La fin des politiques monétaires accommodantes, confirmée par le nouveau relèvement de taux de la BCE annoncé le 8 septembre, devrait continuer à peser sur les cours dans les prochains mois.
Les perspectives de croissance post-Covid ont notamment été balayées par la guerre en Ukraine et la forte poussée inflationniste, ce qui confronte les décideurs à des choix délicats.
Les taux négatifs auxquels la banque centrale a accordé certains prêts jusqu’en juin 2022 constituent une forme de subventions aux banques pour qu’elles empruntent auprès de l’Eurosystème.
Une hausse d’un point de pourcentage de l’inflation aurait un effet positif sur le solde budgétaire après un an mais dégraderait le solde l’année suivante.
Valérie Mignon, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Le resserrement de la politique monétaire de la BCE accroît les déséquilibres économiques entre les pays de l’Union européenne, faisant resurgir le spectre de la crise des dettes souveraines de 2011.
Dans le pays le plus peuplé d’Afrique, l’importance du secteur informel et le faible recours des ménages et des entreprises au crédit rendent une hausse du taux d’intérêt plutôt inopportune.
En Europe, les taux directeurs vont être relevés pour la première fois depuis 10 ans. Trois mois plus tôt, la Réserve fédérale enclenchait le même mouvement. Pour quelles conséquences ?
Leurs avantages pour mener une politique monétaire efficace plaident en leur faveur, de même que les inconvénients véhiculés par les cryptoactifs privés.
Trop de confiance des agents dans leur information privée mène à une coordination trop faible de leurs choix. La banque centrale peut contrer cet effet en modulant la transparence de sa communication.
L’épuisement de la capacité fiscale peut conduire à un scénario de « dominance budgétaire » dans lequel la politique monétaire ajuste ses objectifs d’inflation pour préserver la solvabilité des États.
L’abondance de l’épargne au niveau mondial engendre une baisse des taux qui fait de la dette un outil privilégié pour aujourd’hui combler les déficits de demande.
En cas de retour persistant de l’inflation, La Fed et la BCE seraient contraintes de relever leurs taux, quitte à casser la croissance, pour tenir leurs objectifs.
Laurent Ferrara, SKEMA Business School and Daniele Siena, Università Cattolica del Sacro Cuore - Catholic University of Milan
Importations, endettement, rebond du dollar… Le « moment keynésien » dans lequel s’engagent les États-Unis du président Joe Biden ne restera pas sans effet au-delà des frontières du pays.
Si les mesures d’urgence de soutien à la demande ont permis de maintenir le pouvoir d’achat, le choc d’offre crée une désorganisation du secteur productif qui pourrait se répercuter sur les prix.
Les écarts de taux d’intérêt entre pays européens n’ont jamais été aussi bas et le contexte politique devient de plus en plus favorable à la contrepartie d'une fiscalité commune.
Economist & Academic Dean of the MSc Financial Markets & Investments. Co-author of the book "Managing Country Risk in an Age of Globalization", SKEMA Business School