Quelle lecture peut-on faire de ce « moment » assez extraordinaire dans la vie de notre démocratie, où le pouvoir du Président, si ce n’est la Cinquième République, ont paru trembler sur leur base ?
Le rétablissement en 2008 du droit d’intervention du Président devant les chambres, complété par la proposition de Macron, constitue un spectaculaire renversement des bases du régime parlementaire.
La crise longue des relations entre les représentants élus de la nation et les militaires est-elle terminée ? Si les moyens augmentent, la question de la place des armées reste en suspens.
Si tout repose sur l’affirmation d’une incurie radicale de ses prédécesseurs, il va devenir de plus en plus difficile au fil de ces rendez-vous annuels à Versailles de tout expliquer par le passé.
Depuis sa fondation, le Front national a été d’une radicalité extrême dans ses critiques envers l’école de la République. Faut-il désormais parler à l’imparfait avec le Rassemblement national ?
Rita Hermon-Belot, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
En disant leur solidarité, les politiques et les médias n’ont cessé d’invoquer l’émotion de « la » communauté juive. L’expression n’est pas seulement impropre, elle est lourde d’effets délétères.
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
La marche du 28 mars aurait pu être un superbe rassemblement, elle a été gâchée par ceux qui voudraient affirmer la consubstantialité nécessaire des juifs de France avec la politique israélienne.
La confusion domine depuis le déplacement du Président Macron sur place. Pourquoi ne pas s’inspirer du statut des autres régions insulaires de l’Union pour réinventer celui de la Corse ?
Le malaise des surveillants de prison et leurs revendications sont avant tout un déclencheur et le symptôme d’une prison qui va mal dans une société en bouleversement.
La Vᵉ République n’assume pas seulement une continuité culturelle avec l’ancien régime, la nature même du régime se fonde sur une ambiguïté institutionnelle permanente.
Recouvrir le souci de l’autre est la condition minimale pour que la laïcité retrouve ses vertus originelles, pacifier et émanciper, et cesse de servir de marqueur identitaire.
Rita Hermon-Belot, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Si la loi de 1905 a certes constitué une étape décisive, elle n’est pas à elle seule la laïcité. La conception et l’installation de la laïcité française ont été un long processus, qui se poursuit.
Il protégerait les devoirs des citoyens envers la République et cette dernière des incitations à la haine et à la discrimination en fonction du sexe, de la sexualité, de la religion ou de l’ethnicité.
Professeur de théologie à la la Faculté Notre-Dame, co-directrice du séminaire de recherche Ecole et république du Collège des Bernardins, Collège des Bernardins
Professeur en sciences de l'éducation, Institut Catholique de Paris, Co-directeur du séminaire de recherche Ecole et république, Collège des Bernardins
enseignant en relations internationales (Sciences Po) - responsable de l'unité d'enseignement "aire juridique et administrative'" (Master Lisi, UFR EILA, Université Paris VII Denis DIderot), Sciences Po
Sociologue, professeur à l'UC Louvain, membre associé à l'URMIS, affilié à l’Institut Convergences Migrations, Université catholique de Louvain (UCLouvain)