Si les conservateurs l’emportent et que Vox détient la balance du pouvoir, l’extrême droite intégrera une coalition gouvernementale pour la 1ʳᵉ fois depuis la consolidation de la démocratie espagnole.
Après une lourde défaite aux élections locales de mai dernier, le chef de l’exécutif espagnol a avancé les législatives, estimant que c’était sa meilleure chance de les gagner. Une manœuvre délicate.
Alors que l’extrême droite et le populisme se sont imposés dans la vie politique de nombreuses démocraties en Occident, l’Espagne a longtemps fait figure d’exception. Cela pourrait changer.
Alors que de nombreuses « listes citoyennes » se forment en France en vue des municipales, retour sur les « mairies du changement » qui ont pris la tête de plusieurs grandes villes espagnoles en 2015.
Les mobilisations indépendantistes en Catalogne constituent une nouvelle occasion pour l’extrême droite d’avancer des pions dans le jeu politique espagnol.
Un parti socialiste ressuscité, des conservateurs aux abois, Podemos en arbitre et le mouvement Vox qui entre au Parlement : c’est un nouveau paysage politique qui a émergé en Espagne ce dimanche.
Christian Hoarau, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)
L’examen de plusieurs enquêtes réalisées récemment atteste de la proximité idéologique et politique entre Vox et la droite traditionnelle, le Parti populaire, mais aussi avec les libéraux.
Christian Hoarau, Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)
Tous les sondages montrent que les résultats prévus conduisent à une Catalogne ingouvernable. La situation économique et sociale devrait alors continuer de se dégrader.
Les partis contestataires ont échoué à renverser l’hégémonie des partis traditionnels : les Espagnols ont reculé devant la perspective d’un changement profond du paysage politique.
Le paysage politique espagnol n’a jamais été aussi fragmenté depuis la fin de la dictature franquiste. Les partis traditionnels vont devoir apprendre à nouer des alliances pour gouverner.
Le scrutin législatif du 20 décembre a bouleversé la scène politique en Espagne. Mais celle-ci est loin d’être un cas isolé dans une Europe du Sud confrontée à une crise économique aiguë.
Avec le succès de Podemos et du parti de centre-droit Ciudadanos, le bipartisme a vécu en Espagne, plaçant les partis nationalistes, pourtant faibles numériquement, au centre du jeu politique.
Chercheur, spécialiste de la Catalogne, enseignant à l'University de Cergy-Pontoise et à l'Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle, Neoma Business School