani/AFP
Le président et le premier ministre du Mali, désignés à ces postes après le putsch d’août 2020, viennent d’être démis de leurs fonctions par leurs anciens camarades de la junte militaire.
Idriss Déby, en treillis, accueille Hervé Morin, alors ministre français de la Défense, le 6 février 2008 à N'Djaména.
Pascal Guyot/AFP
Idriss Déby était un allié militaire majeur de la France en Afrique. Si bien que Paris l’a souvent soutenu contre les rebelles et a toujours fermé les yeux sur son bilan en matière de droits humains.
Une partie de l'opinion publique exige la fin de l'opération Barkhane, comme l'indique cette banderole brandie lors d'une manifestation à Bamako le 21 août 2020.
Annie Risemberg/AFP
Mettre fin à l’opération Barkhane ne résoudra pas les problèmes sécuritaires du Mali. L’armée française est évidemment vouée à quitter le pays un jour, mais sa présence est pour l’instant nécessaire.
Dans la base militaire de Menaka, au Mali, le 3 novembre 2020.
Daphné Benoit/AFP
Au Mali, la France persiste à appliquer de vieilles recettes et semble ne pas comprendre que celles-ci sont vouées à l’échec.
Valéry Giscard d'Estaing en compagnie, de gauche à droite, du premier ministre britannique Harold Wilson, du président américain Gerald Ford et du chancelier ouest-allemand Helmut Schmidt, le 30 juillet 1975, au cours de la conférence au sommet sur la sécurité et la coopération à Helsinki.
AFP
Au-delà de son image de promoteur de la construction européenne, quel bilan peut-on tirer de la politique étrangère qu’a conduite Valéry Giscard d’Estaing durant son mandat présidentiel ?
Coordinateur de l'Observatoire pour l'Afrique centrale et australe de l'Institut Français des Relations Internationales, membre du Groupe de Recherche sur l'Eugénisme et le Racisme, Université Paris Cité
Chercheur sénior au Bonn International centre for conflict studies (BICC) ; Chercheur associé au laboratoire Les Afriques dans le Monde (LAM), Sciences-Po Bordeaux., Université Bordeaux Montaigne
Anthropologue et ethnologue, directeur d'études émérite à l'EHESS, chercheur à l'Institut des mondes africains, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)