Pourquoi sent-on une certaine fébrilité dans le camp macroniste ? Pourquoi les sondages annoncent-ils un score serré entre les deux finalistes ? Un autre manière d’interpréter le vote de dimanche.
Le contexte aurait pu profiter aux candidats de gauche mais ils ont été concurrencés par Marine Le Pen qui a imposé le discours social dans sa campagne. Une donnée importante pour le second tour.
Entre éclatement des partis traditionnels, division des électeurs en trois pôles et reports de voix compliqués, l’issue du second tour n’est acquise pour personne.
La dynamique de vote utile a amplifié la restructuration du champ politique français autour de trois grands pôles : centriste, identitaire et de gauche radicale.
Aucun des 12 candidats en lice ne propose que la France sorte de l’UE. En revanche, deux perceptions de ce que signifie dans le contexte actuel la notion de « souveraineté » s’opposent.
Selon toute vraisemblance, Marine Le Pen et Emmanuel Macron s’affronteront au second tour. L’élection à la présidence de Le Pen n’est plus considérée comme impossible. Et si elle l’emportait ?
À deux semaines du premier tour, la stratégie « social-populiste » de Marine Le Pen pourrait s’avérer gagnante face au poids économique de la guerre en Ukraine.
L’anxiété liée à la guerre en Ukraine pousserait de nombreux électeurs à se rallier à Emmanuel Macron. Mais cela sera-t-il suffisant pour remporter l’élection ?
Les géographies de l’abstention et du vote RN recoupent-elles toutes deux le concept de France périphérique ? Les résultats de l’analyse statistique montrent autre chose.
Le Rassemblement national joue-t-il ses dernières cartes ? Les positions de la candidate Valérie Pécresse et celles d’Éric Zemmour prennent le parti fondé par Jean‑Marie Le Pen en étau.
La problématique de l’identité nationale n’a pas toujours été l’apanage de l’extrême droite mais un long processus qui a accompagné la construction de la République.
Marion Ballet, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay
Si la mobilisation de la colère est une constante dans les discours de campagne présidentielle, les usages qui en sont faits divergent fortement d’un candidat à l’autre.
Le renouvellement des idées et des pratiques, qui conditionne la réconciliation d’une majorité de Français avec la politique, reste à ce jour invisible.
S’il existe a un écho médiatique trompeur sur le retour présumé de la violence militante ou politique, celle-ci est néanmoins très présente lorsque certains contextes politiques le permettent.