L’intersectionnalité des haines, qui allie notamment racisme, antisémitisme et misogynie, conduit l’homme blanc hétérosexuel à se croire une victime des « minorités » contre lesquelles il doit résister.
Une étude menée en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis montre notamment que les comportements antiéthiques et la rupture de la confiance peuvent déclencher un ressentiment profond.
La hantise et l’obsession pour l’effondrement civilisationnel et écologique ont vu l’émergence d’une multitude de groupes survivalistes d’extrême droite.
Si la définition de la haine est stable au cours de l’histoire, son expression et sa considération sociale évoluent en fonction des technologies et des contextes.
Eric Zemmour a souvent été accusé de propager des discours intolérants : il est important de comprendre quels sont les processus par lesquels ils se sont imposés dans le débat.
Avec la controverse publique causée par la vidéo du youtubeur Papacito, il est intéressant de se pencher non sur la vidéo, mais sur le contexte général dans lequel elle est produite.
La propagation des messages toxiques est un grave problème sur Internet, qui a d’abord été imaginé pour s’exprimer librement, mais qui a ouvert la porte aux commentaires agressifs et violents.
À l’heure où les discours de haine peuvent se répandre plus rapidement que jamais, il importe de les décrypter et de les déconstruire pour mieux les combattre.
S’il n’est pas possible d’empêcher certaines personnes d’identifier des boucs émissaires, il est fondamental de limiter la portée de ces comportements antisociaux, voire destructeurs.
Éric Zemmour pose un autre débat que celui des idées, celui des modes de diffusion et de circulation de la parole publique et de la légitimité de cette dernière.
Les réseaux sociaux tiennent manifestement à donner des gages de bonne volonté pour contrebalancer les effets d’une des faces les plus hideuses du cyberespace. En sont-ils seulement capables ?
Professeure à l'École des médias, Faculté de communication et directrice du Centre de Recherche Cultures-Arts-Sociétés UQAM, Université du Québec à Montréal (UQAM)