Nous ne sommes pas d’accord avec le gouvernement ? Faisons une proposition trouvons des signataires, montrons que la majorité des votants est d’accord avec nous. Oui, mais ce n’est pas si simple.
Une minorité, même très mobilisée, même bénéficiant d’un soutien de l’opinion publique, ne peut pas se substituer à la majorité et effacer les résultats des élections.
Malgré une large sympathie dans la population, le mouvement repose principalement sur une mobilisation des catégories populaires. Qu’est-ce qui pousse ces catégories à cette colère ?
Romain Huët, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
Comment comprendre qu’autant d’individus, qui pour beaucoup manifestent pour la première fois, se laissent entraîner aussi facilement dans la violence émeutière ?
La toute-puissance des réseaux sociaux bouscule les logiques traditionnelles des mobilisations, de la communication, de l'information et du fonctionnement de l'espace public.
La violence militante n’est pas une nouveauté : mais de quoi parle t-on exactement quand on mentionne l’ultra-droite ou l’ultra-gauche ? Qui se cache derrière et quelles sont leurs méthodes ?
Les élites n’ont eu de cesse de s’appuyer sur d’autres mouvements sociaux historiques pour tenter d'influencer l'opinion publique contre les « gilets jaunes ».
On assiste à la recherche d’une nouvelle forme de gouvernance permettant de créer un lien direct entre le niveau individuel et collectif en évinçant les formes intermédiaires de la démocratie par représentation.
À la crise des « gilets jaunes » répond celle qui secoue les maires des petites communes alors même que la solution de sortie de crise du gouvernement est de renvoyer les débats aux arènes locales.
Comment, au même titre que les plus de 500 morts de la rue recensés chaque année, pouvons-nous collectivement accepter que le logement ou l’absence de logement continuent, en 2018, en France, de tuer ?
Plus qu’un retour de boomerang de la démocratie directe, le mouvement des gilets jaunes révèle la transformation en cours de la représentativité des parties prenantes de la société civile.
L’essaim se forme lorsque les personnes ou de petits groupes dispersés, qui appartiennent à un même mouvement convergent de plusieurs directions à la fois vers un lieu unique.
Quelques enseignements tirés d’une expérience de sociologue ayant travaillé sur des formes de violences sociales et politiques et sur les stratégies sécuritaires déployées par les pouvoirs publics.
Les travaux portant sur l’organisation des mouvements sociaux en sociologie permettent de comprendre les caractéristiques inédites de cette dynamique et les moyens d’y répondre.
Daniel Behar, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC)
Le frisson collectif que produit la représentation d’une France coupée en deux est paradoxalement rassurant : il subsiste un ordre territorial lisible dans un univers dont la compréhension nous échappe.
La chercheure analyse le nouveau clivage progressiste/conservateur, l’irruption du « macronisme » en France et les enjeux des futures élections européennes.
Convertis au projet de l’autonomie personnelle, les citoyens ne se considèrent plus comme des administrés remettant leur confiance à des élus agissant pour le bien commun.
Comment les médias français peuvent-ils concilier leur devoir de service public en restant neutres sur la question de l’indépendance alors qu’ils appartiennent au pays colonisateur ?
Jean-Marie Charon, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Les médias sont dans une position paradoxale : espace nécessaire de représentation, de démonstration de la force, ils suscitent l’exaspération des acteurs de la contestation.
Nos sociétés construisent des vainqueurs dont les qualités sont rapidement et systématiquement remises en cause, oubliant le rôle pourtant essentiel du hasard.